Un entrepreneur, à quoi ça sert ?

Picsou_opt

A l’occasion de Startup Assembly du 28 au 30 mai prochains, 1 000 entrepreneurs ouvrent les portes de leur startup au grand public pour lui faire découvrir l’innovation et l’entrepreneuriat de l’intérieur. Mais au fond, pour quoi faire ? 

Il s’en est passé des choses en trois ans. Fin 2012, le gouvernement mettait sur pied une loi absurde qui entraînait la mobilisation des entrepreneurs autour des Pigeons. Puis il y eut les Assises de l’entrepreneuriat, le lancement de la French Tech, les investisseurs américains invités en grande pompe à l’Elysée, le Ministre de l’Economie au CES de Las Vegas, etc.

Enterré, le concept de Redressement Productif. Entrepreneuriat, innovation et disruption sont devenus les maîtres-mots des grands de ce monde. Expressions qu’ils ont d’ailleurs tôt fait de rattacher à un jargon plus classique et surtout plus proche de leurs préoccupations quotidiennes : création d’emplois, compétitivité, protection des entreprises traditionnelles ou encore attractivité du territoire. Il aura fallu un peu de temps pour pour faire consensus mais c’est désormais chose faite. Tout le monde est d’accord pour dire que si vous créez des boîtes qui marchent, cela aura des répercussions positives chez pas mal de gens.

L’entrepreneur français est venu se faire une place entre James Bond et les Avengers au Panthéon des Super Héros.

Voilà comment en quelques mois l’entrepreneur français est venu se faire une place entre James Bond et les Avengers au Panthéon des Super Héros. Tour à tour rebelle, aventurier, mercenaire, gentleman, vagabond, philanthrope, la figure ancienne et vérolée du méchant patron a laissé place à celle non moins caricaturale de l’entrepreneur du XXIe siècle : barbe de trois jours et sourire Colgate pour poser en Une de Challenges.

La presse l’encense et les étudiants l’admirent. En témoigne un sondage publié par le Figaro au mois d’avril : un jeune sur deux rêverait de créer son entreprise. « Vous pouvez garder Gattaz, semblent-ils vous dire ! On veut du Niel, de la vision, de l’ambition, de la réussite et de l’humilité ». Bref, cette énergie est débordante, et c’est une bonne nouvelle. Encore faut-il en faire bon usage.

Alors, faut-il inciter ces jeunes à entreprendre en France ? Vieux débat ! Il y a les pro, et les anti. Les optimistes et les réacs. Ceux qui voient le verre d’eau à moitié vide, à moitié plein, et ceux qui ne voient pas le verre du tout. Parmi eux, les pires vous diront que la France est un pays de communistes et d’assistés. Les plus politiques vous réciteront la main sur le cœur qu’aucun obstacle ne résistera jamais au pays des Lumières, de Bonaparte et de Marie Curie ! Les plus optimistes enfin vous jureront que la France est un pays extraordinaire pour entreprendre : CCI, BPI, APCE, CIR, ACCRE, PCE, ARCE, ARE, NACRE… Tout cela rien que pour accompagner les entrepreneurs.

Aujourd’hui, je sais finalement que nous avons une chance incroyable : notre génération a l’opportunité d’inventer le monde dans lequel elle veut vivre.

En réalité, rien n’est jamais tout rose ou tout noir. Ici ou ailleurs, l’entrepreneur tient autant de Sisyphe que du nouveau Prométhée. France ou pas France, ce n’est plus vraiment la question ! Plus jeune je me disais que j’aurais aimé vivre à une autre époque. Crises écologique, économique, sociale… Aujourd’hui je sais finalement que nous avons une chance incroyable : notre génération a l’opportunité d’inventer le monde dans lequel elle veut vivre. C’est pour ça qu’il faut se lever le matin ! C’est cela l’innovation, et si elle ne sert pas à ça, elle ne sert à rien. Voilà à quoi peuvent et doivent servir les entrepreneurs de demain. Un entrepreneur, ça sert à inspirer les autres, à montrer l’exemple, à chercher des solutions, à rendre le monde meilleur. Voilà la raison d’être de Startup Assembly.


Image à la une : Still from « Scrooge McDuck and Money », Tom Simpson, CC BY-NC-ND 2.0

The post Un entrepreneur, à quoi ça sert ? appeared first on OuiShare FR - Itinéraires pour une Société Collaborative by Marc-Arthur Gauthey.

Via un article de Marc-Arthur Gauthey, publié le 27 mai 2015

©© a-brest, article sous licence creative common info