Un tour des jardins partagés en communs

En quelques années les jardins partagés [1] se sont multipliés dans nos villes et villages essaimant aussi en composteurs collectifs,incroyables comestibles ..

Accompagnés par des associations ayant en attention l’implication des personnes en difficulté sociales, ces jardins partagés sont de petites oasis de lien social au cœur de nos cités.

Au quotidien ces jardins partagés sont une forme concrètes de « communs » où une communauté se constitue pour coproduire et distribuer plantes, légumes et fruits. A chaque jardin ses acteurs, son organisation, sa production.

Faire un tour des jardins partagés vus comme des communs de nos territoires c’est

rendre visible et valoriser cette myriade d’initiatives souvent peu connues au-delà du quartier ;

proposer cette notion de « communs  » à des acteurs qui la pratique en décrivant le qui, le quoi, le comment de ces jardins partagés

– contribuer à relier des centaines d’initiatives qui maillent nos quartiers et communes

faire se rencontrer communs des quartiers, communs du numérique et toutes ces innovations sociales qui émergent

Cette initiative de petits reportages, écrits ou vidéos présentant les jardins partagés sous l’angle des communs est proposée autour du Temps des communs pour élargir le mouvement des communs et montrer qu’ « il y a plein de petits communs près de chez nous ».

C’est aussi l’occasion d’un co-apprentissage collectif ou nous co-apprenons à décrire les communs et s’en approprier le sens, une sorte d’école des communs en prise avec notre voisinage.

Elle vient aussi d’une interpellation aux rencontres Roumics de Lille sur les biens communs le 18 novembre 2014, sur la prise en compte de la dimension sociale des communs, peu abordée dans les communs numériques. Nombre de jardins partagés, redonnent du pouvoir d’agir à des personnes en fragilité sociale. Ils sont une forme de partage et de solidarité vécue au quotidien.

Autour de Brest, (un exemple parmi des dizaines d’autres), l’association « Vert le jardin » accompagne 99 jardins partagés et ce sont des centaines de personnes qui pratiquent ces communs, sans y mettre nécessairement les mots. Echanger avec eux c’est aussi faire un pas vers une convergence des acteurs du « Libre Solidaire et Durable » comme le proposait le Forum des usages coopératifs en juillet 2012.

« Donner à voir » ces jardins partagés c’est aussi valoriser ces innovations sociales témoins d’un pouvoir d’agir qui se développe localement et contribue aux transitions d’une société en crise. Et nous pouvons aussi imaginer un tour des recycleries, des donneries, des tiers lieux, des fablabs .. de toutes ces initiatives qui donnent à voir à leur tour d’autres communs de nos territoires.

C’est se rendre compte que les communs sont aussi un mouvement d’éducation populaire présent un peu partout et sous une grande variété de forme dans nos territoires.

Cette idée de tour des jardins partagés, fait écho à d’autres initiatives comme

– cet " Eté des villes et villages " proposé par wikimedia France pour illustrerwikipedia en enrichissant Commons de photos mises en communs de nos territoires ;

– la catégorie « jardins partagés » sur Commons pour mutualiser les photos

– une ballade à vélo des jardins partagés proposée à Lille ;

– unevisite des communs Lillois initiée au lendemain des Roumics ;

– des vidéos portraits d’acteurs des jardins partagés pour Remix the commons ;

– jardin artistique dans le cadre d’une école des Communs dans l’espace public ;

– une biblioautour des jardins partagés comme communs ..

et d’autres idées à venir !

Pour favoriser la mise en réseau des envies de faire, nous avons ouvert au Temps des communs une liste de discussion : jardins-partages@tempsdescommuns.org avec le lien pour s’y inscrire.

Merci à toutes celles et ceux que cette initiative intéresse de contribuer sur le site contributif du Temps des communs.

Michel Briand

(1)

[1Un jardin partagé est un jardin conçu, construit et cultivé collectivement par les habitants d’un quartier ou d’un village.

Un jardin partagé ne se décrète pas, il prend tout son sens parce qu’il répond aux attentes et aux besoins des habitants d’un lieu. Réunis en association les habitants gèrent le jardin au quotidien et prennent les décisions importantes collectivement. En ce sens chaque projet est unique par son aménagement et son fonctionnement.

Ces jardins se fondent sur des valeurs de solidarité, de convivialité, de lien et de partage entre les générations et les cultures, qui figurent dans la Charte des Jardins en Partage. Produire ensemble légumes, fleurs, fruits, aromatiques, médicinales…, leur donne une saveur particulière et c’est une ressource bien utile en ces temps de crise. Extrait du site Réseau des jardins partagés.

Posté le 19 juillet 2015 par Michel Briand

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