Conférence "Qui veut contrôler l’Internet ?" par J.Zimmerman de La Quadrature du Net

rapporté par valérie dagrain 3 février 2012

Conférence de 20H30 à 22H, le 2 février 2012 au Champs Libres de Rennes.
Jérémie Zimmermann est porte parole et co-fondateur de la Quadrature du Net, http://www.laquadrature.net/fr
"Depuis 15 ans, à mesure qu’Internet est devenu l’outil essentiel de nos vies de tous les jours, de la communication et de la participation démocratique, il est également l’objet d’attaques d’envergure. Intérêts industriels transnationaux et gouvernements semblent désormais unis pour tenter de contrôler le net. Quelle est la nature de ces attaques ? Quelles sont les conséquences pour nos libertés fondamentales ? Comment réagir en tant que citoyen ?"


La conférence
Elle comprend un débat entre J.Zimmerman et un animateur qui pose des questions pour faire dérouler des questions et l’actualité. Cela s’est terminé sur 20mn de questions-réponses avec le public.

J.Zimmerman :" La quadrature du net (LQDN) est une caisse à outil citoyenne pour que chacun puisse s’informer sur tout ce qui porte atteinte à nos libertés et les moyens de participer au débat public." Suite à une présentation de la revue de presse et des outils, J.Zimmerman présente 3 sujets sur lesquels LQDN a été très actif :

  • "on est actif au Parlement Européen. Car dans l’ordre des lois, les législations qu’on écope proviennent de Bruxelles ;
  • le paquet Telecom, où les industries du divertissement "ont tenté "une Hadopi européenne, qu’on a dégommé ;
  • actuellement on s’occupe d’ACTA, la neutralité du net pour l’avenir du net et nous en réseau".

Question de l’animateur, à savoir si nous étions en situation de guerre ?

J.Zimmerman : "Les media parlent de cyberguerre. La guerre ce sont des morts...on en est pas là avec Internet. Mais oui il y a des rapports de forces politiques. Il faut se méfier du vocabulaire militaire car en face ils sont plus armés".

Question de l’animateur, pour présenter ce qu’est un hacker ?

J.Zimmerman : "Il faut faire le point. Je suis un hacker. Mais dans le sens 1er, enthousiaste, ouvrir la boite noire et voir pour le faire mieux fonctionner. Ouvrir et voir comment ça marche. On est des vigies citoyennes car les hackers sont plus réactifs" sur ces sujets.

Question de l’animateur, pour situer qu’il n’est donc pas un pirate ?

J.Zimmerman : "Je suis optimiste et chacun est responsable de ses actes. Il y a eu des amalgames qui ont été faits sur TF1 et c’est évidemment faux. Je repousse le mot pirate. Partager la musique n’a rien à voir. Et c’est une grave erreur de la part des industries (ndr : du divertissement) car dans l’inconscience collectif, un pirate c’est cool !!!!". Rires de toute la salle. "Je revendique la re-appropriation citoyenne. En partagent je dépense plus sur la culture et donc je partage. Là oui, je suis un pirate et c’est cool."

Question de l’animateur sur la propriété intellectuelle.

J.Zimmerman : si on parle de "Propriété intellectuelle et d’économie de la culture... on s’en sort pas. Cette guerre contre le partage peut ce voir selon plusieurs angles :

  • l’Internet et les technologies numériques sont comme une seule machine, connectés toutes la journées. Elles copient de l’information, sur des disques, des cartes et du cash mémoire. C’est parce qu’on peut le faire de plus en plus que l’on arrive à Internet et bénéficier dans la société, culture et democratie. Quand on a ces outils et dont les industries sont basées sur la copie et le contrôle de ces copies... et donc que "copier c’est voler" on a un problème de droit. Or le droit s’adapte à la société et pas l’inverse" ;
  • "Les coûts (ndr : de production) ont baissés, il y a des distortions de marché entre un CD à 17 euros et un pouième d’euros" ;
  • ensuite, "qui n’a pas entendu "les artistes vont mourir si on télécharge...cela fait 15 ans déjà qu’on l’entend." Or, "le chiffre d’affaire de l’industrie musicale augmente comme toute les dépenses culturelles. Depuis 4 ans on atteint un record (pas obtenu) depuis les années 60. On a jamais autant crée aujourd’hui. ".
  • "Tout ça c’est "le mythe de la vente perdue" que si on télécharge l’industrie vient de perdre x euros. Je vous invite à lire sur la page p2pstudies ces 20 études indépendantes." Cela montre qu’il n’y a aucun lien sur les baisses de ventes de disques et montre que ceux qui téléchargent le plus sont ceux qui achètent le plus. Voir la page 45 sur /Hadopi du site, c’est un best off qui montre sur ceux qui partagent et ceux qui ne partagent pas.

