Lien social, accès accompagné, expression multimédia, compétences numériques, pratiques collaboratives, biens communs et cultures numériques

MIEUX ACCOMPAGNER LES MIGRANTS ET SENSIBILISER LA SOCIETE FRANCAISE QUANT A LEUR PRESENCE SUR NOTRE TERRITOIRE proposé par Cimade

1. Qu’est-ce que la Cimade ?

La Cimade est une association de solidarité active avec les migrants, les demandeurs d’asile et les réfugiés. C’est aussi une ONG qui développe des actions à l’international. C’est un mouvement fort de 2 500 bénévoles qui agissent en France métropolitaine et outremer pour l’essentiel. Les bénévoles sont organisés en 83 groupes locaux, répartis à l’intérieur de 13 régions. L’association compte 92 salariés qui interviennent en appui au mouvement bénévole ou pour mettre en oeuvre directement certaines actions.

Le groupe local Cimade Finistère exerce l’essentiel de son activité à Brest. Ce groupe est né de la volonté de bénévoles actifs d’agir au plus près des migrants, tant dans les lieux d’enfermement qu’au sein de permanences d’accès au droit, et de la volonté de sensibiliser la population française au sort fait aux étrangers. Une activité récente vient aussi d’éclore à Quimper, sur le territoire de la préfecture, institution centrale qui a un rôle crucial dans le traitement des situations administratives des étrangers.

1.1. Historique

La Cimade oeuvre depuis 71 ans auprès des exilés. Elle est née en septembre 1939 pour venir en aide aux évacués d’Alsace-Lorraine situés le long de la Ligne Maginot, vers la Haute-Vienne et la Dordogne. Cette action fondatrice donnera son nom à la CIMADE, dont les initiales veulent dire Comité Inter-Mouvements Auprès des Evacués.
Après la défaite de juin 1940, la Cimade intervient dans les camps d’internement auprès des étrangers, des réfugiés de la guerre d’Espagne, et des Allemands fuyant le nazisme, en apportant aide et réconfort.
Avec le début des rafles et des déportations massives dès août 1942, la Cimade multiplie les demandes d’exemption de déportation et organise des filières d’évasion.

Après la guerre, elle vient en aide aux réfugiés qui fuient les sinistres et oeuvre à la réconciliation franco-allemande.
A partir des années 1950, elle agira en soutien aux mouvements de décolonisation, avec une action emblématique auprès des Algériens qui affluent massivement à Marseille et à Paris dès le milieu des années 50. Ces derniers seront suspectés de délits politiques puis détenus dans des centres d’assignation, tandis qu’en Algérie, les familles des campagnes sont rassemblées sous autorité militaire dans des centres de regroupement. Ces moments marquent l’engagement de la Cimade aux côtés de ceux qui édifient les jeunes nations. C’est aussi à partir des années 50 que la Cimade s’installe au coeur des quartiers populaires des grandes villes et propose un accueil et des actions (apprentissage du français parlé et écrit, propositions de loisirs, actions visant à favoriser une meilleure insertion dans la société d’accueil) pour répondre aux besoins des immigrés qui arrivent en nombre.
A compter des années 70, la Cimade va très fortement s’impliquer aux côtés des étrangers en France, dans une action juridique de terrain, pour défendre les droits des personnes étrangères.
Au cours des années 70, la Cimade intervient fortement auprès des réfugiés fuyant les dictatures (Haïti, Brésil, Uruguay, Chili, Argentine) et en loge une partie dans un foyer dont elle est propriétaire. Dès 1973 et avec la fermeture des frontières à l’immigration, va démarrer son soutien auprès des migrants pour l’égalité des droits.
En 1984 la Cimade est missionnée par l’Etat pour intervenir à l’intérieur des centres de rétention afin de développer dans un premier temps un accompagnement social, qui évoluera vite en accompagnement juridique pour aider les étrangers à exercer leurs droits. C’est à partir de cette date que l’association a été en mesure de témoigner de ce qui se vit dans ces lieux d’enfermement, très largement méconnus par l’opinion publique.

Depuis 2000, le contrôle renforcé des frontières aux portes de l’Europe va s’accompagner du déploiement d’un arsenal juridique de plus en plus répressif, niant bien souvent les droits des personnes et des familles. C’est le début pour la Cimade, d’un combat sans cesse plus important pour faire connaître le sort fait aux étrangers en France, pour faire appliquer le droit, notamment européen, et pour lutter contre des lois de plus en plus répressives à l’égard des étrangers.
Outre ces actions nationales, la Cimade oeuvre à l’international avec ceux qui défendent les droits de l’Homme, la justice sociale et la construction d’une paix juste. Elle contribue et participe à de nombreux projets de coopération et de développement en Amérique du Sud, en Afrique, à Haïti et au Proche-Orient.

