9% du budget informatique de l’administration consacré à l’open source en 2006

  • MARKESS International, société d’études et de conseil basée à Paris et à Washington, D.C., spécialisée dans l’analyse des technologies de l’information et de leurs impacts sur les organisations privées et publiques, annonce les résultats de sa dernière recherche intitulée « L’Administration Française et l’Open Source, 2006-2008 ».

Un article repris du magazine prolibre
et publié sous licence GFDL

Les contraintes budgétaires, la mutualisation, le souci d’indépendance et l’interopérabilité ont motivé l’administration française à recourir à l’open source et aux logiciels libres ces dernières années. Des projets interministériels aux initiatives locales de migration, les projets à composante open source se sont multipliés et se diffusent progressivement auprès de cibles plus larges.

Dans le cadre de sa nouvelle étude, MARKESS International a analysé la dynamique de progression de l’open source dans l’administration au travers des différents domaines informatiques concernés, des plates-formes et solutions utilisées, des budgets alloués et du suivi des différents acteurs qui interviennent sur ce marché.

Pour l’année 2006, MARKESS International estime que l’administration française consacrera 9% de son budget informatique à des développements ou des plates-formes open source, charges de personnel incluses, contre 6% en 2005.

Il apparaît que :

  • L’administration centrale poursuit son avancée vers l’open source et les logiciels libres, engagée depuis déjà quelques années, et consacrera en 2006 près de 14% de son budget informatique à ces technologies. Ce budget bénéficie d’une progression importante. Il était de 10% en 2005 ;
  • Les établissements publics indépendants (caisses d’assurance maladie, caisses d’allocations familiales, Assemblée Nationale, Conseil constitutionnel, etc.), devraient afficher un budget stable de 12% du budget informatique dédié à l’open source ;
  • L’administration locale est plus en retrait. Les mairies et intercommunalités (communautés de communes, communautés urbaines et communautés d’agglomération) restent en deçà de la moyenne avec 7% de leur budget informatique en 2006 ;
  • Les conseils régionaux et généraux consacrent également 7% de leur budget informatique à l’open source et aux logiciels libres. Un effort important vers ces technologies a cependant été réalisé par cette dernière catégorie qui ne consacrait que 4% de son budget informatique en 2005.

En s’appuyant sur l’analyse des projets de 135 administrations ayant recours à l’open source et aux logiciels libres, MARKESS International a identifié les domaines informatiques concernés. Il apparaît que :

  • Le domaine applicatif et les solutions serveurs sont cités pour respectivement 81% et 79% des administrations interrogées. Sont inclus dans le domaine applicatif les environnements bureautiques, les portails, les logiciels de messagerie, les outils de travail collaboratif et de groupware, et les outils de gestion de contenu et de gestion des bases de données. Ce sont ces applications qui pousseront le plus la dynamique open source dans l’administration française durant les deux années à venir ;
  • Dans le domaine des réseaux et de la sécurité, 54% des administrations utilisent au moins un outil open source. Se retrouvent dans cet ensemble les pares-feux, les anti-virus, les annuaires et les outils d’identification et d’authentification ;
  • Enfin, les outils d’ingénierie et de développement open source sont présents dans 46% des administrations. Ils sont particulièrement utilisés par l’administration centrale et les établissements indépendants. MARKESS International compte dans cette catégorie les frameworks de développement (Struts ou Cocoon), les langages (Php par exemple) et les ateliers de développement (Eclipse).

Parmi les plates-formes open source et les logiciels libres les plus utilisées dans l’administration française se trouvent les différentes distributions du système d’exploitation serveur Linux, présent dans 76% des administrations ayant recours à l’open source, la suite bureautique OpenOffice, à hauteur de 65%, le système de gestion de bases de données MySQL à 73% et l’outil de gestion de contenu SPIP pour 23%.

