Dynamo à Nancy : j’apprends à réparer mon vélo ! « On a décidé de créer un atelier participatif et solidaire dans notre ville »

Un article associé à l’interview vidéo publié par "on passe à l’atre" et republié ici avec leur accord

À Nancy, au pied de la basilique, acquéreurs de vélo d’occasion et réparateurs en herbe s’affairent. Nous sommes au local de l’association Dynamo, fondée par Baptiste et ses copains bricolos en 2007. De leurs expérimentations adolescentes de réparation de leurs engins à deux roues, ils ont décidé de créer un atelier de récupération de vélos afin de faciliter le lien et l’échange de savoir-faire. Et ça roule !

Au démarrage, ils proposent des ateliers ambulants d’auto-réparation dans les quartiers défavorisés puis ils décident rapidement de s’installer dans un lieu fixe en créant Dynamo. C’est grâce à l’aide financière du dispositif « défi jeunes » de Jeunesse et Sport, qu’ils achètent les premiers outils et payent le premier mois de loyer. Au bout de 4 mois, ils accueillent 200 personnes sans faire aucune communication.

Au début, l’activité est essentiellement basée sur le bénévolat de quelques personnes. Depuis, l’équipe s’est agrandie et comporte quatre salariés, deux volontaires en service civique, une quinzaine de bénévoles et 1300 adhérents dans un local de 200 m2 ; le « paradis du biclou » comme Baptiste le surnomme. Pour en arriver là, il a fallu dépasser les difficultés des dossiers de subventions, en demandant de l’aide à l’entourage et aux institutions. Aujourd’hui, le projet est autofinancé à 70% grâce aux adhésions, aux ventes et aux prestations.

Concrètement, Dynamo est un atelier associatif, participatif et solidaire dans lequel les personnes viennent elles-mêmes réparer leur vélo dans la convivialité. Des outils et quelques conseils sont à leur disposition pour devenir « vélonomes » et ne plus avoir à revenir à l’atelier. L’objectif est donc de rendre le vélo accessible à tous, toutes générations confondues. Quand un vélo est réparable, il est revendu à un prix très abordable pour permettre aux personnes en difficultés de se déplacer facilement et à petit prix.

Pour Baptiste, le vélo a un sens à la fois philosophique, politique et social. D’une part, c’est une manière de vivre plus lentement en respectant son environnement ; d’autre part, un moyen d’échange de savoirs et d’entraide intergénérationnelle. De plus, l’atelier valorise l’écologie en recyclant 1000 vélos par an et en triant leurs propres poubelles. Ainsi, ils récupèrent ce qui a été jeté pour en faire des objets détournés lors d’ateliers participatifs. Le lieu revêt également une dynamique culturelle en abritant des ateliers « multi-activités » dans lesquels sont mis en place des projections, des débats et des expositions dans le but de développer la culture du vélo.

L’apprentissage, la convivialité, la pédagogie et l’échange sont les valeurs qui donnent envie à Baptiste de poursuivre dans cette voie, tout en innovant et en accueillant de nouvelles idées et permettre ainsi au projet d’évoluer. L’atelier s’est d’ailleurs construit grâce à la mutualisation des compétences et des envies de chacun, au fur et à mesure des échanges.

« Il ne faut pas trop réfléchir mais équilibrer la réflexion et l’action ! Passer à l’acte rapidement permet de donner du sens à ce qu’on fait, même si le projet n’aboutit pas. C’est de toute façon un apprentissage acquis et des rencontres humaines qui seront formateurs pour d’autres projets. Vive le tâtonnement expérimental ! ».

Pauline ORAIN et Christine CHABAUD pour On passe à l’acte

L’adresse originale de cet article est http://www.pratiques-collaboratives...

Via un article de Briand, publié le 25 août 2014

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