1.2. Missions

Accès aux droits et aide à l’exercice des droits

La Cimade rencontre et accueille des demandeurs d’asile et les migrants dans son vaste réseau de permanences. Elle les écoute, les informe des différentes procédures et démarches à effectuer, les conseille et les assiste dans la constitution de leurs dossiers de demandes d’asile et de titres de séjour. Durant l’examen de leurs dossiers, elle les oriente autant que nécessaire vers des services sociaux, structures adaptées et services juridiques (avocats et associations spécialisées sur des pans particuliers du droit).
Un soutien spécifique est organisé en direction des populations fragilisées comme les femmes migrantes victimes de violence et les étrangers malades.

La Cimade intervient dans les lieux d’enfermement et les zones d’attente. Elle est présente dans le locaux et centres de rétention administrative où sont placés les étrangers irréguliers en attente d’expulsion. Elle assure une présence dans 70 prisons de France, en assistance aux personnes étrangères détenues, dont certaines purgent des peines de prison uniquement pour défaut de régularité de séjour.
Insertion, Formation, Logement
A Béziers et à Massy, la Cimade dispose de deux centres d’hébergement pour demandeurs d’asile dans lesquels elle assure les conditions globales d’intégration des demandeurs, leur permettant l’exercice de leurs droits.
Elle met en oeuvre des actions de formation pour l’enseignement et l’apprentissage du français, élaboré à partir d’outils pédagogiques adaptés.

Témoignage, sensibilisation et information du public

La Cimade entend veiller scrupuleusement au respect des droits et de la dignité des personnes, quelle que soit leur situation. Elle entend demeurer ce regard extérieur et vigilant, attentif aux droits des êtres humains, indispensable dans tout lieu de privation de liberté mais aussi tout au long du parcours du migrant. Cela se traduit par la possibilité de témoigner de ce que vivent les migrants afin de sensibiliser et d’informer aussi largement que possible, l’opinion publique.

2. Le projet de la CIMADE FINISTERE

Il s’inscrit dans les objectifs et missions généraux de la Cimade, mais développe davantage certains axes que d’autres.
Le groupe local Cimade Finistère existe depuis deux ans. Il est rattaché à la région Bretagne Pays de Loire, et participe fortement à la vie locale et à la vie régionale. Son activité principale est sise à Brest, lieu où se concentre la plus forte proportion de population étrangère du Finistère. Si sa vocation est d’oeuvrer à l’échelle du Finistère afin de couvrir les besoins des personnes étrangères qui ont besoin d’aide et de conseils sur tout le département, c’est sur Brest qu’il déploie la majorité de son travail, compte tenu de la demande.

Le groupe compte 11 bénévoles actifs qui participent fortement à la vie de l’association et qui sont en lien fort avec le partenariat local. Le groupe travaille en lien étroit avec le collectif Les Amoureux au ban, émanation de la Cimade, qui vient en soutien aux couples franco-étrangers.

Objectifs :

  • Favoriser l’accès effectif aux droits des étrangers et des couples mixtes.
  • Assister les personnes étrangères dans les lieux d’enfermement.
  • Qualifier les personnes qui aident les étrangers en dispensant des sessions de formations adaptées aux problématiques locales et à l’actualité législative.
  • Sensibiliser l’opinion locale sur la situation des étrangers sur notre territoire ainsi que sur le sort fait aux étrangers en France.
  • Contribuer à l’activation d’un partenariat local pour mieux accompagner les étrangers et mieux oeuvrer à la défense des droits des étrangers en matière de plaidoyer.

Public ciblé :

  • migrants, demandeurs d’asile, réfugiés, conjoints Français d’étrangers , pour ce qui est de l’accès au droit.
  • Public chargé de l‘accompagnement des étrangers, à quelque niveau que ce soit
  • Tout public, et notamment public français, pour ce qui est des actions de sensibilisation à la présence étrangère en France.

Ce que fait la Cimade Finistère à Brest :

  • Accès au droit : permanences au centre social de Bellevue tous les 15 jours ; accueils téléphonique et internet tous les jours.
  • Intervention dans les lieux d’enfermement : à la maison d’arrêt de Brest, tous les 15 jours, dans le local de rétention administrative au commissariat Colbert, en tant que de besoin.
  • Participation aux temps forts : Festival des langues du monde, marché de la solidarité internationale, ainsi qu’à d’autres temps forts à l’échelle du Finistère, comme le festival du cinéma de Douarnenez.
  • Participation aux réseaux locaux associatifs et institutionnels.

