Projet PSAUME, laboratoire d’usages Marsouin

Les modalités d’usage des technologies numériques dans le cadre du quartier de Kérourien (Brest).

Études sur les publics appartenant aux classes dites "populaires" et Internet.

Les technologies de l’information et de la communication redessinent les frontières physiques, temporelles, sociales et économiques entre les individus. Les réseaux d’accès à l’information (médias écrits et audiovisuels) des villes garantissent une sociabilité et laissent apparaître une diversité d’appartenances. Dans les villes, cohabitent des identités et des statuts sociaux différents perceptibles dans les divers modes d’accès à l’information1. Brest est une ville qui possède 4@, elle a mis en place une politique d’accès public aux nouvelles technologies. Cette politique a permis l’ouverture de plusieurs points d’accès publics(PAPI) et ambitionne de se pencher sur la question de l’accès à Internet pour tous.

Deux directions sont privilégiées au sein du second sous-projet, l’analyse des pratiques et des usages des internautes ; et à l’inverse les freins observés chez les non-usagers de cette technologie. Ce projet s’intéresse à une population ciblée, celle issue des milieux dits populaires, considérée comme moins familiarisée avec l’outil Internet.

L’étude porte sur un quartier de la ville en s’attachant à faire émerger les représentations et les éventuelles attentes des habitants, à expliquer en quoi l’Espace Public Multimédia présent dans ce quartier est un succès, et dans quelle mesure la population s’y investit.

Travail d’étude ménée par le laboratoire Marsouin dans le cadre du projet de recherche "Psaume" et publiée sur le site du projet de recherche Psaume

P-S-A-U-M-E

Populations Socialement défavorisées : Analyse des Usages et des Moyens de les Étendre

http://marsouin.infini.fr/psaume/article.php3?id_article=17]

publié le vendredi 27 janvier 2006

par Annabelle Boutet , Hélène Trellu

les autres articles de l’étude

Elisabeth Le Faucheur Joncour

http://marsouin.infini.fr/psaume/article.php3?id_article=17]

publié le vendredi 27 janvier 2006

par Annabelle Boutet , Hélène Trellu

publié le lundi 6 février 2006

par Smaïl Hadj Ali

publié le lundi 24 octobre 2005 , par Nicolas Jullien

publié le samedi 18 juin 2005

par Nicolas Jullien

publié le vendredi 3 juin

par Annabelle Boutet , Hélène Trellu

publié le lundi 18 avril 2005

par Elisabeth Le Faucheur Joncour

publié le mercredi 2 février 2005

par Nicolas Jullien

Nous présentons ici les différentes parties du rapport final ainsi que les conclusions et les perspectives de cette recherche.

Nous espérons que ces courts extraits du rapport complet donneront envie au lecteur d’en savoir plus et de lire l’ensemble du document.

Première partie. La démarche méthodologique et la définition du terrain d’étude.

Pour mener à bien ce projet, le parti pris a été de délimiter l’objet de l’étude sur la base socio-territoriale des quartiers, avec la volonté de s’intéresser à des quartiers dits populaires, ou dont les caractéristiques socio-économiques permettaient d’envisager la possibilité d’une population a priori, éloignée des innovations de la technologie numérique. À Brest, le quartier de Kérourien a été retenu en tenant compte de deux critères : d’une part, ses indicateurs socio-économiques et, d’autre part, la présence d’un Espace Public Multimédia au cœur de ce quartier. Ce chapitre vise à préciser les caractéristiques de ce terrain de recherche et la démarche méthodologique choisie.

Deuxième Partie. De l’accès public aux TIC dans le quartier de Kérourien.

L’Espace Public Multimédia (EPM)

Nous avons pu noter que les personnes rencontrées qui viennent à l’Espace Public Multimédia ont essentiellement deux objectifs : pouvoir accéder aux outils techniques et rencontrer du monde.

Ce constat, soulève une question : Dans quelle mesure ce lieu est-il devenu créateur de lien social entre les habitants eux-mêmes et entre les habitants et les professionnels ?

La place des TIC dans les autres actions sociales et culturelles du quartier

D’autres lieux que l’EPM permettent l’accès à des équipements multimédias : le local de la prévention Don Bosco, le GPAS, le centre social, le collège mais uniquement pour des usages ciblé et rapide tel que la réalisation ou l’impression d’un Curriculum Vitae. Parallèlement au travail général mené dans le quartier de Kérourien, une étude a été menée par rapport aux jeunes et à leur pratiques autour des outils multimédias. Sur la base d’entretiens semi-directifs, nous avons recueilli les points de vue de certains acteurs institutionnels de la vie sociale et éducative. Il s’agissait de comprendre leur rôle dans le quartier et de connaître leur perception des nouvelles technologies en général, et de cerner leur opinion quant à leur introduction au sein du quartier.

