Faut-il en finir avec les salons numériques dans les bibliothèques ?

salonlecturenumeriqueLe mémoire de DCB de Frédéric Souchon : Faire vivre les ressources numériques dans la bibliothèque physique. Le cas des bibliothèques universitaires pose une intéressante question. L’auteur souligne à juste titre l’importance des programmes de prêt d’ordinateurs portables dans les BU. Sur les « Salons numériques » son avis me semble significatif d’une maturité de l’intégration du numérique dans les bibliothèques :

Le modèle du salon numérique, qui a fait ses preuves en bibliothèque municipale, ne nous paraît pas adapté. Un dispositif de ce type n’autorise pas une véritable appropriation des contenus. Il est avant tout conçu pour favoriser la manipulation des outils. Qui plus est, alors que la France compte désormais six millions d’utilisateurs de tablettes et plus de quinze millions d’utilisateurs de smartphones, équipés en règle générale d’écran tactile, on peut légitimement estimer que la phase d’acculturation aux terminaux mobiles est, sinon achevée, du moins bien avancée. À plus forte raison si l’on s’adresse à un public composé en majorité d’étudiants, globalement mieux équipés et plus férus de nouvelle technologie que le reste de la population française. Les bibliothèques de lecture publique sont d’ailleurs tout à fait conscientes du caractère quelque peu daté des salons numériques sous leur forme initiale, de banc d’essai des nouvelles technologies. Elles réfléchissent aux moyens de faire évoluer cette offre. Une des pistes retenues est la dissémination des terminaux au sein des espaces, en contextualisant le contenu chargé en fonction du lieu d’implantation. De manière logique, les espaces presse ou les salles d’actualité, offrent un terrain d’expérimentation tout désigné. D’une part, les usagers sont habitués à lire des titres de presse en ligne et d’autre part, des bouquets existent, spécialement conçus pour la lecture sur tablette. Les projets de création d’espaces d’actualité « hybrides » fleurissent et pas seulement en bibliothèque municipale.

La question posée est donc bien celle de l’objectif des « espaces dédiés » (dédiés à des appareils) qui ne doit plus seulement assurer une fonction de découverte des équipements mais bien d’appropriation d’usages et de contenus. Attention il ne s’agit pas de dire qu’il n’y a pas un besoin de formation à l’usage des appareils nomades, mais que ce besoin ne se confond pas obligatoirement avec le fait de localiser des parcs d’appareils en y confondant espace de lecture de de formation…

C’est un point de vue avec lequelle je me sens tout à fait en phase parce qu’il prend acte du déplacement de la fracture d’équipement vers l’autre fracture numérique, celle des usages.

Situer les supports nomades dans différents contextes me semble important, à condition d’en faire de véritables supports de sérendipités, voilà qui doit enfin nous inciter à devenir des applithécaires

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Via un article de Silvère Mercier, publié le 26 avril 2014

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