Présentation du projet :

Avant toute demande de subvention, le groupe local Cimade Finistère a souhaité vérifier la validité de son projet associatif. C’est pour ce faire que les membres bénévoles ont préféré fonctionner avec leurs seuls moyens propres afin de tester d’une part, si le projet associatif correspondait véritablement à une demande locale, et si oui, afin de mieux cibler les besoins nécessaires en terme de matériel pour mener à bien leur action. Par ailleurs, le groupe local Finistère préfère bénéficier de l’offre de droit commun classique dédiée aux associations plutôt que de demander des moyens propres de fonctionnement. Cette mutualisation lui paraît en effet plus conforme aux valeurs défendues par l’association, avec le souci de mutualiser au mieux les moyens importants et divers dévolus au fonctionnement de la vie associative sur la ville de Brest. C’est la raison pour laquelle le groupe local Cimade Finistère a préféré établir sa permanence au sein d’un centre social, à Bellevue en l’occurrence.

Après deux ans de fonctionnement, et dans un souci de ne pas trop obérer les forces et les fonds personnels des bénévoles, il est apparu important aujourd’hui de se doter de moyens en terme de multimédia pour optimiser le fonctionnement des permanences et la gestion des dossiers d’accompagnement. En effet, il est important de disposer d’un ordinateur dédié aux seules activités de la Cimade, car les renseignements inscrits dans la base de données doivent être assurés de la plus grande confidentialité. Par ailleurs, avec un jeu de clés USB, cela permet de partager les informations nécessaires aux membres de l’équipe sans avoir le souci de recopier par écrit le résultat des entretiens etc. C’est la raison de la volonté de disposer d’un ordinateur portable et de trois clés USB, pour les trois personnes en charge de la permanence à Brest (NB : ne sont demandés que les moyens nécessaires au fonctionnement de l’activité sur la ville de Brest).

Outre le besoin de disposer d’un ordinateur portable pour améliorer le suivi et l’orientation en matière d’accompagnement sur l’accès au droit, il apparaît de la plus haute importance de proposer aux migrants de les sensibiliser à l’importance de disposer d’une adresse mél, d’utiliser les services administratifs en ligne (ex : dossiers d’aide juridictionnelle, liste des pièces nécessaires pour la constitution d’un dossier, demande dématérialisée pour l’obtention d’un document administratif), de faire des recherches par internet (ex : coordonnées d’avocats, blogs et témoignages de personnes dans une situation comparable, lieux ressources, …). Nous sensibilisons fortement les étrangers à préserver au mieux leurs documents administratifs. Ce point est particulièrement sensible pour les populations étrangères, souvent sujettes aux changements de situation administrative, qui les placent dans des situations incertaines et précaires. L’outil multimédia et internet ont un rôle déterminant dans la préservation des documents : il est possible de garder des copies de tous ses documents administratifs en les scannant et en les stockant sur différentes boîtes. C’est une vraie sécurité pour l’étranger.

Par ailleurs, soucieux de donner l’information aux migrants sur les services dont ils peuvent disposer à l’échelle de la ville, nous jouons un rôle important pour les informer sur l’existence de l’offre associative et institutionnelle en matière d’accès aux services à la population, aux loisirs et à la culture. C’est ainsi que, lorsque les personnes ne disposent pas d’ordinateur ni d’accès internet, nous leur donnons systématiquement les adresses des différents lieux PAPIS à proximité de leur domicile et les aidons à créer leur boîte mél etc.
Pour ce qui est de la sensibilisation du public, le groupe local Finistère souhaite réaliser des portraits et des témoignages audios, photos et vidéos pour rendre compte de la présence étrangère sur Brest et à l’échelle du Finistère, et surtout pour expliquer les différents parcours de migration auprès de la population brestoise et finistérienne en général. Cet axe est particulièrement important dans notre projet associatif, qui se donne pour mission de lutter contre les préjugés et les opinions racistes fortement répandues à l’égard des étrangers. Ces supports seront utilisés lors de temps de formation, lors de l’organisation de temps forts ainsi que lors de temps de discussions et d’échanges auprès de différents publics (ex : soirée débat ad hoc, rencontres dans des écoles, festival Migrant’Scène, ….).

