Et un retrait de plainte de plus pour Microsoft

chèrement payé !

Selon le Financial Times, Microsoft aurait payé le groupe CCIA, mais aussi son dirigeant, pour obtenir le désistement de la CCIA dans le cadre du procès en abus de position dominante en cours en Europe.

Le CCIA (Computer and Communication Industry Association). est une association à but non lucratif qui a pour but de favoriser la mise en place de « marchés, systèmes et réseaux ouverts ».

NdM : Merci également à Jerome Alet pour l’information.

Reprise d’un aricle posté par Francois PELLEGRINI sur linuxfr

Dans le cadre de la campagne de respectabilité que Microsoft a engagé pour lutter contre l’effet désastreux de sa politique anti-concurrentielle, et dont le récent périple de Bill Gates en Europe est un des éléments, l’entreprise de Redmond s’emploie à éteindre toutes les plaintes en abus de position dominante intentées par ses concurrents au niveau de la Commission Européenne, car celle-ci a montré qu’elle pouvait être moins conciliante que ses homologues étasuniennes et pourrait effectivement gêner les affaires de Microsoft en Europe.

Microsoft distribue ainsi des portions de son trésor de guerre, accumulé grâce aux 80 % de marge que l’éditeur réalise sur ses produits phares de bureautique et de système d’exploitation, aux différents plaignants, afin que ceux-ci retirent leurs plaintes. Sun avait déjà pu obtenir plus d’un milliard et demi de Dollars en échange de ses bonnes grâces, et c’est maintenant au tour de la CCIA de bénéficier des largesses microsoftiennes.

Ce que révèle le Financial Times est plus surprenant : en fait, le patron de la CCIA serait le destinataire direct de près de la moitié des 19 millions de Dollars versés par Microsoft à la CCIA, avec l’accord du conseil d’administration de cette dernière, et avec la promesse d’un salaire annuel de 500,000 Dollars garanti pour trois ans.

Selon Microsoft, l’entreprise de Redmond a à coeur de "compenser la CCIA pour quelques dépenses juridiques qu’elle a dû assumer, [...] et offrir un support institutionnel substantiel pour des actions politiques nouvelles et importantes". Tout un programme.

Il reste à voir comment la Commission Européenne réagira à ces désistements en cascade. Le retrait de ces plaintes sera-t-il interprété comme l’absence de manoeuvres anti-concurrentielles, ou bien au contraire leur preuve manifeste ? L’avenir le dira.

Posté le 25 novembre 2004

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