Quel filtrage parental du web ?

Les médias bruissent ces derniers jours d’un débat sur la pertinence d’un filtrage du web pour protéger les mineurs (voir notamment cet article de Libération).

Repris de l’article publié par Ludovic Pénet sur le site Temps-nouveaux

Si tenter de filtrer autoritairement l’internet serait à la fois dangereux, du fait des implications en terme de liberté d’expression, et vain, du fait de la facilité de contournement des mesures de filtrage par un ado décidé, souvent plus éduqué techniquement que ses parents, il serait pour le moins curieux de rejeter toute solution assistant les parents dans leur contrôle éducatif. Pour peu que certaines garanties soient apportées, la fourniture obligatoire d’un filtre par les FAI (Fournisseurs d’Accès Internet) peut être réellement utile aux parents. Elle ne saurait cependant les remplacer dans leur rôle d’éducateurs : aucun logiciel n’équivaut au coup d’oeil régulier sur l’écran et au dialogue lorsqu’un contenu problématique est consulté.

Pour être acceptable, un système de filtrage doit présenter les caractéristiques suivantes :

  • être optionnel : l’abonné doit toujours avoir la possibilité de ne pas être soumis à ce filtrage - l’idéal serait d’ailleurs qu’il ait à l’activer ;
  • être interopérable :
  • le filtre doit être compatible avec tous les navigateurs web existants et à venir, et non pas par exemple uniquement avec Bidule Explorer version 3.14 et Mozilla Schmurtz 2.72 ;
  • le filtre ne doit pas imposer l’utilisation d’un système d’exploitation : il serait par exemple inacceptable qu’un fournisseur d’accès impose l’utilisation de windows au client sous le prétexte fallacieux de la protection des mineurs.

Partant de là, deux solutions semblent politiquement acceptables et techniquement réalisables dès aujourd’hui :

  • la fourniture obligatoire par les FAI de logiciels de filtrage, (dés)activables à volonté, dont l’installation serait proposée en même temps que l’accès Internet serait paramétré ;
  • une fonctionnalité de filtrage côté serveur, désactivée par défaut et que l’utilisateur (dés)activerait d’un simple clic sur le site web de son fournisseur d’accès.

Aucune d’entre elle n’est cependant infaillible et l’ado à la fois motivé et techniquement éduqué saura les contourner. Mais peut-être sera-t-il encore plus simple pour lui d’accéder à des contenus que ses parents réprouvent via un simple téléviseur...

L’article et ses liens

Posté le 22 septembre 2005

licence de l’article : Contacter l’auteur