Lien social, accès accompagné, expression multimédia, compétences numériques, coopération, territoires en réseau, innovation sociale, biens communs et cultures numériques

Mémoire ouvrière partagée du port de Brest proposé par l’association La caisse à clous

Cette initiative fait partie des 45 projets soutenus par la Ville de Brest dans le cadre de l’Appel à Projets Multimédia 2015.

Présentation de la Caisse à clous :

L’association la Caisse à Clous regroupe essentiellement des anciens salariés de la sous traitance navale pour la réalisation de projets communs et/ou intergénérationnels, la défense de leurs droits, le maintien du lien social.
Créée en 2004, elle succède à l’association AVENIR qui en 1997 était apparue par la volonté de syndicalistes pour apporter un soutien aux salariés licenciés de la sous traitance (1000 suppressions d’emploi entre 1997 et 2000).
Au quotidien l’association propose :
• un lieu d’accueil avec un secrétariat et la possibilité de prendre rdv pour un problème particulier
• des permanences le mardi après-midi où des bénévoles apportent leurs conseils sur les problèmes liés à l’amiante (dossier de départ, atteintes corporelles, réparation du préjudice, lien avec l’ADEVA...) ;
• l’accueil de jeunes le mercredi après-midi pour les initier aux métiers manuels (réparation de vélos, réalisation d’objets, jeux, petite mécanique, etc.) ou sur des semaines complètes dans le cadre d’une orientation.
• Et, ce qui concerne plus particulièrement notre présente réponse, le projet Mémoire ouvrière : la ville de Brest a été fortement marquée par ses chantiers de construction et de réparation navale. Constituer des archives de cette histoire semble aujourd’hui important pour que la mémoire de cette vie du port de Brest soit redonnée au plus grand nombre. Il s’agit ici de collecter et regrouper les documents existant sur la sous-traitance navale et de les partager le plus largement possible.

La caisse à clous est présente, notamment :

• aux fêtes nautiques de Brest,
• dans les écoles brestoises par des expositions photos, des rencontres et des prises de paroles (Kérichen, 4 Moulins),
• une exposition photo dans les locaux de la banque BNP Paribas,
• dans l’accueil, tous les ans au mois de janvier, de jeunes étudiants de l’ENIB pour la découverte du port industriel de Brest et de l’atelier de notre association.

1/ Synthèse du projet

Il s’agit d’un projet de médiation culturelle qui porte sur le recueil et la diffusion multimédia de la mémoire ouvrière vivante des chantiers navals de Brest.
Ce projet est porté par l’association La caisse à clous et ses adhérents, anciens ouvriers, avec pour les enregistrements, le concours d’un de ses bénévoles, Olivier Béon, par ailleurs médiateur scientifique et culturel, acteur de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS).
Ceux de la réparation navale, c’est de l’Histoire, encore contemporaine. Le principe est d’interviewer des anciens ouvriers des différents corps de métiers de la réparation navale sur des thèmes liés à leur travail, illustrés par des photos collectées prises dans les chantiers navals brestois pendant les années 1970/80/90. Les interviews audio sont préparés et enregistrés par les bénévoles de la mémoire ouvrière de l’association la Caisse à clous, assistés par le médiateur culturel. Pour leur valorisation, les enregistrements font l’objet de montages audio, de diaporamas audio, et de vidéos, thématiques, de courte durée (1 à 2 minutes). Tout le contenu multimédia collecté et valorisé sera librement accessible à tous, notamment aux brestois, en tant que bien commun sous licence Créatives Commons Paternity (autorisation de Partager : copier, distribuer et communiquer le matériel par tous moyens et sous tous formats) et de plus, partagé sur Wiki-Brest.

