Plaisir d’apprendre ! d’enseigner ? À discuter à Ludovia 2012

« Le plaisir est souvent associé à un qualificatif : plaisir sexuel, alimentaire, intellectuel, professionnel, parental, moral, civique (ou du devoir accompli), etc. » L’université d’été Ludovia de cette année nous propose d’associer plaisir avec éducation numérique.

Continuons de parcourir l’article de Wikipédia :

  • « Le plaisir, sensation agréable, liée à une expérience. Le plaisir a un grand nombre de termes plus ou moins synonymes (contentement, volupté, satisfaction, délices, régal, jubilation…) qui désignent des variétés plus ou moins subtiles de l’expérience. » La majorité des synonymes intègrent l’idée d’accomplissement, même fugace. Serait-on dans l’immédiateté ?
  • Les amateurs de définitions récursive aprécieront celle-ci liée à lépicurisme sur Wikipédia : Epicurisme : nous recherchons les plaisirs, mais simplement parce que nous nommons plaisir ce que nous recherchons

En lisant les nombreuses contributions préparatoires sur le site de Ludovia Magazine, j’en suis arrivé rapidement à me poser beaucoup de questions :

  • Quels liens entre plaisir, jeu et motivation ? Faut-il formaliser ou simplement analyser ?
  • Est ce que par plaisir, on parle de liberté, d’autonomie, de savoir apprécier l’imprévu ou au contraire de sécuriser, de baisser la sensation de risque ?
  • Vise-t-on le plaisir dans la situation d’apprendre, ou celle dans l’accomplissement de l’apprentissage ?
  • Il y a le plaisir de la contemplation, mais beaucoup d’articles insistent sur l’engagement, notamment au travers du jeu. Donner envie pour engager des participants, c’est donner un choix, et accepter qu’on ne le prenne pas….
  • Bref, le plaisir peine à être classé, systématisé. N’y-a-t-il pas un dimension personnelle, de choisir ce qui me convient dans le plaisir ?

En tout cas, et c’est la première réussite du thème de cette année de Ludovia, celle de proposer un terme résolument positif et personnel pour revisiter des notions comme engagement, motivation, jeu, et de l’associer à apprendre … et à enseigner.

 

La deuxième réussite, c’est d’avoir mobilisé de nombreux intervenants, qui se positionnent sur ce thème et revisitent ainsi leurs discours.

Une difficulté sera de confronter cette dimension de plaisir, à la nécessité, l’injonction d’évaluation. En effet si les concepteurs de jeu mettent en avant la dimension d’engagement (et de leur point de vue de plaisir), ils sont confrontés à la nécessité de rentabilité des investissements liés aux développements de tels jeux. De même, l’éducation dans son ensemble est soumise à évaluation, la variable plaisir est elle corrélée à la mesure de l’apprentissage ? Voilà qui justifie pleinement les questionnements d’André Tricot.

Il sera intéressant de profiter de ces rencontres pour essayer d’identifier les vecteurs de plaisir, de les corréler avec des éléments pouvant favoriser l’apprentissage (engagement, motivation, vécu …), et d’interroger les instances de gouvernance sur une politique permettant l’épanouissement et le plaisir dans les établissements.

Nos hôtes font un travail de préparation absolument formidable, en recueillant des avis, des analyses, des résumés des présentations scientifiques qui se feront à Ax-les-Thermes fin août.

Quels plaisirs avec le numérique ? Patrick Mpondo-dicka en propose plusieurs : le plaisir démiurgique de création, le plaisir du bricolage, le plaisir du la médiation, le plaisir sensible (au travers de nouvelles interfaces)

Comme le souligne Serge Soudoplatoff, il semble plus facile de parler de plaisir d’apprendre que de plaisir d’enseigner. Et cela pose question tant on sait que l’enseignant reconduit les schémas qu’il a vécu. Il devient naturel de dire qu’il faut souffrir pour apprendre.

Et pourtant… comment motiver, comment « donner » du plaisir si l’enseignant lui-même n’est pas dans cette posture. Caroline Jouneau-Sion et Stéphanie de Vanssay, dont on connaît l’engagement pour le numérique, nous interrogeront sur « En quoi utiliser les TICE et les réseaux sociaux participe au plaisir d’une pédagogie renouvelée ?  »

Parmi les invités, il y aura aussi comme les années précédentes des blogueurs. À la fois, rapporteurs des échanges et poil à gratter, ils participent aussi au débat. C’est à ce titre que je participerai à cette édition.

 

Et si Ludovia 2012 permet de lier durablement plaisir, à enseigner, à apprendre et au numérique, alors cette édition aura vraiment contribué à changer l’école.

 

Crédit photo : Évaporation… !!! par Denis Collette… !!! licence CC-by-nc-nd


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Via un article de Jean-Marie Gilliot, publié le 18 juillet 2012

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