Publication "La société contre elle-même" de Roger Sue

Après "Cause Commune" de Philippe Aigrain et "Pourquoi ça ne va pas plus
mal ?" de Patrick Viveret, Roger Sue nous amène dans "La société contre
elle-même" à revisiter les soit disant "mauvaises nouvelles" de notre
époque et nous insuffle des raisons de résister.

Un nouveau livre de la
collection Transversales/Fayard vient de paraître d’après un mél de Valérie Peugeot du comité de rédaction de la revue

LA SOCIETE CONTRE ELLE-MêME

ou La résistible montée du totalitarisme

Ce livre entend exposer, éclairer, et si possible contribuer à dénouer
un étonnant paradoxe de nos sociétés modernes : comment, dans
l’actualité d’aujourd’hui, même une bonne nouvelle se transforme
systématiquement en une mauvaise, ce qui finit par accréditer l’idée du
déclin, de la décadence et de la décomposition sociale, exigeant
d’urgence un traitement de choc ? Comment est-on arrivé à faire croire à
un corps sain qu’il était si gravement malade qu’il finit par le devenir
 ? Est-il encore temps de réagir et comment ?
Nombre de grands dossiers actuels comme la mutation du travail, la
nature du développement économique, la recomposition du lien social ou
la question démocratique, peuvent être revisités sous cet angle. Ainsi,
la sortie annoncée de sociétés essentiellement fondées sur le travail
vers des sociétés plus libres, plus diverses, plus développées et
toujours plus riches devrait-elle, à juste titre, passer pour une bonne
nouvelle. Or, nous avons réussi l’exploit d’en faire le grand mal du
monde industrialisé avec son cortège de chômage, de précarité et de
misère. De même, un développement économique plus centré sur le capital
humain, la formation, la santé, le lien social, et finalement sur
l’individu et son bien-être, est-il riche de promesses. Or, c’est tout
le contraire qui se produit : la santé et la formation ne sont pas les
ressorts d’une nouvelle croissance mais des charges budgétaires
insupportables qu’il convient de limiter ou de réduire au plus vite pour
ne pas pénaliser les entreprises " productives ". On pensait aussi que,
dotés d’un plus grand capital culturel et forts des nouvelles
technologies de communication à leur disposition, les individus allaient
multiplier leurs relations, renforcer le lien social et participer plus
activement à la construction d’une société plus démocratique. Là encore,
c’est exactement l’inverse : le lien social semble se décomposer,
l’individualisme règne, la violence prospère, la critique de la classe
politique devient un grand classique et l’abstention bat tous les
records, mettant en danger la démocratie.
Comment en est-on arrivé là ? Comment a-t-on réussi à transformer des
solutions en problèmes ? Pour y répondre, l’auteur propose un nouveau
regard sur les causes de ce paradoxe qui mêle retard culturel, absence
de recul et de perspective historique, conservatisme politique et
défense des privilèges des élites que le discours de la peur ou la
politique du pire semblent trop bien servir. Contre l’intérêt de la
société elle-même.

le livre est disponible en librairie.

Posté le 14 novembre 2005

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