L’historique des technologies qui ont interdit les diffusions est un discours bien huilé et la réalité que l’on observe, lorsque l’on aime la musique et culture, est que l’Hadopi elle même en faisant sa propre étude montre que c’est similaire a une rupture technologique.
Donc, on pourrait rigoler un coup [...] mais le problème c’est que c’est une escalade répressive, une course à l’armement. Il y a "des entreprises, des outils de contrôle et de censures qui sont similaires à des régimes autoritairs pour des raisons politiques. Et cela attaque l’architecture de l’Internet libre et nos libertés fondamentales, notre vie privée... et là en tant que citoyen on s’indigne. C’est la démarche pour LQDN d’apporter ces outils."

Question de l’animateur sur le racket.

J.Zimmerman : Sur l’affaire " megaupload, ... il faut rapporter un peu de raison dans ce droit d’auteur devenu fou. Il faut faire la distinction entre le partage sans but de profits" et ceux avec. "Internet c’est payer pour télécharger ET uploader. Or vous n’uploadez pas. Et je vous invite sur du P2P pour uploader aussi. Et ça donne des réseaux autant que l’oeuvre est demandée... Les oeuvres rares sont beaucoup plus représentées sur ces réseaux d’échanges que sur les plates formes commerciales et font la différence d’avec les offres commerciales. CF : Philippe Aigrain, sur le partage, Sharing en anglais, parution hier, le 1 février 2012".

Il faut faire la différence entre "les faux sites russes et contrefaçons chinoises et "ceux qui vendent des fichiers sur le dos du partage". Ce sont "eux qu’il faut mettre devant les tribunaux sans couper les gens" d’internet.

"Financer la création est le vrai sujet et ça ce sont des questions jamais posées dans Hadopi ni ACTA et jamais à l’ère de l’Internet". Si on légalise sans but de profit, la licence globale (forfait sur les accès internet ou mobile ou terminaux) est une prélèvement indolore" qui permet de "mutualiser et collecter 1 milliard pour redistribuer pour les artistes".

Question de l’animateur sur comment rémunérer les artistes ?

J.Zimmerman : "Le débat public, dont celui du pdg de Vivendi Universal, Mr Pascal Nègre, est biaisé la dessus. La Sacem c’est 700 millions d’euros, CNC, SACD... [...] Comment elle répartie la SACEM ? relisons la cours des compte ! La SACEM se base sur les chiffres de la radio. Y a pas de contrôle... ils envoient des agents.
Durant le débat Hadopi, voici des modèles de répartition : Philippe Aigrain : Internet et création. Et en utilisant des logiciels libres on pourrait mesurer enfin combien, quoi est lu et avoir un vrai chiffre, citer des mécanismes solides contre la fraude ; Orange/Free.... verraient passer du flux et on aurait des statistiques bien plus précises.

Ce ne sont pas des problèmes techniques mais bien des blocages politiques. Il n’y a qu’à voir les revirements des partis de gauche sur Hadopi, les contributions créatives et les divers courriers des gens du cinéma, "on va tous mourir" (ndr : sur le partage de la culture).
Or, dans la redevance pour copie privé, sur les 300 millions d’euros, une partie finance le lobbying. Sources : reportage envoyé spécial sur France 2. Il y a eu des menaces auprès des députés, des menaces mafieuses par des représentants des industries culturelles pour leur dire "si tu votes ça ... on te coupe les budgets cultures".

Question de l’animateur sur 2008 à janvier 2012 où l’ ACTA a été signé au Japon par 22 pays de pays de l’Union Européenne et la démission le jour-même du rapporteur au Parlement Européen.

