Les propositions des 70 participants aux ateliers contributifs sur la transformation numérique de l’action publique (1)

Retour du 16 décembre à Brest : "Open gov" : comment faire progresser la transparence de l’action publique et la participation citoyenne ?

Un joli succès pour ces 6 ateliers contributifs organisés à la cantine numérique de Brest par la collectivité (ville et agglo) Megalis avec la participation du Conseil National du Numérique. Voici en retour quelques propositions issues des ateliers.

Dans cet article nous présentons la contribution sur l’"Open gov" : comment faire progresser la transparence de l’action publique et la participation citoyenne ?


Après l’accueil par Ronan Pichon (vice président de Brest Métropole Océane en charge du numérique) un dialogue avec Marc Tessier animé par Michel Briand (membre du CN Num) a ouvert l’après midi.


Marc Tessier coordonnateur du thème 2 a présenté les axes de cette question de la transformation numérique de l’action publique.

"Open gov" : comment faire progresser la transparence de l’action publique et la participation citoyenne ?


  • Défi : Pour une concertation effective et une action transparente
  • Proposition : Mettre en œuvre la transparence, les échanges et l’assurance de leur prise en compte

Dans l’atelier contributif, l’expression "pour une concertation effective" a été notée plusieurs fois : effective par une décomplexification du discours, par un devoir/obligation de réponse dans des délais raisonnable, par une organisation de l’expression libre des citoyens sur les problèmes du quotidien.

La mise en œuvre de la transparence et de l’attention portée à une réelle concertation évoque à la fois la modification ses organisations pour de la transversalité et de la participation.
Elle soulève :

  • la question de l’explication des projets lancés par une collectivité,
  • la capacité à être à l’écoute des citoyens et à évaluer les actions,
  • la mise en place de forums interactifs sur les projets institutionnels qui indiquent la marge de manœuvre laissé à la concertation,
  • la diffusion des informations pertinentes,
  • la mise à disposition des études/données, leur publication sur un site vulgarisé et dans le cadre d’infolabs .
    Le sujet d’un budget participatif est également revenu dans les échanges.

Les échanges durant l’atelier contributif ont permis de mettre en avant plusieurs sujets ayant à voir avec la transparence de l’action publique (avec la remarque que la transparence n’implique pas nécessairement la participation du citoyen, ce qui est pourtant un objectif à atteindre), l’information, le suivi, et plus globalement à la participation des citoyens à l’évaluation des politiques conduites dans un dialogue plus fluide entre les habitants et collectivité.

L’évaluation de l’action publique a été évoquée comme une opportunité de faire intervenir le citoyen ... mais avec des interrogations sur les formes comme par exemple la question de la modération/censure sur des forums numériques citoyen, ou sur la redéfinition de la temporalité de la concertation, le temps de l’habitant n’est pas forcément le même que celui de la collectivité, comment élargir la concertation et que faire pour qu’elle soit moins lié au présentiel.

Cette question du suivi et de la participation comment la conduire s’interroge un participant pour " éviter que l’expression citoyenne ne soit qu’un défouloir", comment assurer des synthèses de différents avis et entretenir la discussion jusqu’à la publication des résultats .


  • Défi : Un accompagnement qui permettrait à chacun d’agir et ne laisse personne de côté.
  • Proposition : Une médiation qui implique et donne envie, l’appropriation des usages et services dans une diversité de supports.

La question de la médiation et de l’accompagnement a été prégnante dans l’atelier contributif , un l’accompagnement à l’usage par une présence humaine renforcée, par un développement de structures de formation gratuites avec une incitation à les utiliser, par un accompagnement qui permette à chacun de partager avec les autres.

Une médiation pouvant passer par la création de panels citoyen pour apprendre les méthodes de délibération coopérative.

Et comme l’ont rappelé des participant il ne faut pas seulement donner des moyens, il faut aussi "donner envie et convaincre de l’utilité de participer".

Il a été proposé de faire un lien avec l’Éducation Nationale pour que les questions de citoyenneté abordent les moyens d’agir car comme le rappelle une participante "l’éducation à la citoyenneté doit être une expérience à vivre"

Il est proposé également que l’accompagnement prenne en compte aussi des aspects plus techniques avec par exemple des tutoriels adaptés et des aides "pas à pas", par une dématérialisation possible et à prévoir dans les projets, par le développement des possibilités de poster des vidéo ou échanger via ces supports (smartphone)

Et pour que les acteurs publics jouent aussi leur rôle de médiation, il est proposer d’e-inclure les services et les élus pour qu’ils soient "en attention".

Si certains voient comme un défi une utilisation du numérique pouvant permettre de varier les supports et de sortir de l’écrit pour ceux qui seraient en difficulté avec cette approche, d’autres redoutent une amplification de la fracture numérique, notamment dans les quartiers populaires, et venant rajouter un obstacle supplémentaire à la difficulté d’agir.

La dématérialisation des actes administratifs par exemple doit s’inscrire dans une démarche d’e-inclusion.


  • Défi : Innovation ouverte et développement des possibilités d’agir
  • Proposition : Développer les réseaux, tiers lieux, espaces de coopération et d’expérimentation. Former aux pratiques collaboratives."

Les ateliers contributifs ont permis aux participants de faire une synthèse de plusieurs propositions autour de la mise en réseau, de la nécessité d’offrir des espaces de coopération, d’accompagnement, d’expérimentation ...d’organiser la valorisation et les initiatives, d’outiller, de faciliter, de transmettre et de diffuser, de mieux prendre en compte les différents modes de participation.

Il a été souligné l’importance de former à la coopération les agents des collectivités et les élus avec des mises en pratique effectives, de permettre aux administrations l’usage d’outils de communication partagée, d’un droit à l’expérimentation ....

Autant de propositions qui ne doivent pas perdre de vue l’attention toujours nécessaire aux plus éloignés, aux plus en difficulté, et à leur accompagnement pour qu’ils soient aussi des forces de l’innovation ouverte.

Quelques questions abordées :

  • Les collectivités devraient proposer un site pour chaque projet qu’elles mettent en œuvre pour donner de l’information permettant de bien cerner les projets, les états d’avancement de leurs mise en œuvre et un espace d’interpellation ouvert aux citoyens).
  • Favoriser l’émergence de projets à l’initiative des citoyens, des habitants ... "Comment valoriser les actions quotidiennes des habitants en matière de transition ou de transformation sociale" évoquait une participante.
  • La pratique coopérative ne va pas de soi ... "les citoyens ne sont pas forcément entrainés aux méthodes de réflexions à plusieurs" dit l’une, "pour accompagner les initiatives des habitants, les services et les élus doivent adopter une nouvelle posture et de nouvelles pratiques, une culture de la coopération" dit une autre.
  • Comment favoriser l’innovation, comment développer les possibilités d’agir ?

Merci à Pierre Yves Brouxel pour la mise en forme de ces contributions qui a a co-animé cet atelier avec Michel Briand et Nathalie Chaline (maire adjointe de St Marc à Brest et déléguée à l’innovation sociale).

Merci à Marc Tessier pour son introduction aux ateliers à l’équipe du CN Num pour leur soutien.

Et merci à Frédéric Bergot et l’équipe du service internet et expression multimédia de la ville de Brest pour l’organisation de ces ateliers.

Posté le 23 décembre 2014 par Michel Briand

©© a-brest, article sous licence creative commons cc by-sa