Un colloque bilan du programme interdisciplinaire de recherche (PIR) « Société de l’information

Bilan de 4 ans de recherche au CNRS sur la Société de l’information

les 19, 20 et 21 mai 2005 à l’ENS-LSH de Lyon

Paris, 10 mai 2005
Découvrez les résultats de 4 ans de recherche sur la Société de l’information

“Société de l’information” est un programme interdisciplinaire de recherche (PIR) que le CNRS a lancé en 2001, pour une durée de 4 ans , sous l’impulsion des départements des Sciences de l’homme et de la société et des Sciences et technologie de l’information et de la communication (STIC). L’objectif de ce programme était d’anticiper les conséquences de la révolution technologique soulevée par les TICS - rupture technologique, innovation technique, nouvelle organisation économique, évolution des pratiques et des usages, reconfigurations sociales et politiques - en associant d’emblée, dans les phases d’innovation technique, chercheurs en sciences humaines et sociales et en informatique. Au cours de ces 4 années de recherche, 122 projets ont été financés à hauteur de 3 millions d’euros !

Une information reprise d’un communiqué sur le site du CNRS

Découvrez ci-dessous quelques projets innovants donnant un aperçu de la diversité des thématiques traitées :

Cognition

Apprendre à distinguer le vrai du faux sur Internet

Le grand public est de plus en plus souvent amené à consulter des informations sur Internet. Or, on y trouve des documents de qualité très variable, du plus sérieux au canular. Comment les sites Web sont-ils perçus et évalués ? Quels indices les gens utilisent-ils pour déterminer la qualité et la crédibilité des documents qu’ils rencontrent ? Le projet COLIN (Production des connaissances à partir de sources en ligne), en confrontant les jugements produits par des adultes novices ou experts en documentation face à différents échantillons de pages Web, montre que seuls les experts utilisent des critères précis et homogènes pour évaluer l’information. Il conviendrait donc de former le public à ces techniques afin de renforcer son autonomie face au "bruit" documentaire caractéristique d’Internet.

Contact : Jean-François Rouet, Laboratoire langage et cognition (CNRS - Université de Poitiers)

Usages

Les progiciels de gestion intégrée (ERP) sont-ils compatibles avec la performance organisationnelle ?

Ce projet s’intéresse à la mise en place massive par les entreprises de nouveaux outils logiciels - ERP ou progiciels de gestion intégrée - en remplacement de logiciels de gestion autonomes. Selon les discours marketing, ces logiciels permettent de gagner en flexibilité et en performance. Or les chercheurs ont montré par des études empiriques que dans la mise en place des ERP, l’accent est mis sur la standardisation et le contrôle par la fragmentation informationnelle, les décideurs partant du principe que logique fonctionnelle de l’outil et performance organisationnelle vont de pair. Les résultats montrent que cette convergence n’est en rien acquise. Par ailleurs, les chercheurs ont analysé les pratiques des consultants qui accompagnent la mise en place des ERP. Ils ont observé comment le déploiement d’ERP est combiné à des arbitrages sur ce qui est censé être le "coeur de métier" de l’entreprise, sur ce qui fait la "valeur ajoutée", et s’accompagne potentiellement de l’abandon de tout un pan de l’organisation (RH, services informatiques ...). Ce projet a ainsi étudié ces mécanismes et leurs incidences à la fois sur ceux qui travaillent et sur la construction sociale de la performance.

Contact : Isabelle Bazet, Centre d’étude et de recherche travail, organisations, pouvoirs (CNRS - Université Toulouse 2)

Comment les PME créent et valorisent leurs sites Internet ?

L’hypothèse est souvent faite que les PME françaises présentent des lacunes dans la création et la valorisation de sites Internet en raison de leurs difficultés à mobiliser des ressources de proximité. L’objet de la recherche VISIO PME est de tester une telle hypothèse à partir d’analyses de trajectoires de site. Ses résultats font apparaître des trajectoires plus ou moins porteuses en fonction de la capacité des PME à mobiliser des ressources non seulement pour la création de sites, mais aussi pour leur actualisation, pour leur intégration dans des stratégies industrielles.I ls montrent également que ces trajectoires dépendent des stratégies retenues par les PME pour leur positionnement dans des chaînes de valeur.

Contact : Robert Tchobanian, Laboratoire d’Economie et de Sociologie du Travail ( CNRS- Universités d’Aix-Marseille 1 et 2)

Economie - droit

E-gouvern@nce : bientôt de nouvelles lois ?

Les réseaux numériques permettent de réguler, via la technique, la manière suivant laquelle il est possible d’utiliser, partager et communiquer l’information. Ces régulations techniques se combinent avec d’autres modalités plus traditionnelles - notamment politiques et juridiques - de définition des droits et des devoirs en matière informationnelle. Les nouveaux modes de régulation qui en résultent constituent à la fois des défis politiques majeurs, car ils s’organisent directement au niveau mondial en bousculant les Etats-Nations, et un défi intellectuel car il convient d’associer différentes légitimités : politiques, communautaires, économiques, etc...

Contact : Eric Brousseau, laboratoire Fondements des organisations et des régulations de l’univers marchand (CNRS, Université Paris 10)

Vers une démocratie « électronique »

La recherche sur les "citoyens-internautes dans l’espace public" est souvent abordée du point de vue de la "e-administration". Les chercheurs de ce projet se sont penchés sur trois moments forts de la démocratie participative : la décision, avec l’étude des stratégies déployées par les divers acteurs qui se mobilisent autour du vote électronique ; la délibération centrée sur les formes spécifiques de dialogue liées au fonctionnement des forums électroniques ; les relations entre les associations et les pouvoirs locaux via Ies sites Internet municipaux.

