Les fab labs, incubateurs de futur

Fablab, agriculture durable et robot rencontre avec Gaétan Sévrac

FabLab Toulouse Conférence réunit jusqu’à dimanche un très beau plateau d’intervenants qui gravitent autour des fab labs, ces mini-usines citoyennes collaboratives de fabrication à la demande.

Rencontres.

Reprise d’un article de Sabine Blanc et Ophelia Noor publié sur le site Owni
magazine de journalisme numérique en creative commons

Étudiant en informatique et robotique, Gaétan Sévrac développe un projet de robot pour aider l’agriculture durable. Le jeune Toulousain n’a rien à voir avec le milieu agricole : il a eu cette idée en discutant avec des exploitants à la fête des asperges de Pontonx-sur-l’Adour en 2010 qui lui ont fait part du manque de main d’oeuvre pour faire certaines tâches. C’est grâce à Artilect, le fab lab toulousain, qu’il a pu développer une première maquette.

Présentez-nous votre concept.

Naïo technologies développe un projet de petit robot autonome, compagnon des maraîchers qui les aidera dans les tâches quotidiennes répétitives et coûteuses, en temps et en argent. Pour l’instant, nous avons identifié une application : désherbage. Cela servira aussi pour l’entretien, la récolte et l’identification des besoins pour le suivi des cultures (monitoring et aide à la décision). Par exemple, quand mettre des intrants (pesticides, engrais, etc ), pour cibler au plus juste et éviter le gaspillage en traiter uniquement la parcelle qui a besoin. Nous voulons rapprocher l’agriculture des nouvelles technologies, entre le tout bio et l’agriculture intensive, sans passer par des machines très chères, comme celles qui existent actuellement et sont rentables uniquement pour de grosses exploitations. Nous visons un produit intermédiaire. Actuellement on importe des oignons de Chine, notre projet permettrait de relocaliser.

Comment est-il reçu dans le milieu des agriculteurs ?

La problématique les intéresse mais ils sont incrédules sur la faisabilité technique. Ils voient ça comme une économie de main d’œuvre, qu’ils pourront utiliser pour optimiser le temps de travail et la gestion de la main d’oeuvre, et se libérer du temps libre mais ils veulent voir un prototype avant. Il y a aussi une méfiance par rapport à l’autonomie, ils aiment garder le contrôle.

Quelles sont les prochaines étapes, quels obstacles devrez-vous passer ?

Nous avons validé la preuve de concept, nous allons ensuite fabriquer un prototype fonctionnel, soutenu par l’Icam, une école d’ingénieur toulousaine et pour la partie déplacement autonome et analyse d’image par leLAAS-CNRS à Toulouse aussi. Il devrait être prêt mi-2012 pour le tester pendant la saison des cultures.
L’autonomie dans un milieu ouvert, le champ, ce qu’on appelle la gestion des aléas, est un des principaux problèmes. Nous voulons aussi maîtriser le coût de la technologie pour que le produit reste accessible, on vise moins de 20.000 euros.

Existe-t-il des projets dans le même état d’esprit ?

[Il réfléchit un temps] Aux Etats-Unis, un des fondateurs du ménager robot ménager Roomba prépare des robots pour le transport de charge[en].

Que pensez-vous de l’explosion des fab labs ?

C’est génial pour combler les lacunes ! Chez Artilect, nous avons trouvé des experts gratuitement pour faire un premier projet, sans argent.

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Posté le 23 octobre 2011

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