La CNIL européenne s’inquiète des compteurs intelligents trop bavards

Une informationreprise de la lettre de l’association des Maires des Grandes villes

Le Contrôleur européen de la protection des données (CEPD ou EDPS) a rendu le 8 juin son avis sur la recommandation de la Commission relative à la préparation de l’introduction des systèmes intelligents de mesure, autrement dit les « smart meters » et sa version française Linky. Le CEPD souligne que si « le déploiement à l’échelle européenne des systèmes de compteurs intelligents peut apporter des avantages significatifs, il permettra également la collecte massive de données à caractère personnel pour suivre ce que les membres d’un ménage font dans l’intimité de leurs maisons, s’ils sont en vacances ou au travail, si l’un d’eux utilise un dispositif médical spécifique ou un moniteur pour bébé, comment ils aiment passer leur temps libre, etc. »

L’impact des compteurs intelligents sur la vie privée n’aurait selon le CEPD pas été suffisamment pris en compte. Aussi invite-t-il la Commission à évaluer si des « mesures législatives supplémentaires sont nécessaires au niveau de l’UE pour assurer la protection adéquate des données personnelles pour l’introduction de systèmes de compteurs intelligents et – dans son avis – fournit des recommandations pragmatiques en vue d’une telle action législative. »

Ces mesures pourraient concerner la liberté du consommateur, qui pourrait déterminer lui-même de la fréquence des relevés, la durée de conservation des données et leur degré de précision. Le CEPD donne enfin raison à UFC Que choisir (voir notre article) et à ses critiques sur Linky en demandant en demandant « un accès direct des consommateurs à leurs données de consommation d’énergie, ainsi que la remise à ceux-ci de leurs profils individuels ». L’association demande en effet un accès déporté aux consommations ne passant pas par internet mais par un boitier situé dans la maison, la plupart des compteurs étant aujourd’hui placé en limite de propriété.

Posté le 14 juin 2012 par Michel Briand

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