Réutilisation créative des données ouvertes

Neelie Kroes, vice-présidente de la Commission européenne, a remis leurs récompenses aux lauréats des concours Open Data Challenge et Hack4Europe ! au cours de la Digital Agenda Assembly qui s’est tenue à Bruxelles les 16 et 17 juin 2011. Des entreprises, des concepteurs, des programmeurs, des développeurs, des journalistes, des chercheurs ainsi que des membres du grand public venus de toute l’Europe ont participé aux deux concours sur les données ouvertes, présentant leurs idées pour la réutilisation créative des informations provenant du secteur public et des données culturelles ouvertes. Les organismes publics européens créent des milliers de jeux de données tous les ans, qui peuvent aussi bien concerner la manière dont sont dépensés les fonds publics que la qualité de l’air que nous respirons. Ces données peuvent être réutilisées dans toutes sortes de contextes, par exemple des systèmes de navigation, des prévisions météo ou encore des applications destinées aux voyageurs.

La réutilisation des données ouvertes est un objectif prioritaire de la stratégie numérique pour l’Europe. Pour rendre les données publiques plus largement accessibles et disponibles dans toute l’Europe, la Commission prévoit de réviser en 2011 la directive concernant la réutilisation des informations du secteur public (directive PSI) afin de libérer tout le potentiel économique de ces informations.

Mme Kroes a déclaré : « Je suis impressionnée par la créativité qui s’exprime ici pour la réutilisation intelligente des données de nos administrations publiques et des collections numériques de nos institutions culturelles (bibliothèques, archives, musées). Les données publiques sont précieuses pour l’innovation, comme le démontrent clairement les lauréats d’aujourd’hui. »

Les concours Open Data Challenge et Hack4Europe ! ont été organisés dans le cadre de la stratégie de la Commission en faveur d’un plus large déploiement et d’une utilisation plus effective des technologies numériques. La réutilisation des informations du secteur public et des données ouvertes sera l’un des principaux moteurs du développement des marchés de contenus en Europe, créant de nouveaux débouchés commerciaux et de nouveaux emplois, tout en offrant aux consommateurs un plus grand choix et un meilleur rapport qualité-prix. Dans l’UE, le chiffre d’affaires annuel des données publiques réutilisées (gratuitement ou contre paiement) est estimé à au moins 27 milliards d’euros.

L’Open Data Challenge

Organisé par l’Open Knowledge Foundation et l’Open Forum Academy sous les auspices de l’initiative Share-PSI, l’Open Data Challenge a invité les concepteurs, les développeurs, les journalistes, les chercheurs et le grand public à proposer des utilisations innovantes ou intéressantes pour les données publiques ouvertes. Au total, 430 contributions de toute l’UE ont été reçues. Les quatre catégories de contributions, récompensées par 20 000 euros de prix au total, étaient les suivantes : applications, idées, visualisations et jeux de données publics. Les lauréats ont été sélectionnés par un jury d’experts en données ouvertes comprenant notamment Sir Tim-Berners-Lee, l’inventeur du World Wide Web.

Les lauréats de l’Open Data Challenge

  • Applications : Eva Vozarova, de la Fair-play Alliance, Slovaquie, a développé une application permettant de rendre plus transparentes les procédures de marchés publics.
  • Idées : Jonas Gebhardt, de l’université de Potsdam, Allemagne, a développé une application mobile permettant aux citoyens de s’informer plus facilement sur la planification urbaine dans leur quartier.
  • Visualisations : Oliver O’Brien de l’University College London, Royaume-Uni, a développé une application permettant de visualiser la disponibilité des vélos urbains à chaque station de location, dans 30 villes du monde.
  • Jeux de données du secteur public : Codrina Maria Ilie, de l’Institut national de recherche et de développement pour la protection de l’environnement, Roumanie, a développé une application qui permet de rassembler des milliers de vieilles cartes historiques, munies des références spatiales correspondantes.

Hack4Europe !

Hack4Europe ! a été organisé par l’Europeana Foundation et ses partenaires, le Collections Trust, le Museu Picasso, le Poznan Supercomputing and Networking Centre et le Swedish National Heritage Board. Il s’agit d’une série de « hack days » (journées d’« impro informatique ») qui se sont tenues à Londres, Barcelone, Poznan et Stockholm du 6 au 12 juin, et qui ont permis d’explorer, dans un environnement stimulant, les possibilités qu’offrent les données culturelles ouvertes pour favoriser le développement social et économique de l’Europe. Les 60 participants étaient pour l’essentiel des PME telles que des agences de développement web, des développeurs d’applications, des développeurs de logiciels et d’autres entreprises actives dans le domaine numérique. Se sont joints à eux non seulement des développeurs du secteur du patrimoine culturel, désireux de créer de nouvelles manières d’inciter le public à utiliser les ressources culturelles en ligne, mais aussi certains acteurs de grand calibre tels que le Google Technical Group et le Yahoo Research Group en Espagne.

Les lauréats de Hack4Europe !

  • Royaume-Uni : Michael Selway de System Simulation Ltd., qui a développé une application pour obtenir de meilleurs résultats de recherche depuis Europeana à partir des appareils Android.
  • Espagne : Eduardo Graells de l’Universitat Pompeu Fabra/Yahoo ! Research Barcelone, qui a créé un « Timebook » pour les personnages historiques. Son application intègre du contenu d’Europeana et de DBpedia et le présente sous une forme conviviale, avec pour chaque personnage, ses citations présentées sous forme de « posts », les personnes qui l’ont influencé – sous la forme d’« amis », ou encore des photos de ses œuvres.
  • Pologne : Jakub Jurkiewicz d’iTraff Technology. Sur la base du jeu de données d’Europeana, ce lauréat a développé une application capable de traiter la photo de n’importe quelle peinture prise dans un musée et qui en donne, après quelques instants, une description dans toutes les langues de l’UE, et même à haute voix.
  • Suède : Martin Duveborg du Conseil national du patrimoine suédois, qui a développé pour Android un système pleinement fonctionnel de recherche d’Europeana basé sur la géolocalisation. Les utilisateurs peuvent prendre des photos et les associer à des objets existants d’Europeana. Via une fonction intégrée permettant de superposer de nouvelles photos aux images d’Europeana, l’application permet de visualiser la transition entre le passé et le présent. Les nouvelles photos sont envoyées avec la position GPS, ce qui permet à l’application de servir en outre d’outil de balisage géographique (geotagging).

Que fait la Commission pour promouvoir l’utilisation des informations du secteur public ?

La promotion de la réutilisation des informations du secteur public est un effort collectif, et la Commission est consciente qu’elle peut en faire plus pour mettre ses propres données en ligne. Récemment, elle a publié un tableau de bord numérique permettant de visualiser les progrès accomplis après un an par l’UE et les États membres en direction des objectifs de la stratégie numérique pour l’Europe. Conformément à sa volonté d’adopter une stratégie de données ouvertes, la Commission européenne a publié en ligne les jeux de données et les statistiques dont elle dispose et qui figurent dans le tableau de bord, permettant ainsi à quiconque de réaliser sa propre analyse et d’en tirer ses propres conclusions.

Dans un proche avenir, la Commission va également présenter des propositions pour un portail paneuropéen faisant office de point d’accès unique pour les données publiées en ligne par les États membres.

Pour plus d’informations :

 

publié le 18 juin 2011

licence de l’article : Contacter l’auteur