apprendre la coopération ? un retour de la formation animacoop 3

"Cooperari Melior pluribus" Enjeux et problématiques de la transmission de la coopération

Et oui la coopération en latin ce n’est pas très facile, mais même en français cela ne l’est pas beaucoup plus ! Transmettre la coopération c’est un art qui ne s’improvise pas. Cela suppose de bien prendre en compte les enjeux et les problématiques et de mettre en place tout un panel de méthodes et d’outils adaptés pour inciter le plus grand nombre à participer.

Un article repris de la lettre de le formation animacoop 2011 en Languedoc Roussillon, organisée par Outils Réseaux

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Enjeux et problématiques de la transmission de la coopération

"Tout est à réformer et à transformer. Mais tout a déjà commencé sans qu’on le sache encore. Des myriades d’initiatives fleurissent un peu partout sur la planète. Certes, elles sont souvent ignorées, mais chacune, sur sa voie apporte reliance et conscience. Travaillons à diagnostiquer, à transformer. Travaillons à relier, toujours relier !" Edgar Morin, La Voie

Pourquoi coopérer ?

Mise en commun : On peut avoir besoin de coopérer parce qu’on veut souder une équipe ou plusieurs acteurs dispersés géographiquement qui partagent un projet commun. Comme c’est le cas pour le Réseau Messicole (voir témoignage), la rencontre occasionnelle en présentiel n’apparaît pas suffisante pour créer une dynamique coopérative et la survie du réseau peut parfois même être en jeu si une dynamique coopérative n’est pas mise en place et partagée par les membres.

  • Approche actuelle de la coopération : Si la coopération a toujours existé, la coopération aujourd’hui, surtout si elle s’appuie sur les nouvelles technologies relationnelles, est une nouvelle approche qui permet de dépasser les limites des organisations hiérarchiques et de mobiliser un grand nombre de personnes sur des intérêts partagés. On le voit bien avec des réseaux comme Wikipédia ou Tela Botanica, pour ne citer que des grands réseaux coopératifs bien connus. Reste que ce n’est pas dans notre culture commune de coopérer, culture qui reste marquée par l’influence des cultures hiérarchiques bureaucratiques et managériales.
  • Un nouveau mode d’agir : Tout d’abord pas de coopération sans une perspective commune, des besoins identifiés, une pertinence par rapport au public auquel il s’adresse. Cela suppose une vision commune, une structuration commune du projet et des intérêts partagés. Si ces aspects sont communs à toute conduite de projet, ces autres aspects révèlent un nouveau mode d’agir : donner envie de participer, créer de l’abondance, être dans une logique d’attention plus que d’intention, reconnaître le rôle clé (mais attention pas trop) de l’animateur...
  • Résolution des tensions : la coopération peut être une ardente obligation pour un groupe. Mais reste qu’on coopère entre humains, tributaires de leurs émotions et passions, et qui peuvent avoir des intérêts divergents pas forcément avoués. Derrière la coopération peuvent se profiler des enjeux de pouvoir, des peurs cachées de perdre du pouvoir, de ne plus être reconnus, de ne pas savoir utiliser les outils.
  • Difficulté d’accès des outils : l’appropriation des outils de la coopération ne va pas de soit. Dans l’histoire de l’informatique des organisations, combien de systèmes informatiques lourds et inopérants, d’outils inutilisés..., si les outils du web 2.0 passent pour être faciles d’accès pour tout un chacun, reste que cela reste souvent encore affaire de bricoleurs, sinon d’experts du numérique. Aussi, cela suppose un minimum d’acculturation, sans oublier qu’il y aura toujours une part de rébarbatifs, voire certains publics exclus du numérique.
  • Une nouvelle culture : Si le passage d’un mode d’organisationnel à l’autre est toujours une difficulté et nécessite d’aménager des temps d’adaptation (la fameuse culture du changement), en matière de coopération il s’agit de transmettre un autre mode de fonctionnement, un autre paradigme de l’action, une autre culture. Ce n’est pas évident, mais pour nous, stagiaires à Outils Réseaux, nous pouvons témoigner que l’enjeu en vaut la chandelle et que quand on a goûté à la coopération on n’a plus envie de revenir en arrière. Encore faut-il faire ses premiers pas dans la coopération, tant individuellement que collectivement, et une fois qu’on a démarré, renforcer la coopération pour en maîtriser les arcanes.
Posté le 9 juin 2011

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