J.Zimmerman : "ACTA, c’est un accord commercial et, sur des cables wikileaks, on a pu étudier la genèse de cette négociation.
L’OMPI, crée par l’OMC, a donné lieu à des actions telles que l’EUCD, DADVSI.
"Les pays du sud s’organisent contre ces modèles" car ils partagent et ont besoin d’accéder aux médicaments génériques. Et quand il faut faire de l’agro-alimentaire ou énergétique, parfois il faut s’asseoir dessus (ndr : sur les brevets). C’est que les US font (ex : industrie du livre, Hollywood ...).

En 2008, Wikileaks publie le document, vocabulaire et arsenal répressif déjà de prêt, pour transformer les FAI mais aussi les fournisseurs de service comme Google... et fournisseur d’hébergement, en une POLICE privée. Ca c’est le principe de l’ACTA... jusqu’à 2010. [...] Dans la finalisation d’ACTA, il y a ni plus ni moins que des outils de censure et bloquage, filtrage et d’effacement automatique mais aussi des sections concernant des sanctions pénales et des amendes. C’est un accord commercial qui va élargir le périmètre et en mettant des termes vagues pour la contrefaçon à l’échelle commerciale.
C’est une bombe nucléaire prêt a être pointée sur n’importe quoi et n’importe qui (cf : documents IPRED)". " Il y a des sites qui aident et incitent à la contrefaçon : "bonjour vous avez fait un lien vers pirate bay"... rires de la salle.
Or, la commission n’a pas le pouvoir de gérer les sanctions pénales. Et cela aura un impact dévastateur. Si ACTA passe, ces législations parallèles peuvent se généraliser à des tas d’autres sujets. C’est un enjeu majeur, citoyen, démocratique.

Question de l’animateur sur l’actualité d’ACTA

J.Zimmerman : "Il y a un BUG dans ACTA, une faille : lorsque l’U.E a voulu traiter de l’AOC, les US ne voulaient pas de l’AOC et du coup ça a trainé. La fin de l’ACTA ça n’était pas avant dec.2009, l’entrée en vigueur du traité Lisbonne de l’U.E.

"L’ACTA débute ces jours ci pour que le parlement Européen vote oui ou non". Suite à une question de la salle sur ce vote, J.Zimmerman explique le fonctionnement : "une commission va qui étudier l’impact d’ACTA, une pour voir ce que ça va offrir aux industries et une sur l’impact sur les pays du sud. A chacune de ces étapes, on va essayer de documenter au mieux et souffler dans nos sifflets pour dire "c’est grave, là il faut appeler son député. Mémoire politique est là pour appeler, clicker sur son VoIP... Si c’est rejeté, ce sera une victoire historique des citoyens dans cet obscurantisme (cf : Benjamin Bayart), pour reconnaître le partage hors marché et en finir sur cette spirale répressive.

Question de l’animateur sur la collecte de données et les données personnelles

J.Zimmerman : Les données personnelles sont un sujet " fondamental qui repose sur l’éducation des utilisateurs. Il faut avoir conscience de ce que veut dire publier. Je ne suis pas sur facebook car une entreprise garde même quand on clique sur effacer. Facebook comme Google n’efface jamais. Google sait à qui vous écrivez, à qui vous chattez. Et cite si vous êtes enregistré, il sait où vous êtes et ou vous allez, en ligne ou pas".
Silence dans la salle.
"Là on pense à la SF, il faut toujours relire 1984 de G.Orwell. Or, c’est sans commune mesure avec toutes les polices répressives jamais connues. La Stasi, à côté c’etait Mickey Mouse. Google, je ne l’utilise plus mais à la place seeks, je l’utilise comme un noeud public. Un internet Libre, pour qu’Internet soit un vrai internet et que tous puisse accéder et envoyer.
Les commerciaux ... sur les ventes d’ordinateurs ou mobiles, ce n’est plus de l’Internet.
Les conséquences de la fuite de nos données vers des entreprises US : il faut des alternatives de google.

  • On a "d’un côté les industries du divertissement qui bloquent face à un droit d’auteur qui date du 19ème siècle et leur solution c’est restreindre, réduire Pirate Bay, couper avec un Hadopi ;
    * En Chine, en Iran on a un problème politique de restriction de l’Internet, la censure, filtrage. L’Etat centralise....
    * Et on a les opérateurs Telecom, qui se disent "on fera pas de blé si les gens utilisent VoIP ou skype alors qu’on essaye de leur vendre 2 euros. On arrivera jamais a leur proposer ça et donc on restreint."

