Une publication Marsouin de Virginie Lethiais (mars 2008)

Les relations de coopération interentreprises : mode de communication, nature des connaissances et proximité du partenaire. Une étude empirique.

Dans le cadre de ce projet, nous nous avons cherché à faire le lien entre le choix du mode de communication, la distance entre les partenaires et la nature des connaissances échangées, à partir de l’enquête « Entreprises et TIC » menée par MARSOUIN en 2006 auprès de plus de 2500 entreprises bretonnes de 10 à 250 salariés dans les secteurs de l’industrie (hors IAA), du commerce et des services.

Nous construisons un premier modèle, qui mesure la part de l’écrit dans les échanges (en opposition aux échanges oraux), afin d’identifier les déterminants de la codification des échanges. Les résultats sont consistants avec la littérature : la distance et la part d’informations génériques dans les échanges (en opposition à du savoir scientifique, du savoir-faire ou de l’expertise) augmente le degré de codification.

D’autre part, nous avons distingué les « moyens de communication » utilisés pour échanger avec les partenaires, opposant les rencontres physiques aux autres moyens de communications (technologies traditionnelles et « nouvelles » technologies), afin de déterminer dans quelle mesure et sous quelles conditions, les technologies peuvent se substituer aux rencontres physiques dans les relations de coopération. Conformément à la littérature, la nature des connaissances échangées (en particulier la nécessité d’échanger des informations tacites) n’est pas le seul critère déterminant dans le choix du mode de communication par les entreprises. En effet, nous montrons que la capacité de codification des échanges, l’éloignement et la multiplication des partenaires et surtout l’appropriation d’Internet par l’entreprise sont des facteurs qui favorisent la réduction des rencontres en face à face.

Depuis la fin des années soixante-dix, les coopérations interentreprises se sont multipliées mais aussi diversifiées, en réponse aux exigences croissantes de flexibilité, de réactivité et d’innovation imposées par les nouvelles contraintes du marché et en particulier par l’intensification de la concurrence (Moatti, 2002). Le SESSI (2005) estime ainsi qu’en France, au sein des groupes industriels, plus de huit entreprises productrices sur dix font partie d’un tel système de coopération. Dans le domaine des services aux entreprises, on évalue à 20% la part des entreprises engagées dans au moins une relation avec une autre entreprise (Lebon et Ballet, 2004). Si les plus grandes entreprises sont les plus concernées, les PMI ne sont pas en reste.

Posté le 23 mars 2008

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