Un outil web mobile

Comment ouvrir la mémoire ouvrière des chantiers navals aux brestois ? Par la mise en place d’un outil web mobile, « nomade », géolocalisé, gratuit, simple d’utilisation : un site internet avec une cartographie numérique géolocalisée, adapté aux ordinateurs de bureaux et aux smartphones, outils de masse très largement diffusés dans le public. Par le biais de la cartographie, le site relie les séquences audio et multimédia à des lieux, sur le port et dans la ville :
• d’une part aux endroits qui offrent un point de vue sur le port, et de permettre ainsi une lecture du paysage enrichie des témoignages recueillis.
• d’autre part sur le(s) port(s) de Brest, en géolocalisant des points d’intérêt sur une carte numérique open source, libre et ouverte, (Open Street Map) et en liant ces points à des contenus multimédia.
Des QrCodes (avec explication) seront disposés à différents endroits du port. Les brestois et les visiteurs seront invités à les scanner et ils arriveront immédiatement - sans délai parce que les réseaux 3G et 4G sont efficaces sur le port – sur les pages du site mobile qui délivreront leurs contenus audio / diaporama / texte / vidéo. Le site mobile sera de toute façon accessible partout à Brest.
Le site sera « responsive », c’est à dire lisible avec aisance sur les smartphone, adapté à ceux-ci.

La mémoire ouvrière partagée sur le web

Les témoignages et les évocations des pratiques professionnelles, leur évolution dans le temps offre un accès à l’histoire ouvrière du port. Mais pas seulement : c’est aussi un moment de découvrir des personnalités, et, en filigrane, les liens humains, la solidarité ouvrière et économique, tous ces liens qui unissent les témoins de cette époque à Brest, et qui ont, eux aussi, façonné le port.
Cette somme d’expérience humaine est vulgarisée dans un langage accessible à tous, parce que les entretiens sont naturels et conviviaux, parce que l’intervieweur veille à ce que les termes soient explicités quand ils sont techniques.
Et c’est aussi un moyen, pour le public, de redécouvrir un lieu, le port en pleine mutation, enrichi des témoignages de ses acteurs. Cela répond à une définition de l’interprétation des patrimoines : un espace sans collection / à visée de mise en valeur et de diffusion / d’un patrimoine / destiné à accueillir un large public.

Le site web pourra être hébergé sur la plate-forme Infini, si les contraintes techniques répondent au cahier des charges. L’étude technique est en cours.

Ce projet répond à certains critères de sélection de votre appel à projet :
La capacité d’adapter ces nouveaux outils aux besoins et aux finalités d’un projet ou d’une structure : la Caisse à clous a fait de la diffusion de la mémoire ouvrière une de ses finalités sociales, et le groupe de bénévoles dédié à la mémoire ouvrière travaille à ce sujet depuis 10 ans environ : collecte et sélection des photos, réalisation
d’un Cdrom, etc. Le projet de Mémoire ouvrière partagée s’inscrit complètement dans cette adaptation à des nouveaux outils.
La place accordée à l’animation et à l’accompagnement humain des outils utilisés : l’action du médiateur culturel a permis le recrutement de nouveaux « contributeurs de mémoire » et leur mobilisation dans la diffusion du projet.
La dimension pédagogique du projet : en interne, la transmission d’une méthodologie des collectages audio, ainsi que des séances de formation au montage audio, permettent la poursuite du collectage et de sa diffusion en autonomie.
Car il s’agit de réaliser l’objectif de transfert, en interne, des savoirs et de compétences, rendu possible par l’implication active des acteurs. L’accès au projet et son partage est ouvert à tous au sein de la Caisse à clous, notamment à ceux qui sont éloignés du numérique. Les bénévoles partagent leurs savoirs, sous forme de mémoire ouvrière. Le projet, lui, vise à capitaliser sur cette dynamique interne en sensibilisant au numérique par l’intermédiaire des biens communs en tant qu’outils de médiation.

2 / Actions envisagées

- Usage libre et gratuit des contenus, sous licence libre, en tant que bien commun.
- Sensibilisation aux licences libres pour les acteurs du projet et les partenaires.
- Partage des contenus multimédias sur wiki-brest : de façon à multiplier les points d’entrée vers le contenu réalisé et à participer activement au wiki-brest pour lui conférer aussi un ancrage plus fort.
- Se rendre ouvert à des présentations du projet dans le cadre de manifestation locales, publiques, de réseaux (Brest en biens communs notamment)
- Faire vivre les partenariats engagés à cette occasion :
Partenariat avec l’association Tiriad pour la promotion du projet et l’accompagnement sur la démarche de création de Biens Communs numériques.
Un focus sur l’association Tiriad - www.tiriad.org (Libérez vos territoires !)
L’association Tiriad accompagne les projets et forme les acteurs de territoires aux méthodes et outils nécessaires à la coopération et la production de biens communs numériques. L’association Tiriad soutient ce projet porté par la Caisse à clous « tant il est représentatif des projets de mémoires (et d’interprétations sur les territoires) qu’il est possible de mener dans le cadre des Biens Communs. En outre l’association, localisée sur Brest se reconnaît dans ce travail de mémoire ouvrière, importante pour l’histoire locale. »
Deux autres partenariats sont en cours de finalisation :
Partenariat avec l’association Brest À Pieds À Vélo (BAPAV), dans le cadre des balades urbaines réalisées par BAPAV : les balades sonores en vélo seront ponctuées par les points d’intérêt réalisés.
Partenariat avec Radio Evasion située dans le pays de Brest, au Faou : les séquences audio feront l’objet d’un montage en format émission de radio et diffusées à l’antenne de radio Evasion 100.4 FM. Le médiateur est déjà adhérent bénévole de cette radio et sa structure professionnelle est déjà partenaire depuis 3 ans.

