EDOS ; 2,2 M € de l’union Européenne pour améliorer des outils Open Source

Un consortium d’institutions de recherche renommées et d’entreprises du logiciel libre ont annoncé aujourd’hui le lancementde EDOS, un projet visant à gérer la complexité dans le domaine du développement Open Source. Les différents membres collaboreront à la mise au point de solutions à la fois théoriques et pratiques à la gestion de projets de grande taille. EDOS sera subventionné par la Commission Européenne à hauteur de 2.2 millions d’euros, sur un budget total de 3.4 millions.

Ceta article est rédigée à partir d’une information signalée par Eric Cousin et reprise d’un communiqué de presse de Mandrake soft partenaire du projet avec l’INRIA, il n’est pas sous contrat Creative commons

Mandrakesoft à la tête d’EDOS, un nouveau projet de recherche sur le développement Open Source 21/12/2004

Les projets informatiques ont atteint des niveaux inédits de complexité. Un système Linux récent, par exemple, est composé de plusieurs milliers de modules logiciels. Cette complexité rend l’assemblage de tels systèmes extrêmement difficile, et les cycles de développement très courts du monde des logiciels libres imposent de répéter cette tâche fréquemment. Ceci est valable non seulement pour Linux, mais aussi pour tout projet informatique de grande taille.

Les membres du consortium s’intéressent plus spécifiquement au problème tel qu’il apparaît dans le cadre du développement de logiciels libres. La croissance qu’ils connaissent aggrave rapidement les problèmes de complexité. Ceux-ci ne sont pas insolubles pour autant : les processus d’assemblage et de test ne sont encore que partiellement automatisés, ce qui laisse entrevoir de nombreuses améliorations possibles. Les membres d’EDOS (Environnement pour le Développement et la distribution de logiciels Open Source) développent actuellement des moyens novateurs pour gérer les problèmes de complexité dans le logiciel libre. Le consortium comprend six institutions de recherche, et quatre entreprises du domaine des logiciels et des services (la liste complète des participants est disponible plus bas).

Deux applications sont notamment prévues. La première s’occupera de l’assemblage : il s’agira d’une application distribuée, de type pair-à-pair, conçue pour simplifier l’intégration des différentes parties logicielles qui composent par exemple un système Linux. Le passage d’un système centralisé à un système distribué permettra d’augmenter fortement l’efficacité du processus. Le problème ne se limite pas à une question d’efficacité : des relations de dépendance excessivement nombreuses et compliquées entre les différents composants émergent systématiquement dans les projets de grande taille, où chaque module dépend de plusieurs autres pour son bon fonctionnement. Les membres d’EDOS mettront à profit les outils théoriques de l’informatique pour trouver des solutions générales à ce problème.

« Tous les projets informatiques d’une taille conséquente doivent systématiquement faire face à cette problématique des dépendances complexes », a commenté Roberto di Cosmo, professeur à l’Université Paris VII. Il ajoute : « C’est tout aussi important pour les logiciels libres, car on a tendance à perdre de plus en plus de temps sur des questions d’intendance. Nous proposerons une solution à ce problème à travers les méthodes formelles de l’informatique théorique, un domaine de recherche où la France est particulièrement forte. »

La deuxième application principale d’EDOS est liée quant à elle à la question du test qualité. Il manque aujourd’hui au monde du logiciel libre un système de test qui soit à la fois complètement automatisé et suffisamment généraliste. Le test d’un système Linux, mais aussi de n’importe quelle application importante, est une opération longue, pénible mais essentielle. Le développement d’outils pour rendre le processus de test plus efficace fait aussi partie du programme EDOS. Un cadre applicatif général permettra aux développeurs de tester facilement et systématiquement les logiciels qu’ils créent. La qualité générale des logiciels ne peut qu’en être améliorée.

« Il est pratiquement impossible de tester manuellement chacune des fonctions dans un logiciel au dessus d’une certaine taille », a déclaré Anton Anisimov, président de SOT. « Il est donc naturel de vouloir le faire faire automatiquement. Un cadre applicatif de test généraliste et performant fera gagner beaucoup de temps aux développeurs, aux testeurs et aux utilisateurs, et fera sans doute économiser beaucoup d’argent. Nous pensons qu’il s’agira d’une contribution majeure au développement logiciel », a-t-il ajouté.

EDOS recevra un financement européen d’un montant de 2.2 millions d’euros, pour une durée de 22 mois. Les logiciels développés dans le cadre du projet seront mis à disposition du public sous licence Open Source et les résultats théoriques seront publiés dans des revues scientifiques.

Posté le 5 janvier 2005

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