Et donc on voit la restriction pour des raisons économique ou politique. Et on se retrouve avec ces machines qui vont décider de ce qui est licite au lieu de nous laisser la liberté de nos actes. On va confier ça a des machines et des entreprises ? Comment exercer nos libertés d’expression et communication ? Il est temps de ce poser des questions. Quand "Cisco, Alcatel-Lucent qui fourguent ces machines et altèrent le réseau même de l’Internet, il sera trop tard. Le sujet de ce soir c’était : Qui veut contrôler l’Internet ?"

Questions-Réponses avec le public

Sur l’arrestation de Triskell et les excuses (à venir ?) de la DCRI ; du filtrage ; SOPA et PIPA aux USA ; les Creative Commons, le mouvement No-To-Acta en Pologne, En France, La consommation culturelle et le P2P.

1. Question sur l’arrestation de Triskell

  • J.Zimmerman "Vous avez entendu parlé d’Anonymous. On va nous vendre un E-patriot act....
    On a vu des gens qui se revendiquent Anonymous crier très fort et couper les comptes des banques touchant Wikileaks (un lien), une attaque en DDOS sans rien détruire (c’est équivalent a 1000 personnes dans un supermarché. Sur un réseau y a un petit impact mais y a rien si ce n’est juste symbolique).
  • (L’affaire) Megaupload a sucité une levée de bouclier assez positive pour sensibiliser sur ACTA. (Les anonymous) Ils ont enfin vu que Megauplaod n’était qu’un petit detail et que le FBI "enlève des bouts d’internet". Anonymous, ce n’est pas mouvement Anonymous, c’est un concept, n’importe qui peut en faire parti. Il y a eu un article du gouvernement Sarkozy sur une victoire contre Megaupload. Et du coup des Anonymous ont bloqué le site de l’Elysée par un DDOS... très bon test pour vérifier". Rires de la salle.
  • Triskell : alors que la DCRI étaient 3 devant chez lui, il était pas là mais chez sa copine". Rires.
    "Ils ont pris des disques, qui contient des données de gens ! Ils lui ont reproché d’avoir hébergé un service pour les Anonymous. C’’est comme si on arretait le chef de twitter pour un message dit sur twitter. On attend les excuses de la DCRI. On voit déjà l’instrumentalisation. Les sevices secrets ont pris les données personnelles de 100 individus... donc chiffrez vos données ! Voici la pression qui pèse aussi sur les intermediaires, dont ACTA..."

2. Question à propos du filtrage, de l’intérêt des opérateurs et moins de debit sur certains usages ? quel est le business du filtrage ?

  • J.Zimmerman "Sur le coût je ne sais pas mais le matériel change, s’amortit vite et ce change tous les 3 ans. Dans 1 ou 3 générations ces machines peuvent en être équipé (de filtres). En portant atteinte à la neutralité du net, mettre des business la dessus il peut y avoir des activités malsaines la dessus. Virgin en Angleterre, Aol Time-Warner aux USA, etc... Si restreindre apporte du business, ce matériel peut être vite amorti et donc là, y a un business juteux."

3. Question sur SOPA

  • J.Zimmerman : "PIPA , SOPA.... ça fait partie d’une tactique d’embrouiller avec ces acronymes et rajouter de la complexité.
    Ces 2 projets de lois US sont la transposition de l’ACTA aux USA. Wikiepdia a coupé 24H contre SOPA. Ensuite y a eu un Hollywood, "si c’est comme ça Obama n’aura pas de sous pas sa campagne". En quelques jours chute totale... Du coup, si ACTA est tué en Europe, alors SOPA et PIPA pourra pas être ressorti, donc tous le monde en parle, ça nous concerne tous. Les activités de Telecomix, Occupy, ce sont pas des mouvements mais des forces pour rallier des citoyens avec des profils divers et pour des intérêts communs."

4. Question sur les Licences Creative Commons

  • J.Zimmerman : "C’est un contrat ou l’auteur propose un droit au partage. [...] Le partage sans profit doit devenir une exception au droit d’auteur."