3 / Phasage du projet

Depuis plus d’un an, des séries d’interviews audio ont lieu le samedi matin dans les locaux de l’association, 14 rue Amiral Troude, sur le port. Les entretiens se déroulent avec un micro autour des recueils de photos des ouvriers des chantiers navals du port de Brest. Les 3 à 5 interviewés de tous corps de métier de la réparation navale, évoquent leurs expériences professionnelles en commentant des photos sélectionnées classées par thèmes.
Plus de 25 heures d’enregistrement audio sont montés et en cours de montage, pour un total attendu d’une centaine de séquences de 1 à 3 minutes. Plus de 1000 photos ont été sélectionnées et numérisées.
Les actions s’effectuent au fur et à mesure : ainsi, les montages audio sont en partie réalisés, et les sélection des photos d’archives aussi. Il reste à assurer une sauvegarde fiable des contenus : enregistrements et photos, à former les bénévoles à l’utilisation d’un nouvel enregistreur, aux techniques de montage audio, ainsi qu’au pilotage du site web sous Wordpress.

Calendrier et phasage du projet

Phasage

Calendrier

Sélection des photographies - Depuis 2005
Début des interviews des ouvriers de la réparation navale - septembre 2014
Création des diaporamas (photos + sons) - en cours
Montage audio - en cours depuis septembre 2014
Choix de la plate-forme web - mars 2015
Tests de la plate-forme web - avril / mai 2015
Cartographie - juillet / octobre 2015
Intégration des modèles de média sur la plate-forme web - septembre / novembre 2015
Sélection des points géolocalisés - septembre / décembre 2015
1ères mises en ligne - décembre 2015
Tests et validations - décembre 2015 / 1er trimestre 2016
Mise en ligne - printemps 2016

4 / Le médiateur culturel bénévole

Olivier Béon, 51 ans, entrepreneur, associé au sein de la Scop CAE29.
Création et développement de Histoire de Son (www.histoiredeson.com). Médiateur culturel et scientifique, chef de projets, intervieweur et bénévole à Radio Evasion 100.4 FM située au Faou, dans le Pays de Brest. Impliqué dans l’éducation populaire à travers la création et la diffusion de savoirs accessibles à tous, par le biais de l’action associative, il met à profit ses compétences techniques dans une démarche bénévole.

Le matériel professionnel utilisé pour la mission et mis à disposition du projet par le médiateur.

Prise de son en extérieur et interviews :
- Enregistreur Fostex FR2 LE, Enregistreur Rolland Edirol RH09, Enregistreur Zoom H5 et micro cardioïde.
- Micros Shure SM 58, micro hypercardioïde Sennheiser MKH 418 S.

Enregistrement studio :
- Drawmer Mx60 Preampli,
- Micros shure SM7B et AKG perception 220,
- Table de mixage Allen & Heath xone92,
- Matériel de post-production.

Montage vidéo :
- suite adobe Première et After effects.

Captation, montage et post-production vidéo :
- Appareil photo numérique reflex Sony alpha 77, Optiques Sony alpha DT 16-50 et Sygma EX 105mm f/2.8 DG Macro,
- Trépied,
- Ensemble micro-cravate sans fil, micro canon Rode Videomic Rycotte,
- Kit d’éclairage,
- Banc de montage équipé de la suite Adobe Première Pro,
- Final Cut Studio 3.

Porteur du projet :

La caisse à clous
Serge Boubennec
14 Rue Amiral Troude, 29200 Brest

Posté le 19 janvier 2016

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