Retour sur les rencontres professionnelles Doc@Brest au Forum des usages coopératifs

Article rédigé par Cécile Diaz – Médiathèque de Guipavas
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Une trentaine de personnes du réseau Doc@Brest (bibliothécaires, documentalistes essentiellement) et sympathisants, ont assisté à ces rencontres, organisées à l’occasion du Forum des usages coopératifs le 1er juillet 2014. Une dizaine d’intervenants ont animé ce temps d’échanges sur trois heures.

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Mon bilan de ces rencontres
Je ressors de ces rencontres avec un sourire jusqu’aux oreilles, fière du dynamisme du réseau de l’info-doc brestois, heureuse d’avoir rencontré ces collègues qui sont tous impliqués, passionnés et passionnants ! Derrière toutes ces actions présentées aujourd’hui comme autant de graines à faire germer potentiellement dans nos structures (et je ne parle pas que des grainothèques !), des valeurs se dégagent clairement : le partage, la solidarité, les biens communs.
Dans le climat de morosité ambiante, cela fait un grand bien de parler de toutes ces initiatives, petites et grandes, qui me font penser à la légende du Colibri : les grainothèques, les légumes sur les rond points, la promotion du Libre, le partage d’expériences, les efforts pour rendre les bouquins accessibles, ce n’est peut-être pas grand-chose… mais on fait notre part ! Cela donne du sens à nos métiers (et des pistes d’actions concrètes).

Retour sur ces rencontres…

Le bilan du projet Doc@Brest 
Les fondateurs de Doc@Brest ont retracé l’évolution du réseau depuis son lancement en 2012 : une petite idée qui a fait du chemin pour devenir un réseau reconnu ! Cette expérience unique en France, basée sur la gratuité, l’entraide et la coopération, met en réseau 150 personnes (inscrites sur la liste de discussion) qui échangent via des outils numériques mais aussi dans la vraie vie, au cours d’ateliers professionnels, visites de structures et "réunions" mensuelles (les Open tea).

La naissance du petit frère : Doc@Rennes
Doc@Rennes est né en février 2014. Il rassemble aujourd’hui environ 70 personnes. Les rencontres se font en fin de journée, à la différence de Doc@Brest. Ceci s’explique par le fait que le réseau est naissant et pas encore assez reconnu sur le territoire pour justifier les absences sur le temps de travail auprès des tutelles.
Les problématiques rencontrées sont similaires à celles de Brest : la fondatrice recherche des forces vives pour l’appuyer dans l’animation du réseau et mobiliser les professionnels qui osent encore peu se lancer pour proposer des ateliers ou des démonstrations des outils qu’ils utilisent, ne se sentant pas assez « calés » (le fameux « syndrome de l’imposteur » ?).

L’expérience "Biblio Remix"
Les Biblio Remix sont inspirés des Muséomix. C’est à l’initiative de Léa Lacroix et d’Eric Pichard, tous deux des Bibliothèques Municipales de Rennes, que l’on doit la recette de Biblio Remix. Quelques projets fous issus des Biblio Remix : le relookage du bibliothécaire, le mobilier connecté multifonctions, la signalétique qui indique les personnes ressources et non pas les objets… L’expérience est arrivée jusqu’à Brest, où deux Biblio Remix ont déjà eu lieu sur le territoire (avec la complicité d’Eric et Léa) : l’un à Télécom Bretagne en janvier, l’autre aux Fabriques du Ponant avec les Bibliothèques Municipales de Brest début juillet.

Les BiblioBox & PirateBox
L’association des Chats Cosmiques, fondée par Alice Pennors et Moosh Belmont, porte un projet de BiblioBox.
« La BiblioBox est un appareil portable déconnecté d’Internet qui combine un routeur et une unité de stockage (type clé USB). Elle génère un réseau local auquel on peut se connecter en wifi via un smartphone, une tablette ou un ordinateur portable, permettant au grand public de télécharger des contenus librement et anonymement. »
Quelle est la différence entre une piratebox et une bibliobox ? La bibliobox est en lecture seule, on peut télécharger les fichiers qui sont stockés dessus mais pas les supprimer ou en ajouter d’autres (à l’inverse des piratebox).
Un débat passionnant s’est installé suite à la présentation : quel est l’intérêt d’installer une BiblioBbox dans une bibliothèque ? En effet, ce qu’on proposerait en téléchargement sur une BiblioBox peut être diffusé plus simplement via une page web sur le site internet de la structure par exemple, ou sur Gallica vu qu’on parle de domaine public… Mais la BiblioBox permet de mettre un coup de projecteur sur des ressources, de « recréer la rareté et l’évènement », de faire de la médiation numérique et de communiquer sur les contenus libres et ouverts. Débat à suivre également !

Grainothèques en pays de Brest : le projet Grain@Brest
Un réseau de grainothèques est en train de naitre à Brest sous l’impulsion de Stéphanie Corfec, dans le cadre de Doc@Brest. Une dizaine de lieux sont intéressés pour accueillir cette petite boite à graines, permettant d’échanger des semences traditionnelles, mais surtout d’engager le débat, de faire de l’information, de la vulgarisation auprès du public. Les lieux volontaires pour accueillir ces grainothèques sont des bibliothèques ou centres de documentation, des lieux alternatifs…
Le concept se développe en France sous l’impulsion de l’association Graines de Troc : « l’association s’est donné comme objectif de défendre la biodiversité cultivée par la préservation et l’échange des semences reproductibles, et libre de droits ». Nous avons pu poser toutes nos questions à Sébastien, le fondateur de l’association, via une visio-conférence sympathique et instructive.

Des tablettes & liseuses en médiathèque
Marie Prévost, responsable de la Médiathèque de Lambezellec, nous a présenté le « salon numérique » de sa structure. Trois tablettes sont à disposition du public : dans l’espace Enfants, l’espace Ados et l’espace Adultes. Elles sont paramétrées en fonction. Ils utilisent un cahier de suggestions de téléchargement d’applications. Les bibliothécaires utilisent les tablettes dans beaucoup d’activités de la médiathèque : pour les accueils de classe, les expositions (expositions augmentées avec QR codes sous les tableaux), pour les actions hors les murs… Toute l’équipe s’est formée et s’est s’appropriée ces nouveaux médias.
Par ailleurs, les liseuses électroniques sont empruntables et réservables. Elles ne contiennent pour l’instant que des œuvres classiques du domaine public (du fait du choix de l’éditeur partenaire) mais il y a une grande volonté de proposer de la nouveauté. Actuellement, une réflexion est menée au niveau national sur le prêt de livres numériques en bibliothèque.

Des "petites bibliothèques libres" (little free libraries)
Pour finir, Jessica Banks, intervenante extérieure au réseau Doc@Brest, est venue présenter l’initiative des « petites bibliothèques libres » (en partenariat avec la Recyclerie un peu d’R) née dans le cadre de son projet Les Incroyables comestibles, implanté sur une parcelle à Bellevue. Cette bibliothèque libre serait alimentée par des dons, et pourrait s’allier à d’autres idées comme un atelier de création de fauteuils en vieux pneus pour y lire confortablement.

MERCI Doc@Brest de nous soutenir et de nous rebooster dans nos métiers grâce à des rencontres comme celle-là !
Cécile Diaz (médiathèque de Guipavas)

Vous aussi vous souhaitez faire un retour de cette après-midi du 1er juillet, ou de votre expérience Doc@Brest ? Envoyez nous un mail à l’adresse docabrest@mdl29.net
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Via un article de stephanie Corfec - adeupa, publié le 10 juillet 2014

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