Bilan du MOOC “Contrôler une épidémie de maladies émergentes infectieuses” – deux moments forts.

Le MOOC “Contrôler une épidémie de maladies infectieuses émergentes”, enseigné par le professeur Antoine Flahaut s’est déroulé du 10 février au 23 mars 2014. Sur 1747 inscrits, 31 participants ont passé l’examen final avec succès. La classe rêvée pour tout enseignant.

Le MOOC “Contrôler une épidémie de maladies infectieuses émergentes” a été le deuxième MOOC du Centre Virchow-Villermé à débuter sur la plateforme FUN. Ces 6 semaines ont été un moment intense pour l’enseignant, le professeur Antoine Flahault, ainsi que pour l’équipe pédagogique du Centre. Tous ont été ravis de constater la belle activité sur le forum tant au niveau des échanges entre participants que des discussion avec le professeur lui-même. D’ailleurs les retours parvenus à la fin de ce MOOC ont tous été très positifs. Quelques éléments ont été tout particulièrement marquants.

Les échanges entre participants : entraide et partage des connaissances

A la fin de chaque séance, un exercice était proposé aux participants. Il leur était demandé de répondre sur le forum de discussion et de commenter mutuellement “leur” exercice. Ce format a fait émerger un cadre collaboratif puissant. Il s’agissait d’une occasion de tisser des liens entre les différents participants du MOOC ainsi que de relever un défi pédagogique d’importance : aller vers ce que le professeur Antoine Flahault appelle “l’horizontalisation”. Ainsi, les connaissances de l’enseignant et celles issues des échanges collectifs des participants se complétaient. Le concept d”"évaluation par les pairs” -où les participants jugent eux-mêmes les travaux des autres participants- est en cela emblématique des possibilités offertes par les MOOCs (même si à cet égard l’offre de la plateforme reste pour l’instant limitée). C’est là que se jugerait la réussite d’un MOOC, selon Antoine Flahault interrogé lors d’un précédent interview.

Au niveau d’un MOOC, le professeur apporte par son expérience et sa connaissance. Mais lorsqu’il arrive à propulser sur le devant de la scène les apprenants, même si ils sont 3000 ou 50 000, c’est vraiment cela la réussite.

Le Colloque de la Sirène : rencontre virtuelle interdisciplinaire

Le temps fort de la 4ème semaine a d’ailleurs été le colloque de la Sirène. Il a été pensé comme la “correction” en direct de l’exercice proposé par Antoine Flahault la semaine précédente, à savoir “quelle est la menace, en termes de maladies infectieuses émergentes, que nous devons le plus redouter pour l’avenir ?”. Pendant deux heures, Antoine Flahault, médecin-épidémiologiste, a échangé depuis Paris avec ses collègues dont la plupart faisait partie de la cellule de crise du chikungunya en 2005-2006. Ce colloque a illustré, aussi bien au niveau des profils variés des intervenants que des propos tenus, l’importance de l’interdisciplinarité dans la lutte contre les maladies émergentes infectieuses. Un résumé de ces échanges est disponible sur ce même blog dans l’article “Le colloque de la Sirène ou l’interdisciplinarité en action”.

Un exercice final révélant la créativité et les connaissances “de terrain” des participants

Le MOOC “Contrôler une épidémie de maladies infectieuses émergentes” s’est achevé en sixième semaine avec un exercice final à rendre. Il était demandé aux participants, pour conclure ce MOOC, de produire un document multimédia de leur propre composition au sujet de la promotion de la santé (sorte de “publicité” en faveur de la santé publique) concernant la lutte contre le chikungunya. Sur les 31 productions soumises, 6 ont été jugées les meilleures avec un très haut niveau de consensus :

1. Romain Domard : médaille d’or

https://www.youtube.com/watch?v=iTgy03kPDRw

2. Chrisnel Bernard : médaille d’argent

Chrisnnel_Bernard_MoocChik3. Thierry Vacassin : médaille de bronze

Thierry_Vacassin_MoocChik

4. VTS : prix du jury

VTS_MoocChik_poster

5. Chris Valingot : prix du jury

Chris_Valingot_MoocChik6. Nora Samir : prix du jury

Nora_Samir_MoocChik

 

Antoine Flahault, dans une synthèse complète de l’exercice final, a mis en avant les éléments clefs des devoirs qui illustraient parfaitement la qualité des réflexions des participants de ce MOOC.

