bilan de canal ti zef de 2004

super bien !

voilà le bilan qu’on a fait en 2004 sur toutes nos activités et vous pouvez aussi nous contacter si vous voulez en savoir plus !

RAPPORT MORAL DE CANAL TI ZEF ANNEE 2004

Au-delà de l’infini et de l’au-delà, à travers l’incommensurable richesse de ce qui ne se compte pas, l’association Canal ti zef est en plein remodelage structurel lié à une conjoncture singulière relative à sa situation particulière qui se décline en plusieurs déclinaisons, qui vous sont données à lire successivement dans le texte ici présent ci-dessous, ci-dessus intitulé « rapport moral de Canal ti zef Année 2004 ».
En définitive, ce texte traduit l’état des lieux de l’association qui ressort de nos réunions hebdomadaires et tout particulièrement de notre journée entière de réflexion réflexive sur nous-même qui a eu lieu le samedi 04 décembre 2004.

Modifications physiques tout d’abord, car comme le notait fort justement notre poète tizéfien Falc’hon, « une association est avant tout une aventure humaine », remarque fort belle et pleine de bon sens qui plus est. Nombre d’aventures à la fois humaines et tizéfiennes ont été stoppées net au niveau individuel pour cause de déménagements divers et variés des dits aventuriers. Il semblerait que Canal ti zef réussisse le pari auquel il ne s’était jamais engagé à tenir, celui d’assurer le désenclavement des cerveaux et de la main d’œuvre dans l’est du pays (plus à l’est que Brest), et assurer ainsi l’échange interculturel et la coopération cordiale entre ces diverses contrées. Canal ti zef souhaite ainsi bonne continuation à notre chère présidente à vie Christelle, à Aude, Senuha, Guy. L’aventure tizéfienne continue quant à elle son épopée par de nouveaux (ré)arrivages. Canal ti zef se souhaite ainsi une bonne continuation avec Nathalie, Stefac’h, Cédric, Pierre.
Citons tout particulièrement pour bien faire ressortir du lot toute sa singularité l’arrivée de Pop korn, collectif à lui tout seul de graphistes artistes en communication, qui à l’aide de son talent développé dans des spots d’animation par ordinateur, confirmé dans sa maîtrise internétique, et démontré dans la création picturale des affiches qui tapent, modifie à bon profit tout l’univers communicationnel de l’association. Cela fait monter la prétention de Canal ti zef à une dimension visiblement supérieure, et il m’a semblé nationale. (bon, je reconnais, ce jeu de mot laid nous fait une belle jambe).

Notons tout aussi bien un changement au niveau de la production vidéesque, autrement dit des films qu’on fait, tant dans les sujets traités que dans les formes que nous leur donnons. Cela est tout à fait normal, à mettre en rapport avec le processus classique de la double évolution des personnes qui partent et de ceux qui viennent, croisé avec l’évolution de ceux qui restent mais changent en eux-mêmes. Il y a sûrement des termes scientifiques pour nommer ces deux formes d’évolution, mais ils ne me viennent pas à l’esprit, et c’est fort dommage, mais de toutes façons ça ne nous aurait pas été d’une grande utilité sémantique. Je me contenterai de dire qu’on a moins tendance à couvrir l’activité politique, sociale et culturelle de la scène brestoise, et plus à développer des films de fond et esthétiques. En d’autres termes différents des précédents, on évolue lentement de l’idée de média alternatif à celle de production de films différents. Enfin, je dis ça, c’est pas radical, c’est une évolution que l’on ressent. La trame centrale de l’association reste toujours de faire les films dont on a envie.

Modifications également au niveau des moyens, avec des subventions publiques et des commandes qui se traduisent en une amélioration nette de la qualité de tout le matériel (tournage, montage, enregistrement, Internet, local, diffusion...), ce qui nous donne le moyen de nos ambitions tout en gardant les ambitions de nos moyens.

