BILAN DU PROJET MENÉ PAR L’ASSOCIATION CÔTE OUEST

Publication et développement en ligne d’un scénario collectif, échange de photos et de carnets de repérage, entre 4 groupes de jeunes européens

« APPEL A PROJETS 2003 :
LES USAGES DU MULTIMEDIA ET D’INTERNET DANS LA VILLE »

BILAN DU PROJET MENÉ PAR L’ASSOCIATION CÔTE OUEST :
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Publication et développement en ligne d’un scénario collectif,
échange de photos et de carnets de repérage
entre 4 groupes de jeunes européens.

http://www.european-film-workshop.com/
http://www.artesdigitais.com/brestphotos/
http://hem.passagen.se/anitab/brest/

Dans le cadre du programme “Jeunesse”* de l’Union européenne (action 1 : rencontres de jeunes), et avec le soutien du service Démocratie Locale et Citoyenneté de la Ville de Brest, le Festival Européen du Film Court de Brest a convié en novembre dernier 16 jeunes européens à se réunir autour d’un projet de réalisation d’un film en commun sur le thème de la pollution maritime. Ces jeunes avaient été choisis par des festivals de quatre villes situées en bord de mer : Brest, Vila do Conde, Umeå et Cork.
L’action 1 du programme européen Jeunesse “favorise la mobilité des jeunes de 15 à 25 ans, elle vise à promouvoir la contribution active des jeunes à la construction de l’Europe, notamment via des échanges de jeunes à l’intérieur de la Communauté et avec les pays tiers”.
C’est dans cette perspective que l’association Côte Ouest (organisatrice du Festival Européen du Film Court de Brest) a développé sur plusieurs mois en relation étroite avec les jeunes impliqués dans la rencontre, le projet “Imagine, dans la mer”.
Le projet était de faire se rencontrer, via internet dans un premier temps, puis physiquement lors du festival, 16 jeunes (suédois, irlandais, portugais et français) pour écrire un scénario, tourner et monter un film (fiction/documentaire) d’environ 5 minutes. Le souhait était que le travail autour de l’image se double d’une réflexion sur le problème de la pollution marine dans les eaux européennes, en confrontant le regard de jeunes gens âgés de 18 à 22 ans et originaires de 4 villes côtières en Europe sur les différentes formes de pollution marine.
Les partenaires de la rencontre sont deux festivals et deux écoles avec lesquels le festival breton a l’habitude de travailler et auprès desquels ce projet d’éducation à l’image dans un cadre européen a tout de suite trouvé un accueil enthousiaste. Dans leurs pays respectifs, ils ont ainsi proposé à des étudiants impliqués dans des pratiques audiovisuelles de participer à l’échange. Quatre étudiants portugais
(Festival Internacional de Curtas Metragens -Vila Do Conde), 4 suédois (International Film Festival - Umeå), 4 irlandais (Dun Laoghaire Institute of Art, Design and Technology) et quatre français (Université de Bretagne Occidentale -Brest), accompagnés par leurs tuteurs respectifs sont ainsi devenus dès le mois de septembre les protagonistes de cette aventure cinématographique. Ils ont tout d’abord développé ensemble un scénario via internet, encadrés par la réalisatrice et scénariste Marie Hélia, a qui l’on doit une dizaine de courts métrages et de documentaires.
Un site de publication en ligne a été créé afin de permettre aux jeunes d’échanger leurs idées autour d’une proposition initiale qui était de réaliser un film qui dénonce les dangers de la pollution maritime. Pendant plus d’un mois, les jeunes se sont retrouvés régulièrement sur ce site, et via un forum de discussion pour écrire leur scénario. Lors du premier forum, les idées ont fusé de toutes parts et suite à cette première rencontre virtuelle, plusieurs pistes de discussion et ébauches scénaristiques ont vu le jour sur le site internet. La réalisatrice et scénariste Marie Hélia a rassemblé les diverses propositions et guidé les jeunes vers un scénario commun, qu’ils ont ensuite développé, puis découpé. Une semaine avant la rencontre, chaque groupe a eu la responsabilité de filmer une heure d’images pour les scènes choisies.
De virtuelle, mais déjà particulièrement excitante, la rencontre s’est concrétisée physiquement à Brest où les trois autres groupes européens ont atterri samedi 8 novembre, avec dans leurs bagages les images tournées et les sons enregistrés dans leurs pays respectifs.
Le premier week-end a été très chargé. Il fallait, en quelques heures, apprendre à se connaître, dépasser les barrières de la langue (française...pour se dire bonjour ! et anglaise - of course - pour communiquer !), découvrir le festival, prendre ses marques dans les familles d’accueil et rencontrer les deux encadrants professionnels de l’atelier, une monteuse professionnelle, Cécile Perraut ayant rejoint l’atelier dans sa phase finale. Dès le lundi matin, le montage du film a débuté. Déruschage en commun, choix des images, prises de sons additionnels, enregistrement d’une voix off, réalisation de sous-titrage... cinq jours pour monter un film de 5 minutes à partir de plus de quatre heures de rushes, ce n’est pas un pari facile. Mais qu’à cela ne tienne, nos réalisateurs en herbe ont travaillé d’arrache pied pendant toute la durée du festival, s’organisant par petits groupes, les uns sur le son, les autres sur l’image, afin de créer leur premier film, et de faire vivre “Max”, le porte-parole de la communauté des poissons ...Ils ont ainsi œuvré toute la semaine à 22, dans un peu toutes les langues et passant aussi d’un langage cinématographique à un autre, pour nous livrer -le soir de la remise des prix du Festival - le fruit de leurs recherches, de leur rencontre et de leur travail : marées noires, marées rouges, marées vertes, bactéries, pollutions humaines en tout genre...“Max le poisson a des raisons de s’inquiéter”, et “l’Océan qui gronde” ont impressionné la salle pleine qui a rendu un hommage mérité à la première projection sur grand écran de “Even fish get the blues”.
Fort de ce premier succès, “Max,le poisson” a pu continuer son voyage de sensibilisation à travers le monde, en commençant par les festivals et
écoles dont sont originaires les jeunes réalisateurs, et où la diffusion du film s’est faite en présence des jeunes dans leurs pays respectifs.

