Le soleil brille, il est presque midi, Lanildut, adorable village finistérien, 800 habitants au bord de l’Aber Ildut, sent les vacances. A l’étage de la Maison pour tous, la salle informatique est pourtant presque pleine. Deux lycéennes apprennent à mettre des photos en ligne, un étudiant envoie des courriels, un petit garçon s’essaye aux moteurs de recherche...
Pas d’heures creuses pour la dizaine d’iMac installés sous les combles, "sauf entre midi et 16 heures, quand il fait vraiment très beau dehors", se réjouit Delphine, l’animatrice "emploi-jeune" du lieu. Le centre a initié aux arcanes du multimédia près de 10 % des habitants des communes rurales alentour en deux ans et demi. Une centaine d’assidus ont payé 90 euros par an pour un accès continu et gratuit à la salle.
Mais toutes les "cybercommunes" bretonnes et leurs 300 "lieux d’accès public à Internet" éparpillés dans le bocage à l’initiative du Conseil régional Bretagne depuis 1998, ne connaissent pas le même succès. Pas plus qu’au niveau national, les presque 2500 "Espaces publics numériques" (EPN), lancés il y a deux ans par le gouvernement Jospin.
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"Surtout ne prenez pas que des informaticiens purs et durs, prévient Patrick Gondot, responsable de l’association A2i qui gère le cybercentre de Lanildut, s’ils causent technique à des gens qui n’y connaissent rien, ils ne réussiront qu’à les faire fuir." L’animateur idéal prendra le temps de montrer au nouveau-venu en quoi Internet pourrait lui servir au quotidien. Daniel Blondela, formateur à l’Office des retraités Brestois, essaye de montrer aux retraités "des sites qui correspondent à leurs passions. A ceux qui me disent qu’ils pratiquent un sport et n’ont pas besoin du multimédia, je fais visiter des sites de sport."
