FORUM DES USAGES - TIC & ENTREPRISES EN TRANSITION

Les TIC, une nouvelle frontière pour l’entreprise

Quand les mails et les sites internet sont apparus à la fin des années 90, les initiés misaient sur de simples interfaces facilitant les échanges. Mais la deuxième révolution internet, celle du 2.0, a apporté plus que cela. C’est la préfiguration d’un véritable changement des limites sociales et organisationnelles touchant les individus et les organisations… big-bang dans les entreprises.

Le réseau social se substitue au mail et les communautés se recomposent, les liens détruits par la distance et le manque de communication se redessinent. L’internet a commencé à briser la frustration d’une société de plus en plus désocialisée. Loin d’éloigner les hommes, crainte originelle face au web, les technologies sont devenues un nouveau liant qui fait du monde un village et qui donne aux citoyens une nouvelle capacité d’accès à la connaissance. Cet accès à la connaissance, reconnu par certain comme la deuxième révolution Gutenberg, est porteur d’une nouvelle chance sociale et le gage d’une véritable démocratisation de la réussite.

La nouvelle société qui se dessine offre un nouvel accès au savoir et déstructure le vieux modèle pyramidal qui voulait que les sachant, souvent héritiers de privilèges sociaux, imposent aux non-sachant sans que finalement une vraie légitimité de compétence soit la règle. Ces nouveaux chemins du savoir font bousculer les organisations et pourraient faire naître une véritable élite démocratique qui ne devra sa réussite qu’à sa capacité à vouloir et à savoir. Ainsi les organisations (entreprises, institutions,…) vont devoir rapidement s’adapter sous peine de perdre leur cohérence interne, de se diluer dans la non-action et ainsi de disparaître.

Dans cette nouvelle société, les entreprises/organisations agiles vont saisir l’intérêt de porter leur développement sur la compétence et la confiance au-delà des frontières politiques, sociales et économiques. Elles vont surfer sur la vague de la réussite en acceptant de combiner le confort des salariés, l’ouverture d’esprit, la culture des compétences.

Le confort car il est aujourd’hui possible d’octroyer toutes les souplesses dans le mode de travail avec les NTIC : travail à domicile, rencontre en visioconférence, travail décorrélé des sacro-saints 9h-12h/14h-18h en semaine,….

L’ouverture d’esprit puisque les réseaux sociaux offrent des opportunités énormes mais difficilement rationalisables. Ces opportunités ne peuvent donc être saisies qu’au moyen d’un volontarisme et d’un laissez-faire acquis par les managers.

La culture des compétences puisque qu’avec le web chacun peut aller au bout de sa connaissance et subjuguer les modèles établis.

Nous allons donc vers un nouveau spectre organisationnel des entreprises dans lequel les valeurs de compétence, d’agilité et d’énergie prennent le pas sur l’organisation matricielle en vigueur jusqu’alors. Ne pas saisir l’opportunité pour subjuguer les risques de cette nouvelle vague c’est s’exposer à des difficultés humaines et donc économiques.

Si la mort des civilisations est associée à leur incapacité à s’adapter (Cf Ibn_Khaldoun - http://fr.wikipedia.org/wiki/Ibn_Khaldoun), qu’en sera-t-il des entreprises prises dans l’élan des nouvelles technologies ?

Cédric Williamson
http://twitter.com/cewilliamson

Posté le 12 mai 2010 par williamson

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