Les responsables de l’administration interrogés par MARKESS International s’accordent sur les vertus de l’open source : souci d’indépendance vis-à-vis des éditeurs de solutions propriétaires et meilleur pouvoir de négociation, coût moindre, meilleure compatibilité et interopérabilité entre les applications. Ils mettent cependant en avant plusieurs facteurs qui peuvent aujourd’hui remettre en cause l’attractivité du modèle open source, parmi lesquels :

  • L’immaturité de l’offre de services proposée par des sociétés externes ;
  • Le manque de support adapté et de proximité ;
  • Les compétences insuffisantes en interne ;
  • L’intégration des solutions libres entre elles et aux systèmes existants.

Pour palier au manque de ressources et de compétences internes, une grande majorité des administrations fait appel à des sociétés de services ayant des expertises dans le domaine. Les plus présentes sur ce marché, et citées le plus souvent par les responsables de l’administration, sont Capgemini, Linagora, SQLI, Bull et Cantico. Il faut aussi compter sur Aliacom, Atos Origin, IdealX, Open Wide, Telindus Arche, Unilog / LogicaCMG, etc.

En 2006, ces acteurs opèrent sur un marché des services IT liés à l’open source et relatifs à l’administration estimé à 900 millions d’euros soit 15% de l’ensemble du marché des services IT liés à l’administration française. MARKESS International estime que ce marché devrait croître à un rythme de plus de 12% par an durant les deux prochaines années.

La méthodologie suivie pour réaliser cette étude repose sur plus de 152 interviews avec des responsables de l’administration centrale, d’organismes sous tutelle et de collectivités locales ainsi que sur une cinquantaine d’entretiens avec des prestataires IT parmi lesquels : Accenture, Adesium, Airial Conseil, Aliacom, Appic, Ardans, Ares, Asarys, Aspheria, Atonis Technologies, Atos Origin, Axemble, Axidea, BEA, Berger-Levrault, Borland, BOSSTEK, Capgemini, Cegedim SRH, Civitas, Deloitte, EDS, Ever team, FileNet, Genitech, Getronics, GFI, HP, IBM, IDEALX, Infhotep, InterTek, Ippon Technologies, Jalios, Jouve, Linagora, Mercury, MySQL, Novell, Nuxeo, Open Wide, Prologue, Sage, Sertig (groupe Serlog), Solinux, Sopra Group, Thales Services, T-Systems, Unilog - LogicaCMG, Viveris, etc.

L’analyse de plus de 1 200 chantiers IT en cours, projets futurs, appels d’offres et marchés attribués répertoriés dans la base de données de MARKESS International permettant le suivi de la modernisation de l’administration française appuie aussi cette recherche.

Cette étude couvre le périmètre des administrations centrales, des ministères et de leurs services déconcentrés, des établissements sous tutelle et des organismes rattachés y compris les groupements spécifiques (GIP, GIE, etc.), des collectivités locales et territoriales (conseils régionaux, conseils généraux, communes, communautés d’agglomération, de communes, urbaines, établissements publics de coopération intercommunale, agences régionales, chambres de métiers, de commerce et d’industrie, d’agricultures etc.), des administrations de la santé publique et de la protection sociale (hôpitaux publics, sécurité sociale, assurance chômage, etc.), les services départementaux d’incendie et de secours (SDIS), les sociétés d’économie mixte (SEM), les OPAC, OPHLM, etc. Sont exclus du périmètre les entreprises publiques telles que La Poste, EDF, GDF, la SNCF, la RATP, etc., et les entreprises privées agissant dans les domaines de la santé et des affaires sociales.

Ce communiqué porte sur l’étude publiée par MARKESS International :

L’Administration Française et l’Open Source, 2006-2008
Cette étude fait partie du « Service e-Administration » de MARKESS International. Elle est destinée aux entreprises qui accompagnent l’administration dans sa modernisation ainsi qu’aux responsables en charge de ces projets.
MARKESS International est partenaire de l’évènement « Paris Capitale du Libre » qui se déroulera le 26 juin 2006 au Palais Brognart, organisé par l’Association des Sociétés de Services en Logiciels Libres (ASS2L).

En savoir plus : www.paris-libre.org.

Posté le 24 mai 2006

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