Portrait de Papi

PAPI de la mairie Bellevue

Des étudiants, mais pas seulement

Brest a de la chance. Chaque mairie de quartier a son point d’accès public à Internet. Petit tour à Bellevue.

« C’est un endroit agréable et assez confidentiel. Entre trente et cinquante personnes défilent ici chaque mois. Il s’agit d’habitués pour la plupart. Ils viennent relever leur courriel, surfer sur le web. La fréquentation est en augmentation  », explique Martine Kerninon, agent d’accueil. Les visiteurs peuvent rester en principe une demie heure devant l’écran. Davantage si personne n’attend. Dans ce quartier, dense, les habitants ont le choix entre plusieurs PAPI. Il en existe un autre à la médiathèque, voisine. A l’occasion, il nous arrive d’aider les visiteurs à se familiariser avec l’outil.

De nombreux étudiants figurent parmi les usagers de ce point. Rien de plus normal, Bellevue est le cœur urbain de l’université. « Ils explorent des sites sur des auteurs, sur les sciences, le droit de la mer, des organismes de recherche, des institutions...... Les étudiants viennent volontiers ici. A l’université, on leur a dit : Brest est une ville Internet, allez à la mairie. C’est vrai, à Brest, chaque mairie de quartier a son PAPI. Toutes les villes n’ont pas cette chance », explique Martine Kerninon. Mais le Point accueille aussi des non étudiants.

« Internet ? pas les moyens de m’abonner ! »

« En Algérie, j’ai toujours eu un ordinateur. Mon mari m’avait initiée à cet outil. J’aime beaucoup venir dans cette mairie pour consulter Internet. C’est tranquille et le personnel est accueillant », explique Fatima, 48 ans, enseignante en recherche d’emploi. C’est ici qu’elle relève, presque chaque jour, les messages de ses amis, de sa famille, qu’elle prend des nouvelles de son pays, qu’elle consulte les offres d’emploi de l’ANPE, qu’elle vérifie si les allocations de la CAF ont bien été versées. Fatima a bien un ordinateur à la maison, mais elle n’a « pas les moyens de s’abonner à Internet ». A l’occasion, elle consulte aussi des recettes de cuisine. D’un simple clic, elle a recensé 5400 recettes de tajines !
A Bellevue, il y a d’autres projets dans les cartons. Des liens plus étroits pourraient être développés avec d’autres structures du quartier. « Il y a quelque temps, la directrice de la résidence de Ker Digemer faisait savoir combien son secrétariat était sollicité par les résidents pour consulter via internet les photos des petits enfants ! » souligne Martine Kerninon. Pourquoi le PAPI ne donnerait-il pas un coup de main à ces personnes ? Affaire à suivre....

Monique Férec,
Journaliste


Posté le 27 janvier 2005

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