Forum des usages coopératifs

Géolocalisation collaborative à Yverdon les bains

Interview de Xavier Mérour recueillie par Cécile Bothorel

La tendance actuelle du web est d’être un espace d’échange et d’expression multimédia. De nombreux services grand public voient le jour, tant en mobilité que sur le web. Les collectivités s’inscrivent elles-mêmes dans ce mouvement et y trouvent un moyen de relever de nouveaux enjeux territoriaux.

L’Association pour le Système d’Information du Territoire Vaudois www.asitvd.ch explore actuellement des processus de démarche collaborative autour de l’objet "carte" pour créer du sens, des échanges et de la connaissance sur un territoire. Le projet de "Gestion collaborative du domaine communal" en est un exemple.

Une interview de Xavier Mérour qui participera à distance à la session cartes ouvertes du Forum des usages coopératifs

1) La commune d’Yverdon Les Bains a lancé un projet de géocollaboration entre les habitants et les Services Techniques. En quoi consiste l’initiative ? D’où est venue cette idée ?

L’objectif est de créer un espace collaboratif en ligne entre les citoyens d’une commune et les services techniques de celle-ci pour faciliter le signalement d’un dysfonctionnement ou une dégradation sur le domaine public. Actuellement en test grandeur nature sur la commune d’Yverdon-les-Bains, deux thématiques sont disponibles : l’éclairage public et les places de jeux. Ainsi le citoyen peut directement sur une interface cartographique signaler un problème associé à une thématique qui sera notifié au service technique concernée. A charge de ce dernier de répondre au signalement et de faire le nécessaire sur le terrain pour corriger ou améliorer l’objet signalé. Une fois fait, le citoyen est averti que son signalement a été traité.

A la différence d’un signalement classique par téléphone ou email, l’interface permet à tout citoyen de connaître les signalements en cours sur le territoire communal, et donc de partager une vision commune à tout moment. Ceci évite également d’avoir plusieurs signalements successifs pour un même problème identifié.

2) Comment le projet est-il accueilli par les habitants ?

Les premiers retours montrent que les habitants d’Yverdon-les-Bains sont enthousiastes pour ce type de démarche, qui permet entre autre de mieux exprimer certaines préoccupations du quotidien auprès de la commune. C’est donc un point très positif pour les deux parties.

3) Comment ce projet a-t-il été mené à bien ? Comment impliquer les habitants ?

Y’a-t-il eu des difficultés particulières pour concrétiser l’idée ?
Sur une idée de l’ASIT VD (Association pour le Système d’Information du Territoire vaudois), un travail de diplôme a été confié à un étudiant de la HEIG-VD (Ecole d’Ingénieur du canton de Vaud, filière géomatique) au printemps 2009 pour la réalisation du prototype. La commune d’Yverdon, très intéressée, a rapidement rejoint le projet et a souhaité y prendre une part active. C’est ainsi que le travail de l’étudiant s’est transformé en projet opérationnel avec la réalisation d’une version fonctionnelle pour un test grandeur nature, actuellement en cours (mars-septembre 2010).

L’implication des habitants a pu se faire grâce à un travail de communication via les médias locaux avant tout (télévision, journal de la commune, journaux). Le bouche à oreille aidera sûrement à mieux faire connaître l’interface.

4) Quelles enseignements tirer de cette initiative ? Quels conseils donner aux communes qui souhaiteraient se lancer dans l’aventure ?

Ce projet montre que l’Internet et les démarches participatives en ligne dessinent de nouveaux horizons pour la gestion d’un territoire donné (à l’image d’une commune). Cela modifie les interactions entre les acteurs (habitants, services techniques,...) vers une forme d’intelligence collective qui profite à tous.

Bien sûr, tout est encore à construire, ce projet n’est qu’un galop d’essai qui doit être consolidé. Pour gagner en interactivité et crédibilité, d’autres thématiques devront être ajoutées sur l’interface (déneigement, nid de poule, signalétique routière, tags,...).

5) Quelles sont les évolutions prévues ?

A l’heure actuelle (mai 2010), l’interface est en pleine phase de test, il est donc encore trop tôt pour envisager les évolutions. Bien entendu, plusieurs idées circulent déjà, comme par exemple l’extension du service aux terminaux mobiles (Iphone, androïd,...) afin d’utiliser l’interface directement sur "le terrain" en intégrant l’usage du GPS et appareil photo disponibles sur tous les mobiles récents.

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Posté le 18 mai 2010

©© a-brest, article sous licence creative commons cc by-sa

Nouveau commentaire
  • Mai 2010
    09:32

    Géolocalisation collaborative à Yverdon les bains

    par Geoben

    Bonjour,

    j’ai entendu parler d’une expérience de ce type en Grande-Bretagne. Il est important de limiter les thèmes où les habitants peuvent intervenir, car les dysfonctionnements signalés qui ne peuvent pas être traités rapidement, retombent à la charge des services techniques : la liste de ’réclamations’ s’allonge, et les services techniques sont de moins en moins crédibles. Le fait de filtrer les informations reste donc très important. C’est là que des professionnels de l’information (géographique) peuvent avoir un rôle à jouer...