Appel à communications

Colloque : Les trajectoires d’insertion du Maghreb dans l’économie numérique

15 et 16 septembre 2005, Cité Technologique Elgazala, Tunis

Le programme de recherche l’Institut de Recherche sur le Maghreb Contemporain Insertion des
TIC au Maghreb a réuni, au cours de la période 2003-2005, des chercheurs de France et du
Maghreb appartenant à différentes disciplines des sciences sociales (économistes, juristes,
géographes, sociologues).

Des praticiens et des représentants d’institutions de coopération ont
également collaboré à la réflexion menée en commun.
Le colloque international sur le thème des trajectoires d’insertion du Maghreb dans l’économie
numérique, qui se tiendra les 15 et 16 septembre 2005 à Tunis, marquera l’aboutissement d’un
ensemble de rencontres scientifiques (réunions de recherche et tables rondes)
 [1]
et donnera lieu à
la présentation de travaux de recherche s’appuyant à la fois sur des enseignements théoriques
récents et/ou sur des études appliquées (notamment sur la base d’enquêtes de terrain).

Au cours des deux journées, les intervenants présenteront leurs travaux portant sur l’aire
Maghreb, menés dans le cadre du programme de recherche. Cette rencontre aura également pour
objet de permettre une confrontation des approches méthodologiques adoptées et des
observations empiriques. En ce sens, des chercheurs menant une réflexion similaire sur d’autres
aires géographiques sont invités à exposer leur travaux, afin d’inscrire les débats dans le cadre
d’une démarche comparatiste à l’échelle internationale.
Des séances thématiques - au cours desquels les travaux académiques seront présentés - et une
table ronde - réunissant des chercheurs, des praticiens et des représentants institutionnels -
seront organisés.

Problématique

Dans un contexte marqué par la globalisation économique et technologique, la diffusion
croissante des technologies de l’information et de la communication tend à modifier de manière
significative les pratiques d’échange, de production et d’apprentissage. L’économie numérique
incarne ces évolutions, et définit ainsi de nouvelles formes d’organisation sociale structurées
autour de contenus numérisés et immatériels, dont la matrice est constituée par les réseaux
informatiques et de télécommunication.

Pour autant, des inégalités observées en matière d’accès et d’usage des technologies de
l’information et de la communication tendent à renforcer les divergences constatées en matière
de développement économique et humain. En ce sens, un double mouvement d’inclusion et
d’exclusion de l’économie numérique met en évidence des modes spécifiques d’introduction, de
diffusion et d’appropriation des technologies de l’information et de la communication.

Le programme de recherche a pour objet de caractériser, à travers une approche socio-économique,
la spécificité des trajectoires d’insertion des pays du Maghreb dans l’économie numérique.
L’inscription des comportements des acteurs publics et privés d’une part, dans leur contexte
institutionnel et d’autre part, sur différentes échelles spatiales étroitement imbriquées (locale,
nationale et internationale), peut contribuer à mieux saisir ces trajectoires. Cette démarche permet
ainsi d’établir un lien entre les dynamiques socio-économiques induites et la manière avec laquelle
co-évoluent plusieurs dimensions institutionnelles - qui découlent notamment des dispositifs
juridiques et réglementaires et plus globalement des actions publiques.

Les travaux de recherche se sont attachés à souligner les déterminants institutionnels de
l’insertion des pays du Maghreb dans l’économie numérique à travers l’analyse de trois types de
dynamiques socio-économiques structurantes :

  • les conditions d’accès aux technologies de l’information et de la communication,
    définies dans une large mesure par le pouvoir d’achat des consommateurs et le niveau de
    développement et de modernisation des réseaux, déterminent le potentiel de leur diffusion :
  • quels sont les comportements d’adoption des acteurs ? dans quelle mesure sont-ils incités et
    encadrés par l’action publique ?
  • quel est l’impact de l’ouverture progressive à la concurrence
    des services de télécommunication sur la tarification et la qualité des services ?
  • la libéralisation
    des services introduit-elle des inégalités sociales et régionales ?
  • les pratiques d’usage mettent plus précisément en évidence l’impact des technologies
    de l’information et de la communication sur les changements organisationnels induits et sur les
    performances des acteurs. L’analyse d’applications clés - telles que l’administration
    électronique, le commerce électronique et l’enseignement à distance - a soulevé des
    questionnements :
  • dans quelle mesure les pratiques d’usage sont-elles contraintes par les
    conditions d’accès ?
  • introduisent-elles dans le contexte envisagé des gains d’efficacité, de
    compétitivité et de productivité ?
  • de quelle manière peut-on apprécier ces gains ? observe-t-on
    des pratiques d’usage spécifiques ?
  • modifient-elles les relations entre les acteurs publics et
    privés ?
  • l’émergence d’une industrie TIC traduit une réorientation du tissu productif vers de
    nouvelles activités à rendements croissants et à plus forte valeur ajoutée (services de téléphonie,
    services à distance, industrie du logiciel, ingénierie informatique, services multimédia,...) :
  • Quels types d’activité tendent à définir de nouvelles spécialisations industrielles ?
  • dans quelle
    mesure les politiques sectorielles mises en œuvre et les stratégies de localisation des acteurs
    favorisent-elles un ancrage territorial de ces activités ?
  • les logiques productives relève-t-elle de
    nouvelles formes (spatiales et institutionnelles) d’interdépendance dans les domaines de la
    production, de la recherche et de la formation ?
  • contribue-t-elle à accélérer les processus
    d’appropriation et d’innovation technologique ?

Au cours de cette rencontre, il s’agira en outre de mettre en évidence les dynamiques socioéconomiques
qui orientent et structurent les trajectoires d’insertion dans l’économie numérique.

La mise en perspective de l’expérience du Maghreb avec d’autres aires géographiques contribuera à
la fois à la validation d’observations partagées mais également à une nécessaire déconstruction et à
une redéfinition des concepts de la « société de l’information » pour prendre en compte la
spécificité des contextes institutionnels et la diversité des logiques d’insertion dans l’économie
numérique.

Date limite d’envoi des fiches de participation et des résumés : 25 mai 2005

Date limite d’envoi des textes : 30 juillet 2005

Les participants devront joindre à la fiche de participation un résumé d’une page de leur
communication incluant les principales références bibliographiques (dont celles de l’auteur).
Les propositions de communication seront examinées par un comité scientifique, la décision
sera notifiée au plus tard le 15 juin 2005.

Le délai d’envoi des textes doit être respecté de manière impérative.

mihoub.mezouaghi@irmcmaghreb

[1Pour plus de détails, voir http://www.irmcmaghreb.org/ntic/index.htm

Posté le 20 avril 2005