Des entretiens ont été menés avec l’animatrice de l’EPM, un éducateur de Don Bosco, le principal du collège du quartier et l’aide éducateur en poste dans cet établissement, et enfin avec des salariés du GPAS.

Il y a cinq équipes Don Bosco qui interviennent dans les quartiers à Brest, ces équipes sont rattachées à un service de prévention, lui-même rattaché à l’association. Les travailleurs sociaux travaillent dans le cadre de la prévention spécialisée, sur la base d’un mandat collectif : c’est-à-dire qu’ils interviennent dans un secteur géographique délimité en respectant l’anonymat des habitants qu’ils rencontrent. Leur mission est d’aider les jeunes aussi bien sur le plan familial, scolaire et professionnel que dans l’organisation d’activités de loisirs. Chaque équipe met en place plusieurs projets ace pour et avec les jeunes ; des suivis individualisés existent également pour certains cas.

Le collège du quartier accueille 346 élèves dont une Section d’Enseignement Pré-professionnelle Adaptée (SEGPA) qui regroupe 64 élèves. Ce collège est classé en Zone d’Education Prioritaire (ZEP). À ce titre, l’établissement fonctionne avec des moyens matériels supérieurs aux autres collèges non classés en ZEP, des effectifs de classe plus légers et des effectifs supérieurs.

Le GPAS (Groupe de Pédagogie et d’Animation Sociale) est une organisation non-gouvernementale, issu du mouvement d’éducation populaire, qui lutte contre la marginalisation économique, culturelle, géographique et sociale des enfants depuis 1980. Le GPAS à Brest appuie des activités ouvertes sur les initiatives et projets proposés par la municipalité ou par la région dans diverses structures de la ville (ex. des projets réguliers qui permettent d’aborder la lecture et le sport d’une autre manière). Le gîte d’accueil solidaire à Guissény (29) et la dynamique créée autour de son jardin permettent l’investissement des familles dans des actions de solidarité. C’est l’ouverture et la découverte du monde qui est encouragée, avec des sorties quotidiennes et des séjours de courte durée facilitant la responsabilisation de chacun.

La place de l’Espace Public Multimédia dans le[s] réseau[x] du quartier

À travers les discours des personnes interrogées, les collaborations en cours ou programmées, avec l’Espace Public Multimédia, nous avons souhaité mesurer dans quelle mesure l’EPM s’inscrit dans le tissu social du quartier.

Conclusion et perspectives

Nous avons pu remarquer que l’emplacement d’une salle multimédia ou d’un PAPI et l’animation qui y est faite sont des éléments non négligeables de la manière dont la population va se saisir de ce lieu. En effet, les usagers de la salle multimédia du Valy Hir sont des habitants du quartier mais également des personnes vivant à l’extérieur.

Nous pensons que cela n’est pas sans lien avec le fait que cette salle soit insérée dans les locaux de la Maison Pour Tous du quartier. Ainsi les personnes du quartier ont accès relativement facilement à ce lieu, un bémol peut être émis car il s’agit tout de même d’un lieu institutionnel et comme tous ces lieux, ils sont parfois « boudés » par la population.

Par ailleurs, être au sein d’une Maison Pour Tous donne une certaine visibilité pour les personnes extérieures au quartier. Ces personnes, qui n’osent pas toujours venir dans les quartiers dits populaires, ont moins d’appréhension quand il s’agit de se rendre dans une structure clairement identifiée. Les usages pratiqués par les uns et les autres sont aussi le reflet de l’animation dispensée et donc du profil de l’animateur en poste. Nous supposons que ceci est d’autant plus vérifiable qu’on touche des personnes ne connaissant pas forcément les outils multimédias. Ils ont donc besoin d’être guidés et orientés, et ceci se ressent sur leurs pratiques. Dans un premier temps, ils ne peuvent pas imaginer ce qu’il est possible de faire avec ces outils si personne ne leur a montré.

PDF - 631.7 kio
Le texte de l’étude
Posté le 12 février 2006

©© a-brest, article sous licence creative common info