5. Question sur comment agir auprès du Parlement européen en France ? comment ça se passe en Europe ? Et les mouvements anti-ACTA en Pologne ?
- J.Zimmerman : "On est en contact avec des groupes au Pays-Bas, bit en Angleterre, Digital Gezell Shaft en Allemagne, en Espagne, Cambio en Italie, on est en contact informel et ils répondent a l’appel sur la sonnette. Ils ont confiance en nous car une action bien menée dans un pays a un impact ailleurs. En Pologne, c’était 10000 personnes dans la rue, contre ACTA. A Cracovie c’était gigantesque pour eux.
S’inspirer, relayer, cela se translate vers les groupes politiques avec des sensibilités variées : il suffit qu’un groupe soit convaincu pour que ça marche et influence d’autres groupes politiques (effet boomerang). Et c’est grâce à un internet libre qui permet justement de diffuser et partager ça.

  • "En France : tentation naturelle du pouvoir de vouloir écarter les contre-pouvoir. D’où il y a des gardes-fou : séparations des pouvoirs et constitution.
    Les tentatives d’un exécutif de faire taire des contre-pouvoirs... les gouvernements ne comprennent pas comment ça marche Internet." Pour eux c’est" une entité plutôt qu’un outil au service de tous et dela democratie : " Internet ça nous emmerde donc on l’enlève !". C’est pas seulement contrôler internet ou volonté d’industriels mais ... avancer main dans la main, c’est ça qui fait peur."

6. Question sur la consommation culturelle

  • J.Zimmerman : "Vivendi Universal combat le P2P alors qu’il l’utilise (World of warcraft - Blizzard) car c’est le moyen pour mettre à jour ses propres produits. Le P2P ils ne peuvent pas le contrôler. La radio ils pouvaient en soudoyant les DJ, acheter des espaces et dans la distribution physique en reservant des rayonnages. Alors qu’un réseau decentralisé n’a pas de centre et donc pas de point de contrôle. Et ça ça les embête car leurs modèles économiques étant basés sur ces points de contrôles. Les réseaux P2P, il faut re-apprendre que internet c’est ça et ça sert à ça, Internet est un réseau d’accès et d’envoi. [...] Si on abandonne c’est comme "La liberté de la presse qui ne s’use que si on ne s’en sert pas"... et là c’est pareil. Bitorrent, c’est mathématiquement la solution la plus efficace de partager.
    Sauf qu’après 15 ans de lutte, que le P2P c’est mal et qu’on vous surveille et qu’on va tout couper, Hadopi intimide et on avait sous estimé l’impact.
    on savait qu’Hadopi c’était un échec mais les gens ont perdu le sens du partage, on sous estimait l’intimidation sur les gens et
    les gens sont partis sur megauplaod "comme ça héhé ils m’auront pas. Si je paye c’est que ça doit être légal".
    Il est de notre devoir qu’Internet c’est le P2P. Il faut être fier, l’assumer. Internet libre et universel, que nous aimons, un bien commun.

Fin - 22H30

article rédigé par valérie Dagrain
Les liens sont rajoutés par Valérie Dagrain et les sources documentaires citées par Jeremy Zimmerman sont dans le texte, en référence (CF).

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Le contexte : Jardin Numérique est un événement ouvert, gratuit et participatif qui défend la créativité au quotidien, l’accès aux technologies et le partage des savoirs : du 1er au 4 février à Rennes. Conférence et informations sur le site des Champs Libres.

Des informations media : Présence de radio campus Rennes, équipe média du jardin numérique, Hacknowledge et écouter la conférence (podcast) des Champs-Libres.

Les participants : Environ 300 personnes, des abonnés aux conférences des Champs Libres "d’habitude il n’y a pas autant de monde et là je suis étonnée car il y a beaucoup de jeunes. On voit qu’Internet c’est important pour eux et qu’ils sont mobilisés sur des questions politiques" (rapporté par N.B), "depuis le site internet "On va sortir" nous sommes 30 personnes a être venu pour la conférence" et il y au eu aussi la "mobilisation des associations locales comme le GUL Actux et le hackerspace Hacknowledge ainsi que Breizh-entropy, des animateurs pédagogiques et scientifiques, des informaticiens, des artistes qui étaient notamment présents durant les journées Jardin numérique", "près de 30 à 50 personnes ont continué d’échanger suite à cette conférence". (rapporté par V.D, organisateurs et associations locales).

