La newsletter de la formation 2

Animacoop : Productions de la formation "Animer un projet collaboratif"

un texterepris du site outils réseaux retraçant la co-production de la seconde session d’animacoop

une lettre sous licence CC by sa

Depuis septembre 2010, 15 animateurs de réseaux et de projets coopératifs suivent une formation sur l’animation de projets collaboratifs. Organisée en co-production par l’association Outils-Réseaux et BIPEDD, et dans le cadre d’un appel à projets de la Délégation aux Usages de l’Internet (voir animacoop.net). Cette formation se déroule en grande partie à distance : les contenus proposés doivent permettre à chaque participant d’avancer sur un projet coopératif concret. En parallèle, chacun peut trouver un appui et conseil dans de petits groupes d’échanges des pratiques : un lieu d’exercice à la coopération. De ces échanges et réflexions apparaissent des problématiques transversales, communes à la pratique professionnelle de nombreux animateurs de réseau.

Nous présentons ici le fruit de leurs coopérations. Tous encouragements, critiques, diffusions sont les bienvenus.

Lancer un réseau coopératif : une animation en finesse

Articuler individuel et collectif, méthodes d’animation classique et techniques collaboratives en ligne : pour donner des chances à son réseau de durer, l’animateur devra en permanence jouer en finesse. Un réseau coopératif ne s’anime pas comme une institution hiérarchisée. Voici quelques méthodes et outils pour inscrire de la coopération dès le début de son histoire, ainsi que des témoignages de stagiaires.

  • Traditionnels et en ligne : méthodes et outils du réseau

Un réseau n’est pas une somme d’individus séparés. Il vise à articuler l’individuel (ses attentes, objectifs, intérêts, etc.) et le collectif : attentes mutuelles, enjeu commun, actions communes. Pour créer de la cohésion dans le groupe, l’animateur peut travailler sur des situations d’estime (par exemple en demandant qui est spécialiste de quoi). On avance mieux en s’appuyant sur la ressource individuelle et collective (points communs, complémentarités) et en la développant. Il cherchera aussi à repérer les degrés de motivation des uns et des autres pour s’appuyer, dans cette construction, sur les plus "moteurs".

  • Le réseau, la coopération : zoom sur deux notions

« Un assemblage d’acteurs libres qui entretiennent entre eux une communication forte » : selon Claude Neuschwander (ancien patron de Lip), un réseau digne de ce nom suppose pour les membres un intérêt commun, une compréhension partagée, une crédibilité mutuelle et des entrées-sorties "libres". Il se distingue d’une organisation où les rôles sont précis : dans un réseau, un même individu pourra y tenir plusieurs rôles, les liens ne sont pas formalisés, la frontière avec l’environnement est floue, la coordination de l’action est faible, de même que la hiérarchisation des rôles.

Entretenir une dynamique coopérative

Un réseau est un système complexe tout à la fois "fluide", fait de relations humaines, de processus de mûrissement d’idées, de création collective, ... et "solide", reposant sur une organisation et des supports.

Faire vivre, animer un réseau procède d’une alchimie évidemment plus compliquée que la simple utilisation d’un outil technique.

Les animateurs de réseau collaboratifs à distance ne vivent pas dans un monde virtuel. Ils sont d’abord confrontés à des questions d’animation de groupes humains et non à des questions technolologiques. Au coeur de leurs préoccupations premières il y a la mise en dynamique au sein de groupes de personnes et la construction de nouveaux savoirs par la circulation choisie et partagée des informations. Ce sont ces deux fenêtres que nous ouvrons ci-après.

  • Techniques d’animation de réunions

Combien de réunions mortelles, ennuyeuses, combien de défections et de démissions faut-il, avant que l’on ne se décide à changer de mode de rencontre en réunion ? En ce domaine, on mesure la capacité humaine de résistance au changement. Et pourtant il en existe de la ressource : des livres de recettes, des histoires d’échecs. Alors comme dirait Einstein (ou bien Lao Tseu ?), si le problème résiste c’est que la question est mal posée.

  • Veille informative
    Fertiliser la vie d’un réseau par une veille informative.

Au delà des rencontres entre les membres, la vie d’un réseau se fertilise avec l’échange et la circulation d’informations en son sein, se nourrissant de ce que lui apportent chacune des personnes qui le constitue. Cela peut se faire de manière passive, mais il en ira autrement mieux si une fois passés les premiers échanges pour mieux se connaître le groupe se rassemble autour d’un travail actif de collecte et de partage d’un savoir commun, ce qui pourrait s’apparenter à de la veille.

Coopérer, même en environnement contraint : Les leçons du terrain.

« La tolérance n’est pas une concession que je fais à l’autre, elle est la reconnaissance du principe qu’une partie de la vérité m’échappe. » (Paul Ricoeur)

Dans les structures publiques et les fédérations, de nombreux réseaux professionnels sont créés pour restructurer le travail ou développer de nouveaux services.
Lorsqu’elle est impulsée par une volonté politique au sein d’une structure hiérarchisée, le démarrage et l’entretien d’un réseau coopératif rencontre des contraintes spécifiques.
Les animateurs de réseaux se sentent parfois isolés et se posent un certain nombre de questions :

  • comment collaborer et coopérer dans un système hiérarchisé et planifié ?
  • comment impulser les échanges dans des structures où le pouvoir est centralisé, même si l’on n’a aucun pouvoir décisionnel ?

Voici nos réflexions, issues de travaux de groupe sur les solutions et les marges de manœuvre mobilisables pour faire évoluer le système en douceur.

La fonction de coordination

Dans les structures hiérarchisées, les acteurs sont habitués au système pyramidal et au contrôle. Le pouvoir centralisé rends les étapes de validation chronophages et le système bien connu des navettes devient vite laborieux... En système contraint, la coopération implique donc un changement culturel.

  • Des TIC pour coopérer

Utilisés de manière "ouverte", les outils coopératif TIC peuvent faire peur à certains élus, administrateurs d’associations, salarié-e-s, etc.

Pour les présenter et les pratiquer, la prudence et beaucoup d’astuces sont nécessaires.

Ont participé à l’écriture de cette newsletter : Laure Abadie, Rémy Casteran, Didier Chretien, Thomas Durpessoir, Bertrand Fritsch, Elisabeth Lécroart, Clarisse Picandet, Marie-Pierre Terrisse,

A partir de travaux de groupes :

  • La marrée haute (Salem Aba, Rémy Casteran, Didier Chretien, Thomas Durpessoir, Elisabeth Lécroart, Marie-Pierre Terrisse)
  • Le soleil and Co (Laurent Assathiany,Pascal Hendrikx, Xavier Horcholle, Léo Pichon)
  • Le groupe de : Laure Abadie, Carole Danfossy, Clarisse Picandet, Bertrand Fritsch, Elzbieta Sanojca)
Posté le 22 mai 2011

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