Le caractère interactif du projet et le travail d’écriture en commun du scénario via internet ont été particulièrement bien perçu par de nombreuses personnes et institutions, et l’association Côte Ouest a été invitée à le présenter à plusieurs reprises dans le cadre de séminaires ou rencontres, notamment :

  • lors du Forum des Usages Coopératifs organisé début juillet 2004 à Brest
  • lors d’un cycle de formation de la Coordination Européenne sur les expérience d’Education à l’Image développées par les festivals, à Bruxelles au mois d’avril 2004.

Tous les détails du projet : sur le site de publication “Imagine, in the sea” : www.european-film-workshop.com

Deux groupes ont aussi créé dès leur retour un site dédié à l’atelier recensant différentes photos prises sur place. Ils ont continué à travailler autour des images qu’ils ont prises à Brest (plusieurs jeunes avaient une caméra numérique avec eux et ont en train de réaliser un petit film sur leur expérience européenne à Brest).
site portugais : www.artesdigitais.com/brestphotos/
site suédois : http://hem.passagen.se/anitab/brest/

Détails sur l’utilisation du site SPIP :

La rencontre s’est donc faite, dans un premier temps, via le site de publication internet et les différents rendez-vous "chat". Ces deux outils de communication à distance ont permis les premiers contacts entre les groupes.
D’une part, le site SPIP "Imagine, in the sea..." a permis un accès permanent aux notes et conseils de Marie Hélia, aux propositions de chaque groupe, aux informations sur l’atelier, aux photos de repérage...et permettait aussi d’avoir une vision globale de la progression de l’écriture du scénario.

D’autre part, les différents moments de discussion fixés par Marie en direct sur un « chat » ont permis un échange simultané, parfois un peu difficile du fait de nombre de personnes en ligne, mais qu’ils ont peu à peu su s’approprier. Hors de ces rendez-vous pré-établis, les jeunes sont venus discuter librement autour du projet ou bien tout simplement échanger sur leur personnalité, leur pays.

Ce type d’outil a donc été plutôt bien appréhendé par les jeunes de cette génération et adapté aux objectifs de d’échange. Pour autant, il impliquait une bonne maîtrise de l’outil informatique ainsi que la compatibilité des logiciels de tous les participants. Ainsi l’insertion d’images sur le site n’a pas fonctionné aussi bien que prévu ; et il a fallu souvent recourir à l’envoi d’images via e-mail, qui étaient traités par la personne en charge du site SPIP pour y être placés par lui dans le format adéquat.

Le travail sur l’écriture de scénario en commun via des outils technologiques nouveaux a apporté une autre dimension à cet échange d’idées sur le synopsis et le scénario. Les deux outils complémentaires, le chat où les jeunes écrivaient, échangeaient en direct et le site SPIP qui recensait les différentes étapes et évolution du projet et était consultable en permanence ont facilité cette expérience d’écriture à distance.

L’autonomie laissée à chaque groupe en amont du projet grâce au site, à savoir la répartition des tâches, des images et des sons à prendre par chaque groupe dans son pays respectif a permis une forte responsabilisation des jeunes sur ce temps de gestation du projet. Un tuteur enseignant dans chaque pays était malgré tout responsable du groupe afin de les appuyer techniquement au moment de la prise d’images et bien sûr des moments de conseils, de discussions, de concertation.

Posté le 4 mai 2005 par F. Morvan

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