Présentation de l’organisme
Le Centre social et culturel Les Amarres est un équipement de quartier situé dans le quartier prioritaire
(QPV) de Keredern à Brest, et régi par l’association Les Amarres. Notre association a pour but de créer du lien social, animer la vie de quartier, répondre aux besoins et attentes des habitants et habitantes du quartier dans plusieurs facettes de leur vie quotidienne. De nombreuses activités, services et projets sont proposés par les salariés, les partenaires et les bénévoles du centre social et culturel.
Dans le cadre de ses activités culturelles, le centre social et culturel Les Amarres offre diverses actions, allant de l’atelier d’écriture au club de Haïku (avec notamment des expositions lors du festival Pluie d’Images), des sorties culturelles (notamment à la Maison du Théâtre et à la Carène), des « Cinés-Sandwiches » (avec Film et Culture entre autres), des cours de FLE, des expositions variées, …
Contexte et constats
Entre 2012 et 2013, le numérique entre en jeu pour une Télé Keredern, avec notamment le petit journal
de Paul Dukas, fait en concertation avec les enfants de l’école Dukas et l’animatrice multimédia des Amarres.
Après quelques années de pause, le journal de quartier revient, sur une version pimpée, à partir de fin 2016 jusqu’à février 2021, la Covid ayant mis un sérieux coup de frein. Le journal Au Détour de Keredern s’est éteint juste après le premier confinement. Ce dernier était issu d’une réflexion engagée lors des « Ateliers de l’Avenir » organisés par les Amarres pour l’écriture du projet social. Ce qui implique que le journal de quartier répondait à un besoin exprimé par les habitants en termes d’information et d’expression.
En 2021, les Amarres répond à un appel à projets concernant l’égalité entre les femmes et les hommes. Les 50 portraits de femmes qui en résultent trouveront leur exposition lors de la grande fête des 50 ans du quartier de Keredern. Si, au final, une courte phrase n’est retenue de chaque personne, c’est tout un portrait témoignage que nous avions alors réalisé pour chacune.
Et cette envie de se raconter, de témoigner s’était déjà montrée avec l’exposition Les mots bleus, dans le cadre de la semaine bleue, en 2018. Exposition sonore pour laquelle une cinquantaine de personnes de tous âges ont participé à la collecte à partir des fameux anamnèses de Perec, « Je me souviens... ». Un vif succès tant dans le recueil que dans la visite de l’exposition.
Eté 2024, l’association Longueur d’Ondes propose un projet Venir à Brest et y rester, où plusieurs personnes sont venues se raconter, narrer leur.s voyage.s, tout en apprenant à manipuler les enregistreurs numériques. Lors de la séance d’écoute qu’a proposée Longueur d’Ondes dans ses locaux, les larmes ont coulé à l’écoute des portraits sonores. Dernièrement encore, nous avons pu collecter les témoignages de femmes d’un groupe formé par ICEO (Keur’uni) racontant comment elles vivent la maternité bien qu’étant en exil ou immigration. Cet atelier était proposé dans le cadre du festival Pluie d’Images, dans lequel les autrices de SOAMAMA –
la ConsulT’ (Point H) – ont animé un espace de paroles autour du sujet. À la fin, la question a été posée : voulez-vous d’autres séances pour récolter vos témoignages ? La réponse a été un oui massif.
Sur la 4ème de couverture du N°16, le dernier numéro du Au Détour de Keredern, on pouvait y lire « En 2020, la crise sanitaire Covid ayant fait son apparition, seuls trois numéros ont paru. Nous ne savons pas encore ce que 2021 nous réserve [...]. Pourrons-nous vous proposer un autre numéro que celui-ci ? Ou sera-t-il le dernier d’une belle aventure, du moins dans ce format ? Peut-être à bientôt, ou pas... ». C’est une bonne question qui est soulevée ici. Et pourtant, si nous nous sommes appesantis sur ces faits préalables, c’était à dessein de montrer à quel point Keredern aime se raconter, à quel point les personnes aiment laisser une trace en témoignant. Et si le format papier avait à la fois du succès, était attendu, il était également victime de son état. C’est tout un lectorat éloigné de la lecture et/ ou du français qui était mis de côté, alors que nous étions et sommes toujours dans un quartier prioritaire de la ville de Brest. C’est tout un pan du bénévolat qui se
fermait au comité de rédaction, où la simple dénomination pouvait déjà faire peur.
Les enfants de l’école Paul Dukas se sont prêtés au jeu du journal télévisé. C’est un levier pour écrire, chercher l’information, aller au-devant des autres, parler et s’exprimer. Et au final, voir leur fiertéde montrer à leurs parents le résultat. Que l’on parle d’enfants, d’adultes en exil ou non, ou encore de personnes âgées, la parole est vite libérée et libératrice, quel que soit l’âge.
De ces constats nous proposons plusieurs actions en lien avec l’expression orale, ce qui fait également
écho au forum des Amarres pour l’écriture du futur projet social, qui pointe en 2025 comme défis pour les années à venir, une meilleure mixité des publics et une communication plus efficace. Véritable outil du « Aller vers », pour recueillir la parole des habitants et la diffuser, c’est bien l’une des missions du centre social.
Un projet global autour de l’expression orale et télévisuelle, qui comprend :
• La reprise du journal de quartier, en version podcast.
• Des ateliers autour de la musique et l’enregistrement studio
• Des portraits audios et/ou vidéos en vue d’expos
• Un projet d’échanges et de réflexion autour de sujets citoyens entre groupes de divers
horizons (âges, cultures, etc.)
• Des ateliers d’apprentissage d’outils numériques pour la radio
Objectif général du projet :
Favoriser l’expression et la créativité culturelle des habitants du quartier de Keredern, adhérents ou non aux Amarres, et créer plus de liens et de mixité au sein du quartier, dans un esprit d’éducation populaire, vers une vie citoyenne développée :
• En effet, la lecture et l’écriture peuvent vite sembler un frein dans la compréhension et la
participation à un journal d’expression, lorsqu’on ne manie pas suffisamment la langue française, quelle que soit l’origine. La parole peut être récoltée de diverses manières, sous-titrée, traduite, chantée, travaillée en cours de FLE ou avec les enfants...
• Le côté visuel ou auditif peut plus aisément mettre en lumière la diversité des cultures au sein du quartier.
• Pour avoir à plusieurs reprises pratiqué le témoignage audio, on sait qu’il est plus simple de pouvoir parler devant un enregistreur numérique que devant une feuille blanche. Nous avons des outils pour favoriser l’émergence de la parole, créant des passerelles vers des activités/groupes existant déjà (atelier d’écriture par exemple).
• Un tel projet pourra se faire avec la complicité de nos partenaires sur le quartier (PLL, écoles, Petits Débrouillards, Pimms, ICEO, …) mais également d’autres partenaires vers qui nous pourrions nous tourner pour un soutien à l’élaboration du projet (Longueur d’Ondes, Ville de Brest, Carène, …). Ces partenariats sont à construire.
Public :
Ce projet global sera en direction de divers publics du quartier :
• Les enfants (école, ALSH, accompagnement scolaire, …)
• Les pré-ados (en lien avec les partenaires du quartier, ce qui permettra de faire des passerellesentre les pré-ados et la jeunesse)
• Les seniors (en lien avec les groupes au sein du centre social et culturel, mais aussi dans le
quartier)
• Les adultes (au centre social et culturel, les participants au cours de FLE, mais également en-dehors, les groupes menés par nos partenaires – ICEO, nos bénévoles et membres du CA des Amarres, …)