Libre Accès à l’information scientifique : interview de Jean-Pierre Gattuso, Directeur de recherche au laboratoire d’océanographie du CNRS de Villefranche-sur-mer

En parallèle des actualités et textes de référence, le site consacré au
mouvement en faveur du Libre Accès à l’information scientifique
propose à présent une rubrique ’interview’
associée à un forum.

A travers les points de vue de chercheurs issus de disciplines diverses,
ces entretiens ont pour objectif d’illustrer l’impact des initiatives en
faveur du Libre Accès sur la communication scientifique.

Chaque mois, un nouvel entretien sera ainsi proposé à la suite duquel vous
pourrez poser vos questions ou réagir grâce au forum mis en place à cet
effet.

Le premier entretien est accordé par Jean-Pierre Gattuso, Directeur de
recherche au laboratoire d’océanographie du CNRS de Villefranche-sur-mer
(Diversité, Biogéochimie et Écologie microbienne planctonique) et
co-éditeur en chef de Biogeosciences, revue scientifique fondée sur le
modèle du libre accès .

La visibilité des revues en libre accès n’est qu’un problème temporaire.

en voici un court extrait

Question : Depuis février dernier, vous avez pris la responsabilité éditoriale de Biogeosciences, revue scientifique en libre accès lancée à l’initiative de l’European Geosciences Union. Qu’est-ce qui vous a amené à choisir ce modèle particulier de diffusion où l’auteur contribue au coût de publication, modèle par ailleurs déjà expérimenté à travers une précédente publication de l’EGU, Atmospheric Chemistry and Physics ?

Jean-Pierre Gattuso : Le modèle open-access soutenu par une contribution financière des auteurs m’apparaît la meilleure façon d’assurer une dissémination maximale des résultats. Le moment est venu de nous désengager du modèle de publication traditionnel qui est coûteux et inefficace. L’argent public est utilisé à plusieurs reprises lors de ce processus. En premier lieu pour financer les recherches (salaires, infrastructures, équipement et consommables), puis pour couvrir le salaire des éditeurs et des reviewers et enfin pour permettre à nos bibliothèques d’avoir accès, à un coût qui augmente de manière insupportable chaque année, aux publications résultant de recherches financées originellement par l’argent public. Le modèle que nous voulons promouvoir permet de résoudre un certain nombre de problèmes : suppression de la barrière de diffusion vers nos collègues de pays en voie de développement (voir le site de l’INASP-International Network for the Availability of Scientific Publications) et réduction des coûts. Il faut bien entendu que la contribution financière demandée aux auteurs soit modeste, ce qui est le cas pour Biogeosciences : 20 à 22 euros par page publiée, sans supplément pour la couleur et informations supplémentaires.

Le processus de review adopté par Biogeosciences est également innovant car il implique non seulement des experts mais également toute la communauté. Il est par ailleurs totalement transparent (tous les commentaires ainsi que la réponse des auteurs sont publiés).

Posté le 16 décembre 2004

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