Contact : Gérard Loiseau, Centre d’étude et de recherche techniques, organisations, pouvoirs (CNRS - Université Toulouse 2)

Traitement automatique des langues

Handicap : la recherche continue pour faciliter la communication

Pour aider les personnes handicapées atteintes dans leur motricité et leur capacité de production de parole, les chercheurs travaillent sur des outils d’aide à la communication. Le CNRS a notamment conçu un système appelé PCA, distribué par la société Aegys, constitué d’un ensemble de logiciels et de capteurs de mouvements. Cette technologie aide l’utilisateur en lui proposant des mots (ou des pictogrammes) qui lui permettent de composer des messages. Quelques clics suffisent donc pour composer un mot, quel qu’il soit. Ce système permet à des personnes atteintes de handicaps moteurs, mais également de certains troubles du langage, de faciliter voire rétablir la communication.

Contact : Philippe Blache, Laboratoire parole et langage (CNRS - Université Aix Marseille 1)

Géomatique, espace, territoires et mobilités

Comment « servir » l’information géographique ?

La gestion du territoire s’oriente vers une plus grande participation des acteurs : décideurs, gestionnaires, chercheurs, citoyens. L’objectif de ce projet visait à :

1) Rassembler les données et connaissances relatives au territoire (écologie, économie, géologie, biologie, hydrographie, etc.) tout en tachant de mieux formaliser leurs représentations.

2) Structurer cette information et la référencer (métadonnées).

3) La mettre à disposition, c’est-à-dire organiser son partage et sa diffusion.

Il a ainsi été proposé la mise en place d’infrastructures qui, à terme, permettront une meilleure compréhension et appropriation du territoire et de son fonctionnement pour la globalité des acteurs concernés.

Contact : Thérèse Libourel, Laboratoire d’informatique, de robotique et de microélectronique (CNRS - Université Montpellier 2)

Archéologie, musicologie

Un manuscrit musical du Moyen âge intégralement mis en ligne

Pour la première fois, avec l’édition électronique du Graduel de Bellelay (XIIe s), un manuscrit musical du Moyen âge est intégralement mis en ligne. Grâce à l’utilisation des outils informatiques les plus récents et le développement poussé de techniques éditoriales innovantes, le document peut être consulté de diverses manières : page par page, avec des recherches croisées, à l’aide d’études génétiques interactives, grâce à divers accès didactiques... La source numérisée est intégralement respectée et offre une connaissance nouvelle pour le néophyte comme pour le spécialiste.

Contact : Olivier Cullin, Centre d’études supérieures de civilisation médiévale (CNRS - Université de Poitiers)

Du catalogage au travail coopératif : nouveaux enjeux numériques pour le patrimoine séculaire d’Éthiopie

L’éthiopie chrétienne possède un patrimoine documentaire d’une grande richesse : la tradition manuscrite, ininterrompue du 13ème au 20ème siècle, a généré un corpus unique de manuscrits, essentiellement religieux, qui sont conservés en Ethiopie mais aussi en Europe où de nombreuses bibliothèques ont constitué d’importantes collections. La tradition orale en langue amharique vient éclairer et compléter ces écrits. Il s’agit de concevoir un instrument de recherche pour la NALE (National Archives and Library of Ethiopia) qui permettrait de décrire et de rendre accessible ce patrimoine dont la NALE a la charge. Dans un deuxième temps, cet espace numérique fonctionnant comme une plate-forme collaborative pourrait être directement enrichi par les chercheurs dans le champs des études éthiopiennes.

Contact : Anaïs Wion, laboratoire Mutations africaines dans la longue durée (CNRS - Université Paris 1)

Comment modéliser un manuscrit d’écrivain ?

Comment transposer informatiquement un manuscrit d’écrivain quand il est à la fois un objet matériel, une image de traces graphiques figées dans leur mouvement, et un texte susceptible d’être lu ? Les chercheurs de ce projet étudient les possibilités de coder et représenter indépendamment et à travers leurs interactions les informations graphiques, scripto-graphiques, topographiques et temporelles d’un support potentiellement reconfigurable.

Contact : Aurèle Crasson, Institut des textes et manuscrits modernes (CNRS - ENS - Université de Poitiers)

« Livre libre » ou le bibliothécaire électronique

Aujourd’hui, bien des textes classiques sont disponibles gratuitement sur la toile, mais ils sont disséminés sur de nombreux sites et se présentent sous des formats variés (HTML, word, ascii, pdf...) plus ou moins compatibles avec les dispositifs de lecture usuels (ordinateur, imprimante, lecteur du type MS reader, livre électronique...). Le projet « livre libre » a pour ambition de faciliter l’accès à ce patrimoine. Il ne s’agit pas là de procéder à une numérisation des classiques, d’autres l’ont fait ou s’engagent à le faire. « Livre libre » est une méta-bibliothèque électronique, c’est-à-dire un site destiné à rassembler les textes présents dans les bibliothèques électroniques. Dans ce but, « livre libre » fait appel à des agents intelligents, les « webbots » et les « taskbots », pour rapatrier automatiquement les livres disponibles sur Internet, rédiger des fiches et indexer les textes, à la façon d’un bon bibliothécaire.

Contact : Jean-Gabriel Ganascia (LIP6 - Université Pierre et Marie Curie)

Pour en savoir plus et consulter le programme complet, voir le site

Posté le 22 mai 2005
Nouveau commentaire
  • Août 2006
    22:46

    Bilan de 4 ans de recherche au CNRS sur la Société de l’information

    et le role des chats dans la recherche ?