Les photos par Valérie Dagrain- licence cc-by-sa - 2012

Des définitions

"Le Stop Online Piracy Act (SOPA), aussi connu sous le nom de H.R.3261, est une proposition de loi proposée à la Chambre des représentants des États-Unis le 26 octobre 2011 par le représentant républicain Lamar S. Smith. Ce projet de loi vise à élargir les capacités d’application du droit d’auteur et des ayants droit pour lutter contre sa violation en ligne et les contrefaçons1. Examiné par la commission des affaires juridiques de la Chambre des représentants (en) à la mi-janvier 2012, il s’inscrit dans la lignée d’une disposition antérieure, le PRO-IP Act de 2008. Une proposition similaire a été déposée devant le Sénat, sous le nom de PROTECT IP Act
[...]
Reactions : Le SOPA a reçu un accueil défavorable de la part des principaux acteurs d’Internet, mais aussi de ses pères fondateurs qui ont publié une lettre ouverte au texte. Des professeurs de droit tels que Mark Lemley de l’université Stanford ont publié en novembre 2011 une lettre ouverte soulevant des points d’inconstitutionnalité8. Un mois plus tard, Mark Lemley de l’université Stanford, David S. Levine de l’Université d’Elon et David G. Post de l’Université de la Temple University publient dans la Stanford Law Review (en) un article intitulé « Don’t Break the Internet »9, traduit en français : « Sopa, tout le monde est concerné  ». Google, Facebook, Yahoo !, eBay, AOL, Twitter, LinkedIn, Mozilla Foundation et Zynga ont co-signé, le 15 novembre 2011 une lettre ouverte contre le SOPA10,11.
Le site Wikipédia en anglais, sur une proposition de son co-fondateur Jimmy Wales le 10 décembre 201112 et suite à un débat interne, a été rendu indisponible pendant la journée du 18 janvier 2012 afin de protester contre les projets SOPA et PIPA et de sensibiliser les utilisateurs aux enjeux de ces deux propositions de loi, ce qui est fait le 18 janvier 2012. "
Sources : http://fr.wikipedia.org/wiki/Stop_Online_Piracy_Act

PROTECT IP Act (PIPA, titre au long : Preventing Real Online Threats to Economic Creativity and Theft of Intellectual Property Act of 2011, aussi connue sous le nom de S. 968, est un projet de loi américain proposé au Sénat le 12 mai 2011 par le sénateur démocrate Patrick Leahy soutenu par onze co-sponsors.
Le but affiché de ce projet de loi est de donner des outils au gouvernement américain et aux détenteurs de droits pour limiter l’accès aux sites dédiés au piratage et aux contrefaçons (en anglais : « rogue websites dedicated to infringing or counterfeit goods »), surtout ceux qui sont hébergés hors des États-Unis1.
Sources : http://fr.wikipedia.org/wiki/PROTECT_IP_Act

Après SOPA et PIPA aux États-Unis, ACTA arrive au Parlement européen
Submitted on 23 janv. 2012 - 10:39http://www.laquadrature.net/fr/apr-s-sopa-et-pipa-aux-tats-unis-acta-arrive-au-parlement-europ-en

Comment vaincre ACTA :

  • en informant : conférences, débats, recueil de témoignages...
  • Après avoir diffusé des flyers sur le campus de Rennes 2 pour annoncer la conférence ’Qui veut contrôler l’interneté", voici les réactions : "j’ai pas Internet donc ça me concerne pas" ; "c’est bon, je contrôle l’Internet" et très majoritairement des étudiants inquiets qui n’ont pas compris ce qu’il se passait sur ACTA du fait des actions des anonymous et de megaupload "c’est aux gens à faire attention et ne pas donner leur temps sur ces sites sans faire attention comment récupérer leurs données". Les étudiants parlaient surtout de ces sujets au travers d’Hadopi et ne connaissent pas encore le dossier ACTA. Mais suite aux mouvements de contestations aux USA contre SOPA, les craintes que de telles propositions arrivent en Europe les inquiètent de plus en plus.
  • Cette conférence a dynamisé des collectifs et association locales comme Actux (GUL Rennais), le hackerspace Hacknowledge (asso Rennaise), Briezh-Entropy et nombreuses autres personnes.
  • Une rencontre pour le 10 fev. a été initiée mi-janvier, pour discuter, échanger de ces sujets, sur Rennes 1. Lire l’annonce et coordonnées pour participer sur le site @-brest.
Posté le 4 février 2012 par Valérie Dagrain

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