La radio hors les murs : partager l’écoute, susciter la création

Association Longueur d’ondes

Projet La radio hors les murs : partager l’écoute, susciter la création

Soutien demandé 1 700 €

Responsables du projet Laurent Le Gall, Hélène Vidaling et Aurore Troffigué
Longueur d’ondes, 5 rue Voltaire, 29 200 Brest
02 98 49 00 15 — longueur.ondes@free.fr

Partenaires Projet Educatif Local de la Ville de Brest
MPT du Valy-Hir
Patronnage laïque de Recouvrance
Fréquence Mutine
Résidence du Lys Blanc
Résidence des Villandières


Un projet pour deux actions de terrain




L’association Longueur d’ondes, fondée en 2003 dans le but d’organiser le premier festival de la radio et de l’écoute, en est aujourd’hui à la préparation de sa 4e édition. Au fil des années, le festival, objet premier du projet associatif, a suscité de nombreuses idées de prolongements possibles. Dédié à la découverte et au partage de la création radiophonique, les trois jours de manifestation ont en effet ouvert des perspectives de développement liée à l’envie – et la nécessité - de partager les rencontres et les découvertes en dehors des limites de l’événement. Pour démontrer une chose : la radio n’est pas (uniquement) l’instance de l’intime et du personnel (écoute au quotidien), mais sait aussi se faire vecteur de lien social pour peu que l’on initie des populations éloignées de notre problématique, voire isolées socialement, à l’écoute et pourquoi pas à la création.
C’est dans cet esprit qu’ont été mises en place les « classes d’écoute », en partenariat avec le CDDP du Finistère et France Culture, à partir de la rentrée 2004. Dans la même logique, une web radio participative (www.ousopo.org) a été créée en 2005 et suis désormais son cours. Ces deux volets participant d’une même dynamique ont connu deux développements en 2006 :

L’écoute hors les murs : séances dans les maisons de retraite

L’expérience des « classes d’écoute » s’est avérée concluante dès sa première année. L’idée de transposer le principe de la séance d’écoute collective du festival, en des lieux et en un temps déconnectés de la manifestation, s’enrichissait d’un terrain moins « acquis à la cause ». Les enfants des écoles, de quartiers et d’univers sociaux fort différents, ont été sensibilisés à l’écoute (en l’occurrence, de fictions radiophoniques pour le jeune public) alors qu’ils n’auraient probablement jamais eu vent de Longueur d’ondes.
Dès lors, il nous a semblé que ce type d’opération devait se multiplier et faire face à des terrains sociaux les plus divers. Les personnes âgées vivant en résidences constituent un isolat social très souvent délaissé. Nos premiers contacts avec les équipes encadrantes nous ont confirmé que peu de propositions culturelles arrivaient spontanément aux établissements.
Nous avons commencé cette expérience avec la résidence du Lys Blanc, qui nous a accueilli pour une première séance le 22 mai 2006. Au programme de l’écoute : archives sur Brest et sa région, sons provenant de créations en ligne sur Ousopo, un documentaire de Yann Paranthoën sur le parler ti-zef… Et la découverte mutuelle d’univers singuliers : pour les participants, l’étonnement de se retrouver « face au poste », une position d’écoute qu’ils ont pourtant connu avant l’arrivée de la télévision ; pour nous les organisateurs, la prise de conscience des spécificités de ce nouveau public et la nécessité d’adapter l’écoute et le discours, en laissant une large part au dialogue pour stimuler l’auditoire. A l’issue de cette séance, l’expérience s’avérant concluante et bien reçue, il a été décidé avec la responsable de l’animation de renouveler ce moment une fois par mois (hors vacances) et une deuxième séance a eu lieu le 28 juin.
A la rentrée, un deuxième établissement se joint au projet. La résidence des Villandières a décidé de tenter l’expérience et rendez-vous est pris pour le 20 septembre.

Moyens humains et techniques
A chaque séance, deux personnes de l’association (la permanente et un bénévole) animent l’écoute et l’échange. Le lieu d’accueil est mis à contribution pour l’installation technique. Pour le moment, elle s’est résumée à un simple lecteur CD-K7 portatif ne permettant pas des conditions d’écoute satisfaisantes (surtout lorsqu’on s’adresse à un public pour partie mal entendant). Un système d’écoute portatif adapté permettrait de renouveler et de multiplier ce genre d’expériences dans de bien meilleures conditions.

Il est à noter que ce matériel servirait à développer d’autres opérations plus ponctuelles participant de la même volonté d’ouverture (par exemple, participation aux journées portes ouvertes de la communauté d’Emmaüs, en octobre, par l’organisation d’une séance d’écoute
in situ).

