Livre blanc de la Médiation numérique : Juste une mise au point

Depuis la fin des Assises de la Médiation numérique en septembre 2011,

j’entends régulièrement remonter des critiques sur le processus d’élaboration

du Livre blanc, lequel document doit donner à voir les thématiques abordées et

présenter les productions issues de ces 3 journées.

Cet article a pour objectif de faire une petite

mise au point sur la question. Si je n’ai pas réagi avant, c’est que la plupart

de ces critiques ne m’ont pas été adressées directement, mais m’ont été

rapportées. Un récent

article

de Loïc Gervais sur son blog Médiateur numérique à la suite des rencontres

d’Autrans

me met en cause directement, déplorant un manque de transparence.

Je remercie donc Loïc de me fournir une occasion de m’expliquer.

Rappel de quelques faits

Les contenus des Assises de la Médiation

numérique ont été tout d’abord préparés à partir de février 2011 par un Comité

d’organisation réunissant : la Collectivité Territoriale de Corse (CTC) à

l’initiative de l’organisation et principal financeur, des membres de

l’association CRéATIF, et des personnes invitées au sein de ce collectif.

J’ai été sollicité par CRéATIF (dont je ne fais

plus partie depuis 2 ans) pour prendre en charge en amont l’animation de la

réflexion sur les thèmes abordés au cours des Assises. J’ai décliné cette

offre, faute de disponibilités sur la période de mars à juin durant laquelle le

travail devait démarrer. La mission a été confiée à Stéphanie Lucien-Brun

(La Fabrique à liens), et confirmée

dans le cadre d’un marché public lancé par la CTC.

En juin, la CTC a lancé un second marché public

sur une mission d’Assistance à Maîtrise d’Ouvrage pour la création d’un label

régional des points d’accès multimédia. Ce marché comprenait en outre une

« tranche conditionnelle », couvrant une mission d’accompagnement à

l’organisation des Assises. La réponse portée conjointement par une équipe

composée de Christophe Rudelle et Alix Alligier (Consul’TIC), Adrien Demay et Damien Roffat

(DTA/Oxalis-scop),

et moi-même (

Savoir en

actes/Oxalis-scop

) a été retenue et nous en avons été notifiés fin

Août.

Le budget de notre intervention sur les Assises

correspond à 16 jours/hommes de travail pour 3 personnes : 4 jours de

préparation avant les assises, 5 jours d’animation pendant les assises, 7 jours

après les Assises pour la conception et la rédaction du Livre blanc.

(NB : ce décompte n’inclut pas mon intervention

lors de la conférence d’introduction, qui était prévue indépendamment de la

prestation d’animation des Assises et budgétée sur l’enveloppe prévue pour les

intervenants)

Des contraintes avec lesquelles il faut jongler

Le lien entre le travail préparatoire du Comité

d’organisation sur les contenus et notre intervention attendue pour proposer un

dispositif d’animation original, susceptible de créer une dynamique créative

parmi les participants, s’est fait difficilement. Les contenus produits durant

trois mois par les référents thématiques et pourtant disponibles dès le mois de

juin, ne figuraient pas dans l’appel d’offres et ne nous ont été communiqués

qu’après l’attribution du marché. Les quinze jours qui ont précédé les Assises

ont été très laborieux pour essayer d’ajuster notre proposition d’animation

retenue par la CTC dans le cadre du marché public, avec la vision élaborée

préalablement par les groupes thématiques.

Dans la commande de la CTC, il n’était pas prévu

de notre part un travail d’écriture collaborative, pas plus qu’une validation

par un comité de lecture élargi comme cela s’est fait par deux fois, lors de

l’AG de CRéATIF à Paris le 21 novembre 2011 et lors des rencontres d’Autrans du

10 au 13 Janvier dernier. Pour avoir déjà mené ce genre de travail dans le

cadre de la rédaction des guides de la

collection

« Accessibilité pour tous aux TIC » de CRéATIF

, je sais à quel

point cette façon de travailler nécessite du temps et de la disponibilité, ce

qui n’est pas le cas pour moi dans les contraintes de temps et de budget que je

viens d’exposer.

Au final, nous y sommes de notre poche

Nous avons « explosé » le budget prévu

sur toutes les phases, avant, pendant et après les Assises. Le travail n’est

pas encore fini, mais nous seront au final sans doute pas loin d’une douzaine

de jours supplémentaires … à notre charge financière évidemment. C’est la règle

du jeu dans ce genre de mission, où il y a une part de risque à expérimenter et

innover sur de nouveaux dispositifs. Mais c’est aussi comme cela que l’on

progresse et que l’on continue d’apprendre, en faisant des erreurs et en

essayant d’en tirer des leçons pour l’avenir.

Je tiens à remercier Eric Ferrari, Marie-France

Burini et toute l’équipe de la Collectivité de Corse, pour leur implication

dans ce projet et leur soutien actif tout au long de cette aventure.

Ce n’est pas facile pour Eric d’être à la barre

du navire des Assises, avec un Comité d’organisation qui tire à hue et à dia …

surtout lorsque les conseilleurs ne sont pas les payeurs !

L’adresse originale de cet article est http://www.revue-reseau-tic.net/Liv...

Via un article de Philippe Cazeneuve, publié le 8 février 2012

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