Le CD Bureau libre à l’Université de Versailles : interview de Henri-Pierre Charles

Présentation

  • Henri-Pierre Charles est enseignant-chercheur à l’Université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines. Il travaille au sein du laboratoire de recherche au PRISM [1], et enseigne à l’IUT de Velizy dans le département Service et Réseau de Communication (SRC).

Comment avez-vous découvert le cédérom « Bureau Libre Free-eos » - comprenant des logiciels libres - et qu’est ce qui vous a plu dans ce projet ?

  • « Mr Claude Timsit, un collègue à l’université, avait des cédéroms Free-Eos dans sa valise et lors d’une pause il nous les a présentés. De là, ce qui nous a semblé intéressant dans ce logiciel, c’est de pouvoir sensibiliser les étudiants à ces outils ainsi que cette possible mise en commun des ressources."
  • Lors de ses présentations sur les logiciels libres, Henri-Pierre Charles n’avait pas de support physique : « ce côté pragmatique m’a plu dans le cédérom. Les nouveaux utilisateurs n’allaient pas plus loin avant. Ils ont conçu cela comme un cadeau, un outil de communication... cela concrétisait les idées que je présentais. »

Comment avez-vous organisé les moyens d’information sur ces logiciels ?

  • "Cette opération a été lancée lors de la rentrée universitaire 2005 et 2006, comprenant 10.000 Cédéroms à chaque événement.
    Une dizaine de partenaires ont participé lors de la première année de lancement en 2006, en 2007 ils étaient plus de trentaine. « Le regroupement de ces partenaires a permis de réduire considérablement les frais de conception des cédéroms ».
  • La diffusion des cédéroms de Free-eos a concerné tant les étudiants que les enseignants. Henri-Pierre Charles constate que les étudiants sont plus moteurs que les enseignants : « comme nous avons plus de 16000 étudiants, nous avons eu besoin de ces 10.000 cédéroms Free-Eos. Nous avons principalement souhaité sensibiliser les premiers cycles universitaires »
  • A chaque rentrée universitaire, les étudiants de première année assistent aux "amphis de rentrée ». C’est à cette occasion qu’Henri-Pierre Charles organise des présentations sur les logiciels libres. En prenant compte de chaque matière universitaire cela lui a permis de réfléchir « à l’adéquation des logiciels à présenter selon le public car il est difficile de trouver les centres d’intérêts immédiats de ces étudiants ».
  • Durant ses présentations à l’université, la diffusion du cédérom était accompagné d’un « flyer » produit localement. Ce « flyer » est un document présentant les outils libres contenu dans le cédérom et adapté au public universitaire.

Comment s’est passée la diffusion ? quels retours en avez vous eu ?

  • Lors de la diffusion du cédérom, Henri-Pierre Charles constate qu’il a passé un cap, « je suis passé d’un discours technique à un discours de communication ». Après la campagne de lancement en 2006, l’étude des sondages a permis de mieux préparer la campagne de 2007.
  • Parallèlement, durant les activités d’information sur ces outils, lui-même et ses collègues ont découvert des logiciels qu’ils ne connaissaient pas :

« En chimie, nous avons découvert le logiciel libre RASMOL], il est accessible depuis le site rasmol.org. Cet outil de visualisation graphique des molécules, mes collègues en ont besoin !. En statistique, j’ai découvert le logiciel R, disponible sur le site R-project.org. Je vais l’utiliser dans le cadre de mes recherches car habituellement les outils statistiques séparent le traitement (l’acquisition des données) et la visualisation (traçage de courbe). Or, celui là intègre les deux de façon complémentaire et assez puissante. »

Le logiciel « trideux » est un outil qui permet d’effectuer des enquêtes et du dépouillement automatique : « La particularité de cet outil, c’est que l’auteur est un collègue du laboratoire ». Il s’agit d’un petit projet mais lorsque ces logiciels intégreront les prochaines versions propres aux besoins des universités, cela offrira une visibilité face à ces besoins locaux et spécifiques.

