TIC et développement durable : quelles actions pour les collectivités territoriales ?

Une information reprise de l’observatoire Oten une fiche rédigée par Philippe OURLIAC publié le 7 juillet 2009, mise à jour le 17 juillet 2009.

Dans le cadre de son activité de production d’information à valeur ajoutée l’OTeN réalise des études annuelles. La présente étude [1] « TIC et développement durable : quelles actions pour les collectivités territoriales », réalisée en 2008 est téléchargeable en fin de page gratuitement (licence Creative Commons).

L’étude aborde un axe peu approché : à quoi peuvent servir les TIC, en matière de développement durable, du point de vue des collectivités territoriales ?.

La question est de plus en plus cruciale au moment où les enjeux d’aménagement des territoires et "numérique" sont, pour la plupart des régions de France, indissociables.

L’étude propose une approche en 3 phases dont la troisième aborde les principes d’actions, pistes pragmatiques en faveur des collectivités.

Synthèse

Quels impacts des TIC sur le développement durable ?

La première partie de l’étude examine quels sont les impacts des TIC sur le développement durable. A l’inverse d’une approche sectorielle, l’objectif du développement durable s’inscrit à l’intersection des sphères sociétale, économique, environnementale et de la gouvernance. La dimension transversale des TIC rend l’analyse des interactions entre ces quatre piliers difficile d’autant plus que l’influence du numérique sur l’économie ou sur l’organisation sociale est complexe à mesurer.

Les effets directs des infrastructures numériques sur l’environnement sont quant à eux de mieux en mieux connus et mesurés : consommation énergétique, toxicité des composants, etc. Ils sont partiellement compensés par les mesures des constructeurs et des politiques publiques comme la réglementation sur le recyclage (DEEE). En revanche, les effets indirects liés aux changements des processus de fabrication, de la distribution des produits ou des modes de transports (dématérialisation et virtualisation) sont encore difficilement quantifiables. Plusieurs études ont montré les gains relativement faibles issus du télétravail, du e-commerce ou en matière de consommation de papier.

Enfin, les effets rebonds (ou boomerang) mesurés par l’utilisation à grande échelle des technologies numériques sont encore plus difficilement quantifiables. Les améliorations de l’efficacité énergique grâce aux TIC peuvent être compensées par l’augmentation du nombre de produits ou services utilisés.

Une dernière approche vise à analyser la relation des TIC aux grands principes du développement durable : subsidiarité, précaution, participation, transversalité, etc.

Cette analyse montre que le principe de précaution, cher au développement durable, n’est pas toujours appliqué lors du déploiement des réseaux dès qu’un « risque sérieux sur la santé n’est pas avéré ». Quant à la subsidiarité ou à la participation, les TIC offrent de nouvelles perspectives mais présentent également des risques liés à leur dimension universelle ou à la fracture numérique.

L’analyse systémique des impacts des TIC sur le développement est donc complexe. Seule une mesure précise permet d’apporter des éléments d’analyse précis.

Une première approche quantitative est de calculer l’empreinte écologique ou réaliser un bilan carbone de ces infrastructures numériques. Les méthodes d’Analyse des Cycles de Vie permettent quant à elles de prendre en compte l’ensemble des flux nécessaires à la réalisation d’un nouveau service, de les quantifier en valeur de kg de CO2 émis et de les comparer à l’ancienne situation. Plus être plus rapide, l’utilisation d’indicateurs permet de suivre les progrès accomplis dans l’atteinte des objectifs de développement durable en faisant des comparaisons à différentes étapes clefs d’un projet.

Comment maîtriser les impacts directs des TIC sur le développement durable ?

La deuxième partie apporte aux collectivités territoriales les moyens leur permettant de réduire l’impact des infrastructures numériques sur l’environnement. Elle aborde la question de l’acquisition des équipements et fournit des éléments permettant de mieux gérer les déperditions énergétiques. Elle traite de la question des postes sur les différentes normes et l’avènement d’une informatique plus verte. Des solutions telles que la virtualisation, l’utilisation de clients légers, une meilleure gestion des données ou le choix de prestataires informatiques responsables sont présentés.

Elle rappelle enfin, à partir d’exemples d’initiatives, comment les collectivités peuvent intervenir pour gérer la question des « e-déchets ».

Comment mettre les TIC au service des politiques des collectivités locales en matière de développement durable ?

L’analyse des documents (agenda 21, charte, etc.) montre que les TIC restent peu utilisées pour traduire les politiques et les actions des collectivités territoriales en matière de développement durable. Cette troisième partie vise à donner des pistes et des orientations leur permettant de mieux prendre en compte les TIC dans les actions qu’elles mènent dans cette direction.

Elle aborde, à partir d’analyse d’expériences, une approche sectorielle sur les champs (transport, gestion des déchets, politique environnementale, sensibilisation des populations au développement durable, téléactivités, etc.).

Les documents sur le site de l’Oten

[1Contexte de l’étude Etude réalisée pour l’OTeN en 2008 par Benoît DUMOLIN (MEDIActeurs | Benoit.Dumolin@mediacteurs.net)

Posté le 27 août 2009

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