Publication d’un rapport sur l’"informatique sociale et citoyenne en Inde"

Ce travail approfondi permet de reprendre une question-clef rémanente, celle de la coordination entre les concepteurs et les usagers des outils numériques. Comme toujours, le décalage culturel fournit des pistes de réflexion précieuses.

Il a été mené tout au long de l’année 2004 par Anne Goldenberg, dans le cadre d’un partenariat entre l’association Vecam et France Télécom R&D - Innovations ascendantes

Ce rapport est disponible sur le site de Vecam dans l’article "Informatique sociale et citoyenne en Inde"

La présentation ci-dessus est extraite de cet article

Voici aussi un extrait de l’Introduction générale :

L’Inde et l’informatique comme « voie de développement »

Avec un taux de développement économique annuel de 7% depuis une dizaine d’années, le
paysage social, économique et urbain du sous-continent Indien se métamorphose à grande
vitesse. Dès le milieu des années 1980, le gouvernement indien a reconnu le potentiel des
télécommunications et de l’informatique dans le développement national et décidé de faire du
pays une puissance informatique internationale, et un acteur de premier plan de l’ère de la
révolution des technologies de l’information.

....

Très rapidement, les Technologies de l’Information ont été désignées
comme une voie de développement potentiel pour les populations défavorisées du pays. L’Inde
ayant choisi a bien des égards, une forme d’indépendance, des initiatives cherchant une certaine
autonomie, vis à vis des projets de développement internationaux notamment, ont été mis en
place. En désignant sa fracture numérique interne, le gouvernement propose des initiatives qui
seraient développées de façon endogène. Le fossé est large, au regard des manques à gagner en
matière d’infrastructure communicationnelle notamment, pour laquelle les efforts ont été
concentrés sur les villes. La gouvernance et le commerce électronique et les projets d’éducation
et de santé ont ainsi été encouragés. En développement des technologies informatiques au profit
des plus pauvres c’est vers une société de l’information que le gouvernement voudrait diriger le
pays.

Ce discours positiviste n’a pas que des adeptes, et les mouvements sociaux ont longtemps
prêté une oreille suspicieuse à ce discours. Pourtant, progressivement, des acteurs de la société
civile ont d’abord critiqué puis développé des solutions qui se distinguent des propositions
internationales et gouvernementales. Elles semblent poser un regard différent sur la prise en
compte de l’usager dans la construction, la mise en place, et les modalités d’appropriation des
initiatives. La question de recherche qui guidera ce travail sera d’analyser si, et comment, la
relation entre le porteur du projet et ses potentiels usagers a t-elle été pensée.

  • Une initiative
    endogène favorisent-elle l’intégration des usagers ?
  • Qui coopère ?
  • Qui est invité à l’opération ?
  • Qui est convié au processus de mise en place du projet ?
  • Comment est mise en scène la relation
    entre le concepteur et l’usager ?
  • Ces catégories fonctionnent-elles ?

Dans un premier temps, nous exposerons le cadre d’analyse de cette étude, en présentant
quelques repères théoriques qui ont inspiré ce propos ainsi que la méthodologie de collecte et de
lecture des données qui a été choisie pour l’analyse.

Dans un second temps, nous présenterons brièvement le contexte indien pour son approche des
TIC pour le développement, en analysant particulièrement les réflexions et initiatives poussées
par les mouvements sociaux et citoyens.
Enfin, en nous basant principalement sur un corpus d’entretien avec des porteurs d’initiatives
d’informatique sociale et citoyenne, nous procéderons à l’analyse de propositions de constitution,
d’insertion et d’appropriation des projets au regard notamment de la mise en scène de l’usager.

Posté le 14 août 2005

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