logiciels libres en Europe

Une « Open Source Academy » en Grande Bretagne
En Grande Bretagne, le gouvernement lance une « Open Source Academy » pour encourager le logiciel libre dans les administrations. Point sur les principes et les usages de ce programme

Au Royaume-Uni, le gouvernement de Tony Blair apporte une attention toute particulière au développement du logiciel libre dans les administrations. Quelques semaines avant de prendre la présidence de l’Union européenne, le Premier ministre britannique annonçait le lancement d’un vaste programme visant à encourager l’utilisation des logiciels libres dans les administrations et les collectivités locales.

Baptisé « Open Source Academy », ce projet doté d’un budget de 1,3 millions de livres (près de 2 millions d’euros) est piloté par the Office of the Deputy Prime Minister (ODPM, bureau du Premier ministre adjoint) dans le cadre de son programme d’investissement e-Innovations en faveur des nouvelles technologies.

L’objectif de cette « Académie » d’un nouveau genre est de mettre à disposition une plate-forme de tests et d’hébergement de projets innovants, tout en centralisant l’information sur le secteur du logiciel libre. « L’Open Source Academy » doit offrir une infrastructure permettant le dépôt de code ouvert, une base de données des fournisseurs en open source et un programme d’accréditation pour les consultants et les appels d’offres encourageant l’usage de l’open source, ce afin de faire du logiciel libre une alternative à la fois adaptée et sécurisée pour toutes les autorités locales désireuses de s’équiper. Elle favorise en outre une plus grande interopérabilité des systèmes.

S’appuyant sur les conclusions d’un rapport d’évaluation de l’Office Gouvernemental du Commerce (OGC) remis au Premier ministre britannique à la fin de l’année dernière, les promoteurs de cette initiative tablent sur de substantiels gains financiers et organisationnels, mais aussi... environnementaux. Le rapport du gouvernement insiste sur le fait que le logiciel libre augmente l’espérance de vie du matériel informatique et permet donc un renouvellement moins fréquent des équipements.

Cette initiative de grande ampleur doit également permettre à l’administration britannique de rattraper le retard accumulé par rapport à ses homologues européens. Le Royaume-Uni, avec moins d’un tiers de ses agences publiques équipées en logiciel libre, est en effet un des mauvais élèves de l’Europe en la matière, se classant derrière la France, l’Allemagne ou les Pays-Bas, selon une étude de l’université de Maastricht publiée en mai 2005.

L’initiative britannique s’inscrit dans un mouvement plus général à l’échelon européen. Dernier exemple en date de cette volonté des gouvernements de privilégier l’open source, la Norvège à décidé fin juin de tourner le dos aux logiciels propriétaires pour imposer le libre dans l’ensemble du secteur public. Avant la fin 2006, toutes les administrations et les entreprises publiques devront avoir opté pour des systèmes open source.

Pour en savoir plus :

  • "Open source software : use within UK government". Le rapport de l’Office gouvernemental du commerce (OGC) sur la politique du Royaume-Uni en matière de logiciels libres. Source : http://www.ogc.gov.uk/index.asp?id=2190
  • "Collaborative Ownership and the Digital Economy". L’étude du MERIT (Maastricht Economic Research Institute on Innovation and Technology)
    http://www.merit.unimaas.nl/
Posté le 20 septembre 2005 par Monique Montanari

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