Les centres d’accès communautaire à Internet au Québec et l’innovation

Un article repris d’un texte de Communautique

Les citoyens au coeur de l’innovation

Les Centre d’accès communautaire à Internet (CACI), situés dans des
écoles, les bibliothèques, les centres communautaires sont gérés par des
partenariats entre les gouvernements provinciaux et territoriaux et des
organismes à but non lucratif. Ils constituent une amorce de laboratoire
vivant d’innovations ouvertes en technologies citoyennes, à l’instar de
l’effervescence des laboratoires vivants d’innovations ouvertes (open
living labs) en Europe et plus particulièrement ceux entourant une
utilisation novatrice des technologies (CitiLab et FabLab de Barcelone,
Citizenlab et Center for Social Innovation de Toronto, Futurelab de
Bristol).

Les CACI sont des espaces d’émergence, d’incubation, d’intermédiation et
de recherche. Ils constituent une amorce de carrefours d’expertises en
processus d’innovation centrée usager. Un concept qui favorise la création
de nouvelles technologies citoyennes.

Ils rejoignent un collectif d’acteurs du numérique (professionnels,
praticiens, amateurs, entrepreneurs issus des milieux du communautaire, de
l’entreprise, de l’université, de la culture).

Ils offrent un espace physique implanté dans une communauté (quartier,
ville, village) qui est à la fois :

  • un lieu de référence de la culture de l’innovation et sociale par la
    technologie
  • un lieu de rencontre des différents acteurs publics et privés des TIC
    entre eux et avec des communautés d’usagers : facilitateur de rencontres
    entre professionnels et amateurs, entre concepteurs et usagers entre
    usagers.
  • un lieu de partenariat public/privé/citoyen
  • un lieu de travail collaboratif pour l’innovation émergente : incubateur
    d’innovation ouverte et sociale par les technologies.
  • un lieu de recherche/veille/éducation/formation et autoformation
    permanente : observatoire et éducateur.

Ils peuvent constituer, s’ils sont soutenus dans la nouvelle économie
numérique, des lieux de référence de la culture de l’innovation ouverte et
sociale par la technologie, non seulement pour les acteurs professionnels,
experts, usagers des TIC de première ligne : idéateurs, concepteurs,
producteurs, formateurs. mais aussi pour :

1 . les résidents du quartier, de la ville, du village
2 . les milieux communautaires et bénévoles,
3 . les pouvoirs publics ;
4 . le public en général.

L’apparition des concepts d’« innovation » et de « créativité sociale »
dans les années 1950 et 60 dans les cercles économiques faisait suite aux
théories de Schumpeter qui, dès 1934, voyait dans l’innovation une façon de
sortir le capitalisme des crises cycliques et de relancer le développement
et la compétitivité. La « découverte » d’alors était que l’innovation
n’était pas le seul fait des entreprises mais pouvait être externalisée. Au
début ce sont les universités qui devaient être ces nouveaux lieux
d’incubation mais avec le temps on s’est rendu compte que l’innovation
pouvait émerger d’une « créativité sociale » diffuse dans la population.
Cette créativité s’exprime dans des « bassins créatifs » (« clusters »,
etc.). Ces « bassins créatifs » sont composés d’« une multitude de sujets,
idées, connaissances, de formes de communication, de socialisation et de
valeurs ». Les concepts d’« innovation centrée sur l’usager » font partie
de ce nouveau paradigme.

Posté le 8 juillet 2010

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