Face à l’apparition de ces besoins logiciels et de communication vous avez mis en place des techniques de sondage. Comment avez vous procédé ?

  • Face à l’émergence de ces nouveaux besoins, Henri-Pierre Charles vient de mettre en place un blog pour les étudiants afin d’échanger sur les besoins, diffuser et commenter : « cet espace de communication, accessible à cette adresse www.libre.uvsq.fr, présente des actualités interne à l’université et externe. Faute de de temps pour la rédaction il y a peu de retour d’expérience sur le blog ainsi que pour des raisons techniques. La mise en place de cet outil pourrait s’élargir avec la participation des futurs médiateurs et représentants par science.
  • En terme de retour d’expérience « c’est la technique du sondage qui a été la plus efficace, de par le contact direct et la possibilité de présenter des questions ouvertes. Deux techniques différentes et complémentaires ont fait leurs preuves :
    « Grâce à la plate-forme « e-campus » [2], lorsque les étudiants se connectent sur le portail internet de l’université, ils peuvent répondent à un sondage qui est en ligne. Concernant les enseignants nous les contactons directement par courrier électronique. »

Est ce que les utilisateurs connaissent les logiciels libres ?
Avez-vous noté leurs intérêts ?

  • « Les niveaux de connaissance concernant les logiciels libres sont variables : les étudiants qui connaissent ces outils savent où chercher et comment les installer. Ceux qui ne connaissent pas sont demandeurs, consommateurs. » Ces deux publics confondus ont également montré leur souhait d’investir du temps à participer.
  • Concernant certains logiciels, tels que « RASMOL" et « R-project » cités précédemment, ils sont en anglais. Henri-Pierre Charles constate que cela n’a « pas représenté un frein pour les étudiants mais plutôt pour la diffusion grand public ». Leur traduction participerait à une meilleure accessibilité et manipulation de ces outils.

Quels sont les manques et les demandes que vous avez entendus ?
Avez-vous des suggestions pour améliorer le CD et son usage ?

  • Concernant les demandes on constate que des enseignants démarrent des petits projets face à des besoins précis et que la communication permet d’accroître les participants. Des projets « tels que R-project comportent 20 personnes et une liste impressionnante de producteurs ».
  • Le coût du CD est devenu équivalent au DVD et permet de nouvelles opportunités : « le format CD n’était pas assez flexible pour diffuser les logiciels complets tels qu’ Open Office ou JDK (Java Development Kit). Nous effectuons actuellement des tests pour proposer, à la prochaine rentrée universitaire 2007, un outil équivalent à bureau libre Free-Eos mais sous un format DVD ». Cela répondra aux besoins spécifiques de l’université et d’intégrer des outils plus lourds pour développer ces logiciels.
  • Le rythme universitaire permet de proposer une version par an. En choisissant le DVD comme support, il est également possible d’augmenter la pérennité des ressources en intégrant des ressources pédagogiques, des supports de cours...etc
  • « Nous espérons continuer la diffusion de ces outils, travailler en commun avec la ville de Brest et à terme, re-fusionner des projets ensembles. On est prêt et eux aussi, à mutualiser. »

Entretien effectué par Valérie Dagrain le 21 Mai 2007


Ressources

  • [1] PRiSM est un laboratoire de recherche en informatique historiquement centré sur les thèmes du Parallèlisme, des Réseaux, des Systèmes et de la Modélisation.
  • [2] « e-campus » est un CMS spécialisé pour l’enseignement. Un CMS est une plate-forme collaborative permettant la gestion de contenu.

Articles

  • L’université de Versailles - St Quentin diffuse le CD "bureau libre free EOS" à chacun de ses étudiants. Lire l’article.

Coordonnées

  • Henri Pierre Charles, 45, Av. des États Unis 78000 Versailles - 01 39 25 43 44
  • Laboratoire PRiSM, Université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines
    45, Av. des États-Unis 78000 Versailles Tel : (+33) 139 254 344
  • Site internet du PRISM et de la section consacrée au Libre
Posté le 4 juin 2007 par Valérie Dagrain

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