L’artiste britannique est passé par la Cantine numérique mardi 24 avril pour présenter son œuvre The Package, exposée jusqu’au 20 mai dans le cadre des Bouillants. A cette occasion, il est revenu sur ses différentes créations et sa démarche artistique.
Une conversation avec Tim Knowles c’est avant tout un voyage dans son univers. Un univers d’artiste, qui a beaucoup été inspiré par le vent. Même s’il se défend d’être « obsédé » par ce phénomène naturel, il aime avant tout ses « propriétés », en particulier « l’absence de contrôle ».
En ont découlé plusieurs travaux comme « Tree Drawings » où les arbres peignaient des tableaux grâce au vent, ou encore « Windwalk », une œuvre où l’artiste se laissait guider par le vent grâce à un système de voile, sillonnant ainsi des villes, aboutissant à un tracer du parcours avec l’aide d’un GPS. Une expérience qui lui a valu d’être fréquemment arrêté dans la rue par les forces de police locales.
Envoyer un colis entre Turquie et Bulgarie
Plus récemment, Tim Knowles a créé Post box. Son principe est de suivre le déplacement d’un colis postal, grâce à un appareil photo espion contenu dans le paquet, prenant des clichés à intervalles réguliers. Après une première expérience en Angleterre, ce dispositif a été dupliqué pour Bouillants, avec cette fois l’objectif de passer le colis de Turquie en Bulgarie.
« Le colis n’est pas arrivée… »
Contrairement à son expérience anglaise, l’artiste ne bénéficiait pas cette fois du concours de la poste du pays. Le paquet a donc été modifié pour prendre des photos à partir d’un smartphone, un second accompagnant Tim Knowles dans ses déplacements. Il a ainsi « filmé l’action de poster le paquet », qui à ce jour « n’est pas arrivé. »
Toujours plus de contrôle
La remise de son colis à la poste turque a, du reste, été épique. A son arrivée, « le postier a tout ouvert et tout sorti », sans découvrir le dispositif, caché dans une boite secrète. Des policiers sont finalement arrivés, pour voir s’il n’y avait pas un problème de sécurité. L’artiste a alors « expliqué qu’il y avait un téléphone, mais pas qu’il prenait des photos… ».
« Des images qui ressemblent à des tableaux. »
Ce probable abandon ou destruction du colis « faisait partie de (la) démarche ». Il reste les images de ses passages de frontières, « avec de plus en plus de contrôles », notamment pour l’entrée à pied en Bulgarie au milieu des camions. Ce procédé montre ainsi « la restriction des déplacements ». Le résultat montre donc une série d’images dont certaines ont « enthousiasmé » Tim Knowles, car « elles ressemblent à des tableaux ».
Son œuvre illustre parfaitement le thème du festival : Frontières. Et sans aller jusqu’aux limites de l’Europe, « vous ne pouvez pas prendre de photos partout », par exemple sur le territoire anglais, notamment en ville. Pourtant, la vidéosurveillance étant de plus en plus présente, « on prend des vidéos et photos de vous partout ». Un paradoxe qui peut conduire à l’illégalité, comme pour le processus de réalisation de The Package.
Pratique :
The Package
du 24 avril au 20 mai 2012
à la Cantine numérique rennaise.
