La demande et les pratiques des usagers de l’accés public dans les PAPI à Brest

Article publié sur a-brest et présentant les usages dans les lieux d’accés publcis à brest. la démarche globale d’évaluation a été coordonnée par Elisabeth le Faucheur.

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Avec un taux de réponse de 24,2 % le nombre de questionnaires recueillis et exploités (266) reste modeste en matière de traitement statistique. Les caractéristiques des répondants, confrontés aux indications des structures, nous renseignent toutefois sur la diversité des publics, avec une certaine représentativité des usagers et de leurs pratiques.

L’objectif premier de l’enquête était de vérifier la pertinence du dispositif par rapport à la finalité de la politique d’accès public brestoise  : favoriser l’appropriation sociale des technologies d’information et de communication par le plus grand nombre.

L’idée, dans un premier temps a été de caractériser les usagers et d’en déduire ceux qui aujourd’hui ne pratiquent pas les espaces, vers qui l’action pourrait s’orienter demain.

  • Le dispositif est fréquenté par toutes les classes d’âge avec 2/3 des usagers qui ont entre 12 et 40 ans. La parité hommes/femmes est globalement respectée mais néanmoins variable en fonction des classes d’âge et des structures d’accueil. Les usagers appartiennent en majorité à des ménages de 1 à 2 personnes (70 %).
  • Le dispositif atteint les personnes à faibles ressources avec 1/3 des personnes dont le revenu mensuel est inférieur à 750 € ainsi que des personnes dont les ressources du ménage dépassent les 3.800 € mensuel mais en moindre proportion (1/5).
  • C’est un usager sur 4 qui relève du statut de demandeur d’emploi et une personne sur deux qui fréquente un papi dans le cadre de recherches d’emploi.
  • En revanche, les personnes les moins diplômées notamment parmi les demandeurs d’em-plois sont peu nombreuses parmi les usagers (29 % des usagers, demandeurs d’emploi, ont un niveau inférieur au BAC ; 31 % ont un niveau équivalent ou supérieur à Bac + 4).
  • A contrario des étudiants, bien représentés, les femmes/hommes au foyer, les non-actifs (autres que étudiant, retraité ou personne au foyer) et les personnes âgées sont présents mais sous-représentés par rapport à la structure réelle de la population (données Insee 99).

    La moitié des usagers disposent d’un ordinateur à domicile (56 %) ce qui correspond à la moyenne nationale. Ce sont néanmoins, 51 % des personnes qui n’ont aucune possibilité d’accès à Internet en dehors des PAPI. Quand ce n’est pas l’investissement en matériel qui est jugé onéreux ou inutile, c’est le coût d’une liaison à l’Internet qui pose problème.

    Lieux d’initiation à Internet pour 51 % des usagers qui débutent en informatique, le PAPI est également un support à la pratique courante d’Internet et du multimédia. Adhérents, usagers des structures d’accueil du dispositif (services municipaux, équipements de quartiers, associations), les usagers ont intégré les PAPI dans leur quotidien [1]. Les usagers sont généralement très « fidèles » au PAPI qu’ils fréquentent et le choisissent en fonction de la proximité de leur domicile, de leurs lieux d’activités, de la gratuité des services ou de l’accompagnement dont ils peuvent bénéficier [2]. L’utilisation du PAPI est souvent justifiée par la nature même d’un lieu fréquenté : rechercher une information sur Internet à la bibliothèque est la suite logique d’une consultation d’ouvrages papier.

    Généralement satisfaits par le dispositif, ils soulignent majoritairement quelques améliorations possibles tels que les plages horaires d’ouverture (offre limitée les soirs et week-ends) et les temps d’utilisation (parfois limités à 30 mn). Ceci pose la question de l’adéquation du lieu avec les types d’activités des usagers.

    A la question « que font les usagers dans les espaces ? » et « quelle est la visée de leurs usages ? », les grandes tendances suivantes ont été observées :

  • La recherche d’informations et la messagerie apparaissent comme les activités phares des usagers avec néanmoins un usage important des services administratifs en ligne qui donnent des perspectives d’actions pour les collectivités en la matière.
  • Les recherches d’informations concernent les loisirs, la culture, ainsi que le travail et la formation. Outil à dimension planétaire, on notera la dimension de proximité d’Internet qui est ici fortement utilisé comme outil d’information sur la vie, l’actualité locales.

    Au-delà de la messagerie et de la recherche d’information, le développement des pratiques des outils multimédia est à mettre en lien avec la diffusion de l’Internet « haut-débit » et l’évolution, la diffusion des logiciels et matériels. Mettre en ligne et accéder à des photos, de la vidéo, devient possible.

    Les usages sont majoritairement à visée professionnelle (formation/études, métiers, recherches d’emploi).

    La recherche d’emploi y tient une place importante avec une personne sur deux qui utilise le PAPI dans ce cadre (alors qu’une personne sur 4 relève du statut de demandeur d’emploi). Cette utilisation ne se résume pas à la simple consultation des offres mais s’étend à tous les stades de la recherche d’emploi  : transmission de candidatures, élaboration de la lettre de motivation et du curriculum vitae, utilisation des services administratifs en ligne, élaboration du projet professionnel.

    Si cette activité est forte au sein des espaces, les animateurs ne sont pas toujours formés ou à l’aise pour accompagner les demandeurs. C’est sans doute, l’un des grands chantiers qui se profile en matière d’évolution de la politique d’accès avec les différentes pistes esquissées dans le présent document (cf. propositions) : intégration de PAPI dans des structures d’insertion ou liées à l’emploi, formation des professionnels de ces structures aux outils, formations des animateurs des PAPI à l’accompagnement de ces publics, adaptation des lieux pour ces usages....

Cette phase de l’observation montre qu’il n’y a pas un profil type d’usagers, mais des usagers, aux motivations multiples et aux pratiques diversifiées avec une sous-représentation d’une partie des non-actifs (femmes/hommes au foyer et autre non-actifs), des personnes âgées et des personnes faiblement qualifiées.

Retour vers l’article général sur l’évaluation du dispositif

[1Ceci ne signifie pas que le dispositif est connu de tous les brestois.

[2Les initiations et formations remportent un vif succès par les usagers avec 42 % des usagers qui en ont déjà bénéficié.

Posté le 20 décembre 2004 par Elisabeth Le Faucheur, Michel Briand

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