Évaluation et modèles économiques : des étapes importantes dans la diffusion des STIC pour la santé

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La télésanté, télémédecine et de la e-santé se diffusent tout doucement dans notre société. Cette lente évolution n’est pas due à des problèmes techniques : l’offre existe et les produits sont de plus en plus adaptés à la demande. Cette dernière accepte également cette nouvelle prise en charge car elle permet un meilleur accès aux soins, un meilleur suivi, des gains de temps et de déplacement. Les prévisions de marché des TIC Santé Autonomie sont plutôt positives. Le point bloquant aujourd’hui reste la proposition d’un modèle économique pérenne, pour les parties prenantes et financeurs. Afin de définir au mieux le ou les modèles économiques adaptés, il est nécessaire d’en évaluer les coûts, l’efficacité et l’efficience, pour cela l’évaluation médico-économique reste une approche incontournable.

Actuellement en charge d’une revue de littérature sur l’évaluation médico-économique de la télémédecine pour la Haute Autorité de Santé, nous avons pour objectif de définir des cadres d’évaluation selon les actes de télémédecine définis par la loi. Ces méthodes d’évaluation reposent sur les fondements de l’évaluation des technologies en santé, à savoir l’HTA, Health Technology Assessment. L’HTA offre une structure pour des décisions à multiples facettes, mais ceci n’est pas opérationnel pour le moment. C’est pourquoi, nous proposons un cadre d’évaluation multidisciplinaire qui englobe les aspects de santé publique, techniques, économiques, organisationnels, d’usage et de qualité. Nous nous basons sur le cadre d’évaluation GEMSA, Grille d’Evaluation Multidisciplinaire Santé Autonomie, de Le Goff et Picard (2011).

Auteur

Myriam Le Goff-Pronost est maître de conférences à Télécom Bretagne, au département Logiques des Usages, Sciences Sociales et Sciences de l’Information (LUSSI). Elle y est économiste de la santé où le thème de la E-santé est son domaine de recherche privilégié, allant de l’évaluation médico-économique de la télémédecine au questionnement autour du maintien à domicile des personnes âgées, handicapées ou malades via les TIC.

Ses principales compétences touchent l’économie de la santé, les méthodes d’évaluation économique en santé, les modèles économiques de la télésanté. Ses travaux portent sur la problématique de l’usage des TIC par les citoyens fragilisés afin de révéler leur disposition à payer pour de tels outils. L’objectif final de ses travaux est d’aboutir à un cadre d’évaluation globale de la télésanté où sont prises en compte à la fois les dimensions économiques, sociologiques, organisationnelles, médicales et techniques des TIC santé/social. Ceci a abouti à un travail commun avec le CGIET par l’intermédiaire de Robert Picard et la proposition d’une grille d’évaluation multicritères (Grille GEMSA, Grille d’Evaluation Multidisciplinaire Santé Autonomie) susceptible de permettre aux donneurs d’ordre publics de faire la meilleure allocation possible entre les projets de TIC/santé/autonomie et aux industriels d’auto-évaluer les promesses de leurs services ou produits. Son expertise est sollicitée aussi bien par des donneurs d’ordre public que privé.

Actuellement, Myriam Le Goff-Pronost est mandatée par la Haute Autorité de la Santé (HAS), pour mener un « Etat des lieux de la littérature internationale concernant l’évaluation médico-économique de la télémédecine ». Elle a participé en tant qu’expert à une étude sur le marché de la télémédecine pour l’Observatoire Paritaire en Informatique, Ingénierie, Etudes et Conseil (OPIEEC). Elle est mobilisée au sein de quelques projets nationaux pour la mise en œuvre de leur modèle d’évaluation : le projet VIGISANTE (programme d’accompagnement des salariés atteints d’une maladie chronique, l’hypertension), le projet SYMPAD (Solution intégrée de monitoring médicalisé de patients en pharmacie et à domicile), le projet SIGAAL (Services inter-générationnels pour l’assistance aux aînés dans leur logement) et PALLIACOM (réalisation d’un communicateur produisant du texte par des personnes privées des facilités des fonctions communicatives ordinaires).

Via un article de aymeric, publié le 13 novembre 2012

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