C’est aussi et également dans les moyens de diffusions que nous trouvons conjoncturellement une modification de structure. Le public n’est pas toujours présent à nos multiples rendez-vous. Il est des lieux de diffusion où l’on est bien accueillis, où on a des vrais beaux et chauds rapports humains avec les tenanciers et les habitués, et où des gens viennent spécifiquement pour voir nos diffusions. Il en est d’autres où on a plutôt parfois l’impression d’indifférer plus ou moins ostentatoirement tant les personnes présentes qu’absentes. Cela nous donne à quelques reprises la sensation de déployer beaucoup d’énergie pour pas grand-chose au final. Il n’est pas sûr que ce ne soit (que) une question de communication : en effet, nous nous sommes rendu compte à plusieurs reprises en tournant différents films dans Brest que Canal ti zef était connu, et généralement apprécié, par énormément d’indigènes autochtones de la rue. Cela ne fait pas de doute pour les collectivités. Comme quoi on est connu et reconnu. C’est juste que peu de monde vient voir nos films, et encore trop peu viennent en faire avec nous... Nous touchons ici du doigt le problème épineux de notre questionnement actuel.
Cela nous amène à amener notre réflexion sur les terrains similaires aux télés associatives semblables qui connaissent pareillement ou bien ont connu de la même façon des conjonctures particulières tout à fait équivalentes. En clair, on réfléchit à changer notre mode de diffusion. Plusieurs pistes sont en cours, dont je ne vous dévoilerais pas ici l’exact contenu, d’autant plus qu’il est un article spécifiquement écrit à ce sujet. La logique principale est de faire moins de petits, mais mieux les grands, et avec les autres. Ce qui tombe bien, car ça correspond justement à nos envies conjoncturelles de changement de structure du moment.

Permettez-moi enfin de m’autoriser un dernier paragraphe, à propos de cette idée de faire « avec les autres », qui a toujours été celle de Canal ti zef depuis ses tous premiers pas, mais qui n’a jamais tant été mise en œuvre que cette année. Cela se retrouve tout d’abord au niveau des partenaires brestois, nouveaux ou confirmés, dont vous verrez les ébats lors des pages suivantes, à base de films de commande, de couverture d’événement, ou de proposition de diffusion : la Foire aux croûtes, le Festival du film court de Brest, le STAJ, la bibliothèque des Quatre moulins, le PL Guérin, la Libido, le collectif de l’Avenir, le Claj, et en dehors de Brest le Festival du cinéma et des minorités de Douarnenez, le bar Un peu plus loin à Loquémo, et (occasionnellement), le festival d’urbanisme à Lorient. D’autres projets pour l’année à venir sont déjà en cours avec tous ceux-là et d’autres encore. Les commandes se sont multipliées cette année. Il semblerait que Canal ti zef devienne numéro un en matière de micro-trottoir sur la scène brestoise, ce qui nous gratifie d’émotion !
A un autre niveau, Canal ti zef participe au réseau des télés associatives qui est en train de se monter en ce moment même (lié aux péripéties conjoncturelles structurelles de toutes les autres télés associatives citées plus haut), notamment à travers les rencontres lors des Nuits sans (100) télé(s) à Saint-Nazaire, et lors de notre annuelle et tizéfienne Nuit des télévisions associatives. Ce « avec les autres » se concrétise aussi par la diffusion de nos vidéos par d’autres télés associatives, et la volonté de notre part de diffuser leurs productions, voire de diffuser des œuvres d’autres réseaux, amateurs brestois ou d’ailleurs.
Enfin, et à ce niveau nous arrivons à mon ultime niveau, ce « avec les autres » signifie également que nous sommes toujours, mais plus encore que depuis toujours, sur l’idée de ne pas être de simples prestataires de services, en qualité d’experts de la vidéo, mais de faire de la vidéo avec les gens. Concrètement, nous maintenons l’idée que nous faisons les films avec les personnes qui nous les demandent, et que nous recherchons toujours à partager cette démarche qui a pour nous un sens politique et d’éducation populaire. Cette démarche est déjà assez inhabituelle en soi, elle l’est peut-être encore davantage en ce qui concerne la production de film. C’est parfois plus évident que d’autres parfois, selon les projets et les motivations des projeteurs. En tous cas, c’est quand on est pleinement dans cette démarche qu’on est le plus satisfait.

Et comme tout texte commençant par son introduction amène à la suite de son développement à se ponctuer par une conclusion, j’en arrive à cette remarque finale, tout en me permettant de citer un collègue, cela sans état d’âme aucun, car en toute amitié j’aime beaucoup ce qu’il fait, et qu’il faut noter que sa formulation est fort pertinente et savamment agencée qui plus est : je conclurais donc par ceci : « une association est avant tout une aventure humaine pleine de rebondissement ». ah, c’est beau.

Posté le 20 mai 2005 par association Canal Ti Zef

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