les DRM un désastre annoncé pour les revenus des artistes ?

Contrairement à nombre de déclarations qui occupent les médias, les DRM et l’obligation d’acheter de la musique en ligne sont une très mauvaise affaire pour les auteurs qui ne touchent que 3 centimes sur les 99 du prix d’accès à une chanson en ligne.

Pour garantir aux artistes les mêmes revenus
que leur rapportent les DRM, il suffirait aux internautes de
payer 7 centimes par mois en 2006.

Donc, moins d’un cafe *par an* !

Ci dessous un extrait de l’article de Di Cosmo qui développe cette explication dans un échange avec un artiste}

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Contrairement à ce que laisserait croire le charabia juridique qui étoffe les contrat que vous et vos collègues avez signé avec vos maison de disque, la vente en ligne à l’unité de votre musique est une très mauvaise affaire pour vous : sur le 99 centimes d’euro, qui est le prix de vente fixé par toutes les plateformes de téléchargement commercial, la part des auteurs n’est que de 3 centimes, le 96 restants se partageant entre les autres intervenants, qui n’ont aucune justification pour ce véritable vol caractérisé sur le dos de vos créations.!

Vous avez bien lu : grâce aux nouvelles technologies à la sauce DRM (qui coûtent 1 centime par titre) que le lobby des majors vous demande de soutenir, pour que vous touchiez un euro, je serais désormais obligé, avec mes amis musicophiles, à en dépenser en ligne plus de 33, alors que il "suffisait" de 6 quand on se limitait à acheter des CDs.

Autrement dit, pour vous assurer les mêmes revenus qu’avant, il sous faudra débourser 5 (cinq) fois plus. Malheureusement, notre salaire n’ayant guère de chance de se multiplier par 5, cela veut dire que ce sont vos revenus qui seront divisées par 5.

Cela prendra probablement quelques années : au début, le marché de la musique sur Internet restera limité (on évoque 8% du marché global, aujourd’hui), mais il ira en grandissant... vous verrez vos revenus fondre sous vos yeux, vous irez protester auprès de vos maisons de disques, elles vous répondront que c’est toujours la faute au téléchargement non commercial, vous soutiendrez alors d’autres campagnes à faveur du téléchargement commercial. Cela fera grandir un peu plus la part du marché Internet et fondre d’autant vos revenus.

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En effet, la finalité de la licence globale est de "compenser" les pertes des créateurs, pas de garantir des rentes injustifiables aux intermédiaires.

Voilà les résultats : avec une répartition comme la redevance sur la copie privée, vu le 3% qui tombe dans l’escarcelle des créateurs, pour obtenir un revenu équivalent via la licence globale, il suffit, avec 9 millions d’abonnements à Internet, de :

* 7 centimes par mois avec une part internet du marché musical de 8%,
* 44 centimes par mois avec une part internet du marché musical de 50%,
* 85 centimes par mois avec une part internet du marché musical de 100%.

Autrement dit, nos concitoyens peuvent avoir toute la musique qu’ils aiment pour moins d’un café par mois, sans vous priver d’un seul centime.

Je doute de trouver un seul Français qui refuserait de payer ’’sept centimes par mois’’ en 2006 (moins d’un café par an !), et un peu plus chaque année (le montant de la redevance étant réévalué par un collège chaque année), mais sans dépasser en aucun cas 85 centimes. À ce prix là, je crois qu’on pourrait bien même rendre la redevance obligatoire.

Mais attendez, je vous ai dit que nous allons vous faire une proposition meilleure de celle des majors, et jusque là je ne vous ai donné qu’une proposition équivalente.

Or, il y a deux considérations importantes :

* le nombre d’abonnement internet croît rapidement, et donc en quelques années on vous donnera nettement plus que les major

* l’argent que vous touchez de votre public n’est pas réduit à néant par les intermédiaires : ce qui me reste après le café par mois je pourrais l’utiliser pour acheter un CD ou DVD collector, ou, encore mieux, venir à vos spectacles, alors qu’avec les titres à 99 centimes à l’unité, il ne me restera rien (si je veux remplir le nouvel iPod avec 60Go de disques, il me faudraient 15000 euros, je doute de povoir venir vous applaudir après)

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Posté le 21 février 2006

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