Les bons messages étaient fondés sur les meilleures connaissances scientifiques du moment, sans être trop alarmistes ils appelaient à la vigilance en combinant une part de responsabilité individuelle et de responsabilité collective.

L’évaluation des 31 devoirs reçus a été effectuée par Antoine Flahault et l’équipe pédagogique. Les devoirs originaux, tant par leur support, la musique utilisée que par leur graphisme séduisant ont été valorisés. Les productions sous forme de Powerpoint austères nous semblaient plutôt destinées à un public scientifique et donc peu adaptées à un message de santé publique efficace à l’intention de tous. En effet, le dispositif pédagogique numérique MOOC était l’occasion pour les participants d’utiliser les possibilités offertes par le numérique -justement- au service de leur créativité.

Il paraissait important de mettre les participants face à ce défi numérique. Certes, chacun n’avait pas la même familiarité avec ces outils ; mais cet exercice était un bel encouragement à développer des aptitudes essentielles aujourd’hui en termes de promotion de la santé. En somme, il s’agissait de mettre au service de la santé la même intelligence communicationnelle que ce qui peut se faire dans la publicité commerciale par exemple.

Il est important en effet que l’éducation et la promotion de la santé bénéficient des mêmes efforts artistiques, que peuvent avoir les publicités dont nous sommes les spectateurs pluriquotidiens.

Dans cette perspective, un point de vigilance particulier était lié aux droits de diffusion des images et contenus utilisés par les participants dans le cadre de l’exercice. Les productions qui oubliaient de mentionner la source des images et des contenus sélectionnés ou qui enfreignaient les droits d’auteur ont été sévèrement sanctionnées. En effet, les travaux qui ne respectaient pas ces droits d’auteurs n’auraient pas pu constituer un support de communication massive de promotion de la santé -et être présentés sur ce blog- , ils auraient de fait été retoqués faute de cadre légal satisfaisant.

Les messages de diffusion massive destinés à l’éducation et la promotion de la santé ne doivent souffrir d’aucune contestation, d’aucun risque de dé-crédibilisation qui pourraient être le résultat d’une source incomplète, incohérente ou même confidentielle ou non reproductible.

Le MOOC “Contrôler une épidémie de maladies émergentes infectieuses” aura donc été l’occasion pour le professeur Antoine Flahault et le Centre Virchow-Villermé de revenir sur les principaux enseignements de la lutte contre l’épidémie de virus du chikungunya à la Réunion en 2005-2006. Les participants on pu en apprendre plus sur la nature du virus et ses particularités mais également sur les moyens mis en œuvre et les mesures efficaces contre cette maladie. La plus-value du MOOC résidait dans l’expérience vécue et partagée du professeur Flahault, qui présidait la cellule de coordination des recherches au moment des faits. L’expérience numérique à été vécue pleinement avec notamment les nombreux échanges (courtois et sans langue de bois) entre les participants sur la plateforme du MOOC hébergé sur France Université Numérique, la réactivité du professeur pour répondre aux interrogations directement sur le forum de discussion, ainsi que l’organisation de ce colloque virtuel.

Pour l’ensemble du Centre, une belle récompense a été de retrouver une partie des participants sur les autres MOOC du Centre Virchow-Villermé, que ce soit sur le MOOC “SRAS : une “révolution” de la gouvernance mondiale des épidémies ?” qui s’est achevé le 12 mai que sur le MOOC “la bombe démograhique est-elle désamorcée ?” qui lui a commencé le 5 mai.

 

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Centre Virchow Wellermé

URL: http://virchowvillerme.eu/
Via un article de Karl-William Sherlaw, publié le 2 juin 2014

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