Susciter la création : ateliers d’initiations pour les enfants des quartiers

A partir de la rentrée 2006, Longueur d’ondes entame un programme d’ateliers d’initiation à la création radiophonique dans le cadre du Projet Educatif Local (section Recouvrance). Notre projet a en effet été retenu au mois de juillet et les ateliers commencent à la fin du mois de septembre à la MPT du Valy-Hir dans un premier temps. Cette démarche s’inscrit dans le prolongement de la création de notre web radio en 2006 : si Ousopo – Ouvroir de Sonorités Potentielles - doit devenir un lieu de création sur Internet (grâce à sa forme sous Spip qui permet de proposer des créations sonores à tout moment), la maîtrise des outils de cette création doit progresser et s’ouvrir à toutes les populations, afin que le micro devienne un véritable outil démocratique de connaissance et d’usage de la citoyenneté.
L’atelier proposé dans le cadre du PEL a ainsi pour but de familiariser un groupe d’enfants à la maîtrise d’un nouveau moyen d’expression – la création radiophonique - à travers la découverte de nouveaux outils – le minidisc, le micro et le montage sur ordinateur -.
Le premier objectif est de sensibiliser les enfants à l’écoute en suscitant une prise de conscience progressive de leur environnement sonore : les bruits du quotidien, les agressions sonores, l’habitude à entendre et l’effort qu’il faut faire pour écouter. Cette première étape est indispensable pour ensuite réfléchir à ce que l’on veut dire en utilisant des sons. Nous leur proposerons également d’écouter quelques productions sonores documentaires qui leur donneront une idée de ce que l’on peut faire avec la radio. Ensuite, il s’agit de proposer aux enfants des outils de captation de ces sons, non sans avoir au préalable défini un projet précis lors d’une phase d’écriture. Bien encadrés en petits groupes, les enfants seront vite à l’aise avec les outils simples de prise de son que sont les minidiscs et les micros. Ils arpenteront leur quartier pour capter des sons et des voix afin de dessiner un paysage sonore de Recouvrance.
A l’issue de cette phase d’enregistrement, les enfants seront invités à découvrir le montage sur ordinateur à l’aide d’un logiciel adapté aux débutants (Audacity). Cette étape permettra d’aborder les questions propres à l’ « écriture sonore » : distance critique par rapport à ce que l’on a enregistré, notion du choix des séquences, questions de chronologie, de rythme et de mixage… Ils découvriront qu’à partir d’une même matière sonore, les possibilités sont immenses pour aboutir à un objet fini : une pièce sonore de 5 à 10 minutes, prête à être diffusée.
La dernière étape est effectivement celle de la diffusion des œuvres. Tout d’abord sur les ondes, grâce à Fréquence Mutine, avec la découverte du studio de radio et l’expérience d’une émission en direct pour présenter le projet initial et les productions des enfants. Ils parleront eux-mêmes de cette expérience et découvriront une autre facette de la radio, en studio, « face » aux auditeurs. Ensuite par la mise en ligne sur la web radio Ousopo afin de les familiariser avec l’idée d’Internet comme espace de création, d’échange et d’ouverture.

Moyens humains et techniques
Trois personnes de l’association (la permanente et deux bénévoles) encadreront les ateliers hebdomadaires, rejoints par un animateur de la structure de quartier complétant leurs compétences.
La mutualisation des moyens entre les différentes structures a permis de ne pas alourdir la demande de financement au PEL. En terme de bornes de montage, la salle multimédia de la MPT du Valy-Hir sera mise à profit. Cependant, les structures participantes ne disposent pas de matériel de prise de son et c’est donc l’association qui doit pourvoir à ce besoin. Ne possédant qu’un minidisc, un micro et un casque, le matériel personnel (un minidisc) d’un adhérent de l’association sera utilisé et nous aurons sans doute recours à l’emprunt de matériel de la Ville, solutions toutes deux temporaires et précaires. L’acquisition d’un autre ensemble enregistreur-casque-micro (ainsi qu’un casque supplémentaire pour compléter le minidisc emprunté à l’adhérent) nous permettrait d’accroître notre autonomie pour l’animation d’ateliers.
Quant à la carte son, elle permettrait également d’envisager, à terme, l’installation d’une borne de montage autonome dans le local associatif de Recouvrance.

budget d’acquisition de matériel

système mobile de diffusion pour des écoutes :

Messenger CD Ronson
(enceinte amplifiée, lecteur CD, micro HF) 500 €

Matériel pour des ateliers :

1 enregistreur numérique M-Audio microtrack 2496 420 €
1 micro Sony ECM MS 907 140 €
2 casques 70x2 = 140 €
1 carte son 500 €

total : 1 700 euros

Posté le 13 octobre 2006 par F. Morvan

©© a-brest, article sous licence creative common info