Les acteurs du numériques sont des hommes !

L’annuaire cartographique des acteurs du numérique territorial est désormais connu de vous tous, nous avons eu l’occasion de vous le présenter à plusieurs reprises (articles ici et ). L’annuaire est un outil permettant d’identifier la présence d’acteurs et de compétences institutionnelles en lien avec les TIC sur le territoire, mais il nous permet également d’en savoir un peu plus sur les acteurs recensés, c’est-à-dire sur vous ! Voici donc quelques constats en ce début d’année 2012…

Elsa Baron, Chargée de mission OTeN

Rappel : origines du Hub, rôle de l’annuaire

L’annuaire cartographique des acteurs du numérique territorial fait partie d’un projet plus large porté par l’OTeN intitulé le Hub du Numérique Territorial .


Ce projet, co-financé par l’Union Européenne dans le cadre du programme Europ’Act affiche 4 priorités sous-tendues par des actions : 1/ La mise en réseau des acteurs,
2/ La capitalisation des pratiques et la cartographie des actions,
3/ La formation et la professionnalisation des acteurs territoriaux,
4/ La dissémination et la communication

Nous vous proposons une "vue" sur 2 points analysés par l’extraction des données de l’annuaire :

  • les réseaux sociaux des structures référencées,
  • le profil des responsables de ces structures.

L’annuaire cartographique des acteurs du numérique territorial

L’OTeN a mis en place cet annuaire, outil collaboratif s’adressant aux acteurs du numérique territorial, afin que ceux-ci soient avant tout identifiables. Il semble en effet fondamental d’avoir connaissance des structures existantes dans les territoires, de leurs rôles, de leurs compétences et du public auxquels elles s’adressent.

Focus sur les acteurs recensés et leur présence sur les réseaux sociaux

Comme nous vous l’apprenions dans notre dernier article du 5 décembre dernier, nous recensons plus de 500 acteurs sur l’ annuaire. De nature diverse, on retrouve en majorité des associations (44%) puis des collectivités territoriales (26%).

Pour un confort de lecture du graphique, les chiffres sont donnés en valeur absolue.


Les Conseils régionaux et généraux sont souvent pointés du doigt comme étant en retard en matière de réseaux sociaux, pourtant parmi ceux recensés sur l’annuaire ils sont 60 % à avoir au moins un compte (profil ou page) sur un réseau social, contre 43 % des associations qui y figurent.
Peu de municipalités sont pour le moment recensées sur l’annuaire, mais à en croire ces chiffres, il semble de plus en plus injuste d’accuser les collectivités régionales et départementales de ne pas se positionner sur les réseaux sociaux.

On se rend même compte qu’aujourd’hui, 100% des collectivités ont une présence sur (au moins) un réseau social. En effet, que cela soit à l’initiative d’un club, d’un particulier, d’une communauté de pratique ou d’une diaspora, l’immense majorité des collectivités dispose d’une présence, pour le moins, non officielle, du point de vue de l’autorité, mais bien justifiée, du point de vue des auteurs.

Certaines collectivités se distinguent en étant présentes (comptes officiels) sur plusieurs réseaux sociaux proposant des contenus différenciés :

La région Limousin :

  • Une page Facebook : https://www.facebook.com/regionlimousin : Diffusion de contenus variés : Communication sur les événements, les expos et spectacles, sur les appels à projets portés par la Région, sur l’agenda du Président, ou encore sur les postes à pourvoir.
  • Un compte Twitter : http://twitter.com/# !/RegionLimousin : Diffusion des mêmes infos que sur le compte Facebook, mais aussi mise en avant d’informations provenant des comptes d’abonnés.
  • Un compte de diffusion vidéo Viméo : http://vimeo.com/regionlimousin : 88 vidéos postées mettant en avant les savoir-faire régionaux, les évènements passés. Certaines expliquent en quelques mots les décisions prises dans lors des plénières (ex : Qu’apporte l’accord de transition aux usagers TER Limousin )
  • Un compte de diffusion photo sur Flickr : http://www.flickr.com/photos/region… Permet un retour sur les événements culturels et politiques régionaux.

Sur l’ensemble de ces publications, les usagers peuvent déposer des commentaires.

Le Conseil général du Val-de-Marne :

Sur l’ensemble de ces publications, les usagers peuvent déposer des commentaires.

Le Conseil général de la Savoie fait preuve d’originalité en se dotant d’un blog savoieactu.typepad.fr diffusant des actualités concernant la collectivité et les citoyens, et de les commenter. Elle est par ailleurs présente sur les deux autres principaux réseaux sociaux.

Focus sur l’occupation des postes de responsables des structures recensées : la « domination masculine »

Autres chiffres qu’il nous semblait intéressant de mettre en avant, ceux concernant la répartition femme/homme des dirigeants au sein des structures recensées sur l’annuaire.

Le graphique représente cette population car ils sont seuls que nous puissions clairement identifier. Dans certaines fiches, la rubrique « Équipe » est clairement détaillée, mais elles sont rares, et cela ne nous permet pas de pousser l’étude plus loin.

Nous n’affirmons donc pas que le secteur des TIC est essentiellement masculin, mais nous pouvons cependant mettre en avant le fait que les postes de responsables (il peut s’agir de président, de directeur, de délégué général, d’administrateur etc.) sont très majoritairement occupés par des hommes.


Ces chiffres ne sont pas propres au secteur numérique et collent totalement à la tendance générale du secteur de l’emploi, comme en témoigne cette enquête de l’INSEE qui nous informe que « moins de deux dirigeants sur 10 sont des dirigeantes  ». L’enquête date certes de 2005, mais il a fort à parier que cette répartition ait peu évoluée. Le secteur TIC n’est donc pas épargné par cette tendance générale (française ? ).

On retrouve la même répartition dans le rapport fait au Président de la République, "L’Eqalité professionnelle homme/femme dans la fonction publique" livrée en janvier 2011.
Les emplois de direction de la fonction publique territoriale sont détenus à 18% par des femmes.

Pourquoi une telle répartition concernant le secteur numérique non marchand ? Est-ce lié à la formation initiale qui associe encore souvent le numérique à des parcours plus techniques qu’administratifs, ces formations attirant donc plutôt un public masculin ? Difficile de pouvoir répondre à une telle question, mais il apparaît clairement qu’il y a là matière à réflexion, notamment lorsque l’on s’intéresse de façon plus générale aux postes TIC existants dans les collectivités…

Une enquête serait-elle utile ?

Via un article de Philippe OURLIAC, publié le 8 février 2012

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