Plus-value du projet au regard des critères inscrits dans l’appel à projets multimédia :

  • Plus –value sociale  : notre projet a vocation à améliorer l’accès au droit et à développer la qualification des différents types de référents en charge de l’accompagnement des étrangers. Le lien aux partenaires par internet permet de la réactivité, de la fiabilité et de l’efficacité.
  • Plus-value relationnelle  : il s’agit d’utiliser l’outil multimédia comme un support à l’accès plus vaste aux différents services offerts. C’est aussi un moyen de mettre en lien les personnes, ce qui a une importance importante pour les publics isolés.
  • Plus-value culturelle  : bien que de plus en plus d’individus sont usagers d’internet et du multimédia, il arrive que des primo-arrivants démunis ne se soient pas encore appropriés cet outil. C’est la raison pour laquelle systématiquement nous demandons aux personnes que nous recevons si elles disposent d’une adresse mél et si elles font usage d’internet.
  • Prise en compte des publics éloignés  : le projet s’adresse tout particulièrement à la prise en compte des publics éloignés, notamment du fonctionnement de la société française et de l’offre existante en matière d’accès aux droits. Par ailleurs, les personnes étrangères avec lesquelles nous sommes en contact et qui demandent notre aide sont très majoritairement démunies financièrement, ou disposent de très peu de revenus.

- Partenariat local :

notre projet n’a aucun sens et irait à sa propre perte s’il ne se souciait d’être en lien avec le partenariat local, régional et national, voire au-delà. Il s’agit aussi de sans cesse développer ce réseau au travers des formations que nous organisons, des participations à des manifestations et temps forts collectifs locaux, aux réponses que nous donnons aux partenaires sollicités qui nous demandent conseil pour l’accompagnement de certaines situations, et qui nous envoient des situations qu’ils n’arrivent plus à traiter à leur niveau de compétence. A Brest, note partenariat s’étoffe progressivement et nous avons des relations avec les services institutionnels (Conseil Général, essentiellement CDAS Bellevue et St-Marc, service d’accueil des ressortissants étrangers de la mairie de Brest, , école Jean Macé, lycées de l’Harteloire et de Dupuy de Lôme, …), les associations (ABAAFE, Amnesty International, CCFD, Unicef, AFTAM, ….), des collectifs de défense des étrangers et des sans-papiers, des avocats, des associations spécialisées en droit (droit de la famille, droit du travail, ….), des médecins, ….

  • Adaptation du projet au public : comme dit précédemment, ce projet n’a de sens que par le public qu’il accompagne pour l’exercice de ses droits.
  • Relais et médiation vers l’offre brestoise en matière d’accès à l’outil internet et au multimédia : notre projet se base sur la mutualisation de l’offre existante et dans l’accès aux droits, il nous parait fondamental de porter à la connaissance des publics, les services mis en place en direction des populations, et ce d’autant quand ces services sont gratuits.

Encadrement du projet :

Pour mettre en oeuvre ce projet, le groupe local dispose d’une organisation effective, avec un bureau, constitué d’une présidente, d’une trésorière et d’une secrétaire. Des réunions mensuelles du groupe local sont organisées afin d’échanger sur la situation locale, de proposer des actions nouvelles en lien avec les besoins exprimés, d’organiser la participation de l’association aux dynamiques locales et temps forts organisés, et de structurer les permanences. Les contacts téléphoniques et internet quotidiens contribuent à mettre en lien la dynamique associative. Bien que jeune et constitué encore d’un nombre restreint de personnes, l’association a pu démarrer son activité de manière régulière et croissante, et compte un investissement important et responsable de chacun de ses membres.

Cette organisation locale est rattachée à une organisation régionale, qui s’adosse elle-même à un fonctionnement au niveau du siège national. Plusieurs bénévoles actives du groupe local Cimade Finistère font ainsi partie de ces différents échelons (ex : participation à la commission nationale Prisons, à la commission Migrants, à la commission Asile) et contribuent ainsi à nourrir les réflexions tant au niveau du local que national. Par ailleurs, la région dispose de quatre salariés permanents (une coordinatrice inter-régionale sur la rétention, sur une vaste zone de l’Ouest de la France, de la Bretagne au Pays basque, deux intervenantes au centre de rétention de Rennes, un coordinateur du projet régional Bretagne-Pays de Loire) qui viennent en soutien à la dynamique bénévole.

COORDONNEES DE L’ASSOCIATION

CIMADE FINISTERE

Siège social : Creac’h Balbé Creis 29800 Saint Urbain, Chez Anne-Marie DANTEC, Présidente

Permanence : Centre social de Bellevue, 1 rue Pierre Trépos, 29200 Brest

Tél. : 07.86.88.66.06

Méls : finistere@lacimade.org / fdantec@wanadoo.fr

Posté le 26 janvier 2012 par F. Morvan

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