revue Terminal printemps : "Internet et politique"

Le numéro 92 de la revue Terminal a pour thème :"Internet et politique". en voici le sommaire avec une contribution brestoise sur "l’Internet participatif".

Sommaire numéro 92 - Printemps 2005

repris du site de la revue http://www.terminal.sgdg.org/

Editorial : Feue la loi informatique et libertés Jacques Vétois

Dossier Internet et politique

  • Introduction : La domestication d’internet dans le jeu politique ?

Coordination éditoriale : Thomas Lamarche et Bruno Villalba

Internet en campagne : une pratique professionnelle

  • Au delà de la technique : l’introduction d’internet dans le répertoire de mobilisation électorale de candidats en campagne. Le cas des élections législatives de juin 2002 par Nicolas Benvegnu
  • L’Internet, un nouvel outil de la mobilisation politique en Corée du Sud par Ilkwon Sung
  • TIC et les Verts : apprentissage, appropriation, politisation par Bruno Villalba

De nouvelles normes pour le politique ?

  • Cyberdémocratie ou fin du politique ? par Félix Weygand
  • Quel modèle d’analyse pour le développement d’Internet en Hongrie ? par Róbert Pinter
  • L’informatisation de la société marocaine : analyse rétrospective d’un discours prospectif par Abdelfettah Benchenna
  • Le développement du vote électronique en France : normes sociotechniques, logiques commerciales et enjeux industriels par Marin Ledun

Vers un Internet participatif

  • Contribution à un Internet participatif. Entretien avec Michel Briand
  • Repenser le gouvernement électronique. Les réseaux citoyens en Italie par Mariella Berra
  • La concertation pour les Plans de Déplacements Urbains sur les sites Internet : le sens de la participation citoyenne par Stefan Bratosin

Multimédias

Penser notre relation à la machine (plutôt que nous penser comme des machines) par Denis Berthier

Travail

L’informatisation comme outil de contrôle et de surveillance de la productivité des organisations de soins et du travail médical au Québec par Luc Bonneville

La domestication d’internet dans le jeu politique

Thomas Lamarche1, Bruno Villalba2

Extrait de l’introduction en ligne

Désormais, les outils de l’internet (du courriel aux sites internet, des forums aux blogs...) font parties de la panoplie de l’homme politique, mais aussi de toutes politiques ou acteurs publics qui souhaitent se donner une image technologiquement correcte. En moins d’une décennie, la diffusion de ces techniques est incontestable : Internet s’est s’inséré dans les règles traditionnelles du jeu politique (Margolis, Resnick, Tu, 1997, 59-78 ), que ce soit au niveau des pratiques de la représentation (Norris, 2002) ou des mécanismes de délibérations parlementaires (Coleman, Taylor, Donk, 1999). Les rouages de la démocratie parlementaire sont désormais tous concernés par l’intrusion de ces outils (Bellamy, Taylor, 1998). Pourtant en dehors de milieux spécialisés dans les sciences politiques notamment, les travaux sur politique et (nouvelles) technologies sont peu développés ou peu médiatisés. La faible visibilité de la réflexion sur l’internet en politique contraste avec la volumineuse littérature sur internet.

Cette domestication d’internet dans le jeu politique est, historiquement, plus précoce dans le monde anglo-saxon, mais s’étend dès la fin des années 90 au reste des démocraties représentatives (Gibson, Römmele, Ward, 2004). Les animateurs du jeu politique -personnels politiques, médiatiques, mititants...- vont acquérir savoirs et pratiques, leur permettant d’orienter à leur profit les possibilités techniques du Réseau. Les usages en campagne - en campagne électorale- ne constituent à ce titre qu’une dimension particulière de la conduite de la communication politique. Lors des campagnes on peut observer comment le politique se situe entre pratique quasi-publicitaire et développement de formes variées d’interactivité utilisant un support en réseau. Pour autant, on ne saurait réduire Internet et le politique au moment de la campagne électorale, moment décisif mais réducteur du champ politique durant lequel jouer Internet pour son effet de vitrine est le plus tentant. La dimension de marketing politique est désormais tout à fait secondaire, puisqu’elle tend à se confondre avec les recettes éprouvées antérieures.

Les usages politiques d’internet ne se limitent donc pas à l’amélioration des formes de la compétition électorale. Les institutions étatiques s’orientent elles aussi vers cet outil, souhaitant moderniser les pratiques politiques (on songe aux questions liées à l’e-gouvernance). Les usages de l’internet en politique ne peuvent donc se cantonner aux frontières de la gestion démocratique idéale ; ils témoignent du caractère duale de ces outils, à la fois promoteur d’une gestion plus ouverte et transparente du débat démocratique et en même temps, et parfois même sur les mêmes territoires, promoteur d’une recherche effrénée de contrôles des usages. On retrouve là une tension déjà bien identifiée à propos d’internet qui est conjointement source de liberté, de communication, d’ouverture et outil de contrôle et de surveillance.

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La dernière partie du dossier aborde directement la dimension participative. Internet est utilisé, est mobilisé, au service de conceptions ouvertes et actives de la citoyenneté. Michel Briand, nous montre ainsi comment se met en place à partir de la vie locale les conditions d’appropriation d’outils et d’écrits communs par la population. La participation permet alors de fonder une nouvelle vision de ce que peut être un bien public créé par la population elle-même. Mariella Berra s’intéresse aux conditions de la participation citoyenne à la démocratie locale. Elle se réfère à la situation italienne pour montrer que les conditions sociales de la participation ne sont pas toujours suffisamment prise en compte par des approches essentiellement techniques de la question. Stefan Bratosin part aussi d’une situation de terrain et à pour objet de caractériser les formes de la concertation. C’est un aspect complémentaire de la participation qui se dessine lorsqu’il resitue ces deux mots fétiches de concertation et participation. Bratosin nous dit qu’il faut comprendre quels sont les postures et les rôles qui se jouent dans la participation.

La revue Terminal sur le web http://www.terminal.sgdg.org/

Posté le 14 juin 2005

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